Recueil de poésie

4. Mots et Maux

Écrire une lettre sans trop savoir pour qui ni pour quoi.

Mon cœur est dans une montagne russe.

Haut, bas, haut, bas.

Suis-je une ombre ou une pénombre? Combien de temps dure-t-il le temps? Aurais-je perdu la raison, ou bien la raison m'aurait-elle perdu?

Je m'étais juré que ça ne recommenceraist plus. Que je ne gâcherai pas mon adolescence en plus de mon enfance. Que plus jamais je ne pleurais. Que la prochaine fois je dirais non.

Tic, tac, tic, tac.

La pendule pend les tuiles qui pendouillent. Telles une pendule. Carillons et crustacés.

Je m'étais juré que je ne dirais rien. Que personne ne saurait, jamais, jamais. Que ce qui s'était passé (ou pas) resterait à jamais dans ma mémoire mais que ça ne sortirai pas de ma tête.

B0rdel, pourquoi ne puis-je donc pas tenir mes promesses?

J'ai besoin d'hurler, d'hurler, d'hurler, de pleurer. D'extérioriser, à l'extérieur, les torrents et rivières de larmes d'une vie qui semble antérieure, tout ça, dans les WC, aux eaux usées.

Vous me manquez. Vous, les jours heureux, nos jours heureux. Je ne l'étais pas, heureux, mais vous oui, cela se voyait. Je voulais être comme vous, tu sais, je voulais vous sourire, je voulais rire, je voulais faire tout ce que vous faisiez si bien.

Plic, ploc, plic, ploc.

Plus jamais je ne ferais confiance. Plus jamais, jamais, jamais. Je ne veux manifestement plus être abandonné. Jamais.

Mes mots sonnent faux, mes maux sont faux. On est rien, rien, pas légitimes, aussi morts et moches que les bouboules de poussières qui pourrissent sous nos vieux lits d'enfant. Témoins d'une enfance horriblement belle.

Le sens n'existe que dans les voies d'autoroute. Hors, la vie, c'est pas l'autoroute; la vie, c'est encore pire. C'est horrible et beau à la fois. Horriblement beau.

Alors, gamin, gamine, tu vois, t'es pas seul, t'es pas seule, à pleurer. Maintenant, t'assumes, t'es pas libre de ta vie mais t'es libre de tes cris.

Haut, bas, haut, bas.