Spécial Noël

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À l'extérieur, les trottoirs sont gelés, le ciel est gris et les gens rentrent leur tête dans leur manteau pour conserver un brin de chaleur. À l'OCBC, l'ambiance chaleureuse contraste avec le froid qui règne dehors. Tous les bureaux sont décorés aux couleurs des fêtes de fin d'année, guirlandes et sapins sont de sortie. En cette veille de Noël, les effectifs des agents sont réduits et seules quelques personnes s'occupent dans les bureaux. Antoine récupère un dossier dans une des armoires de la salle principale quand Alex l'interpelle.


-Antoine, je voulais te dire que ma proposition tient toujours pour demain. T'es le bienvenu pour passer Noël à la maison.

-C'est gentil, mais ça ira.

-Tu sais, c'est pas parce que t'as pas tes enfants cette année qu'il faut forcément que tu sois tout seul.


Antoine ne peut pas avouer à son ami qu'il passait le réveillon chez les Chassagne, avec Florence et son père. C'est d'ailleurs l'historienne de l'art qui passe la porte de l'OCBC au moment où le capitaine s'éloigne d'Antoine. Elle a à peine le temps de se mettre au chaud qu'elle est arrêtée par un des agents.


-Bonjour madame Chassagne, comment allez-vous ?

-Très bien merci Paul. Et vous ?

-Super. Vous venez à la fête du réveillon organisée par les collègues cette année ?

-Oui, je pense, pourquoi ?

-Heu.. Juste pour vous dire que si vous n'êtes pas déjà accompagné, je serais ravie de venir avec vous.

-C'est gentil Paul, pour tout vous dire, j'avais prévu d'y aller seul. Mais je pourrais vous réserver une danse si vous voulez.

-Parfait, j'ai hâte d'y être.


Antoine assiste à la scène de loin, ses poings se serrer légèrement tout comme sa mâchoire. Il bouillonne de l'intérieur, il sait qu'il ne devrait pas, qu'il n'y a pas de raison, mais il a juste envie d'aller les interrompre. Alors quand ils ont fini leur discussion, Antoine s'approche de Florence et lui dit d'un ton plus sec que ce qu'il n'aurait voulus :

-On pourrait se parler en privé ?

-On pourrait aussi se dire bonjour non ?

-Bonjour, il marque une pause, on peut discuter maintenant ?


Ils s'installent tous les deux dans le bureau d'Antoine, porte fermée. Il y a un moment de silence avant qu'Antoine ne commence à parler.


-Je crois que j'en ai marre.

-Marre de quoi ?

-Que personne ne soit au courant pour nous deux. Les gas de l'équipe me regardent comme si je portais le malheur du monde sur les épaules. Tout ça parce qu'il pense que je passe Noël seul. J'en peux plus de leur pitié. En plus y'a l'autre Paul qui te drague ouvertement ça m'énerve, s'emporte Antoine.

-T'es jaloux ? S'amuse Florence.

-C'est pas la question, s'esquive Antoine. Et puis j'aimerais leur dire, surtout que ton père et Hugo sont déjà au courant. J'en ai même parlé à mes enfants.

-Ha bon ? Les garçons sont au courant ?

-Oui, je leur ai dit hier, il arrêtait pas de me demander ce que je ferais pour Noël, et que c'était triste si j'étais tout seul. Alors pour pas qu'il s'inquiète, je leur ai dit que je passais Noël avec mon amoureuse.


Florence ne peut pas s'empêcher de sourire au mot "amoureuse".


-Oui, mais eux, ils vont pas nous vanner parce qu'on est ensemble alors que les collègues, on va en entendre parler pendant des mois. Renchérit-elle.

-De toute façon, on ne va pas y échapper, alors autant commencer maintenant, on en sera plus vite débarrassé.

-C'est vrai, admit Florence qui avait hâte d'arrêter de se cacher. Du coup, on fait comment pour leur annoncer ?

-Je sais pas, on verra sur le moment. Et puis si on trouve pas, il suffira de l'annoncer à deux, trois personnes et tout le commissariat sera au courant dans la journée, rigole Antoine.


Ils se regardent un moment, grand sourire aux lèvres, avant de se lever et de retourner dans la salle principale. Mais en passant la porte, Antoine remarque une branche de gui accrocher au-dessus d'eux. Il entend Greg lui demander le dossier Barki, mais l'ignore sciemment. Il reporte son regard sur Florence et lui dit :


-On a toujours pas les résultats d'analyse, donc on peut pas avancer. Je te tiens au courant dès qu'ils arrivent. Désolé que tu sois venu pour rien. Ha, et je risque de finir tard ce soir, on se voit demain ?


Florence acquiesce et s'apprête à partir, mais Antoine la retient en lui prenant les mains. Il la rapproche ensuite doucement de lui et l'embrasse.

Tous les agents présents assistent à la scène les yeux écarquillés par la surprise. Antoine met fin au baiser sans leur prêter attention et, dans un sourire, glisse à l'oreille de Florence :


-Voilà, ils sont au courant.


Puis, il se dirige vers une armoire, en sort un dossier et le tend à Greg. Il continue son chemin jusqu'à son bureau comme si de rien était.

Florence, heureuse, fait demi-tour et sort du bâtiment presque en sautillant.


Quelque instant après, Pardo entre dans le bureau d'Antoine et reste là, les bras croisés, à le regarder sans parler.

-Quoi ? Demande Antoine

-T'aurais pu me le dire quand même, lui répond le commandant. Non pas que j'était pas au courant, mais t'aurais pu m'en parler.


*FIN*

Antoine et Florence - L'art du crimeOn viuen les histories. Descobreix ara