un peu,

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« Une énième lettre, une énième pensée qui t'es destinée

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« Une énième lettre, une énième pensée qui t'es destinée.. »

Je souffle puis finit par écraser la feuille et la jette dans la poubelle se trouvant à l'autre bout de ma chambre.

Je ressentis soudain le besoin de prendre l'air, de vider mon esprit, de porter mes pensées ailleurs qu'entre ces quatre murs, de me remémorer.

Clés en main, je sortit donc de mon appartement en dévalant les escaliers à toute vitesse ce qui me coûta de
foncer sur quelqu'un et sans y prêter attention, je continua mon chemin, mais cet individu étant déterminé à me faire chier, exerça une pression sur mon bras en me retenant de descendre une marche de plus.

M'appretant à remettre cette personne à sa place, je reconnu soudain cette odeur, son odeur qui effleura mon nez en un instant.

Mon coeur se mit à palpiter à une vitesse monstre, mon souffle devint irrégulier en un instant, son contact me fit frémir et refusant d'affronter son regard je le porta rapidement ailleurs.

Il faut que tu restes forte, me souffla ma conscience.

« - Tu sais pas t'excuser ou c'est comment ? »

ta voix.

Ne pouvant soutenir son regard je retira alors brutalement mon bras qu'il n'avait pas lâché durant tout ce temps de son emprise avant de m'en aller sans un mot la gorge nouée

« eh jte parle! sale bouffonne. »

Une boule de rage se forma au creux de mon estomac et l'envie de le gifler me démangea la main, mais je ne lui accorda pas une once d'importance, n'étant pas prête à l'affronter et des perles salées, voulant s'échapper, j'entrepris de les essuyer rapidement à l'aide de mon manche et continua ma route.

Je suis comme perdue, égarée sans lui, n'ayant aucun repère, aucune épaule sur laquelle s'appuyer et se reposer.

« C'était nous deux contre eux tous, désormais je suis seule face à vous tous. »

* * *

Désormais assise à notre endroit, le banc en face du parc, une cigarette à la main, le regard posé sur l'air de jeux, les larmes remontèrent une nouvelle fois, des larmes d'une douleur profonde que personne ne peut apercevoir puisque j'ai ma fidèle capuche qui trône sur ma tête.

Le doux plaisir de voir la fumée de la nicotine s'évader comme mes pensées, procura une sensation agréable dans tout mon être.

On s'asseyait souvent sur ce banc, en se projetant dans l'avenir, il disait que c'était notre banc à nous, que personne ne pouvait s'y asseoir, parce que c'était notre propriété, parce qu'on l'avait gravé de notre amour.
Un beau parleur.
Je sourit en y repensant, un sourire lointain, évasive mais aussi nostalgique de nos souvenirs.

Il y'a 3 mois de cela, on a eu un accident lors d'une virée nocturne, on se sentait tellement libre sur l'autoroute plus rien autour n'existait, le boitier de vitesse chauffait, mais peu importe.

On était libre.

Puis un camion, survenu de nulle part.

La chute.

Je m'en suis sortit par je ne sais quel miracle, mais lui, lui est tombé dans un coma durant deux longs mois interminables. Deux mois où je ne dormais plus, où je ne vivais plus et où je fut obsédée par le fait qu'il pouvait mourir d'un moment à un autre.
Lorsqu'il s'est réveillé, le chagrin qui me hantait et qui faisait de mes nuits un enfer s'est complètement dissipé.
Les médecins ont alors fait retomber tout mes espoirs en disant qu'il n'allait peut-être jamais recouvrir la mémoire. Et même si j'était heureuse qu'il s'était réveillé, je me suis effondrée.

Si il oublie tous nos souvenirs, c'est qu'il oublie aussi à quel point on s'aimait, à quel point on se complétait.

Tout. Comme si on avait jamais existé. Que cet amour n'était qu'une illusion.

Je suis venue le voir dans le but d'essayer de l'aider à faire refaire surface sa mémoire, ses souvenirs, nos souvenirs.
Mais sa mère m'en a empêchée à plusieurs reprises, j'ai été rejetée, comme si ces quatres dernières années s'étaient envolées dans un nuage de fumée en un seul instant, emportant notre amour au passage.

Cette situation arrangeait sa famille puisqu'ils ne m'aimaient pas, ils ne m'ont jamais aimés. Et encore moins après cet accident.

Alors voir que leurs fils, frère, ne se rappelait plus de la petite métisse ça leur arrangeait bien.
Je n'ai alors plus remis les pieds là-bas, en me disant que finalement, c'était notre destin, que je devais le laisser reconstruire un avenir certain, sans ma présence.

Puis sa salope de meilleure amie en a profité, l'ayant toujours aimé c'était le moment rêvé.

Un mois qu'ils sont en couple, un putain d'mois où je les observe aspirer au bonheur, à notre bonheur, pendant que moi, je me ternis dans l'ombre, cette ombre qui me détruit un peu plus chaque jour.

Et il m'arrive quelque fois de les suivre, c'est devenu obsessionnel car je l'aime et voir que ce n'est pas moi qui fais son bonheur me fait tellement mal, être proche de lui sans pouvoir l'approcher m'arrache toutes les parcelles de mon cœur.

Je lui écrit donc des lettres, constamment, des lettres qu'il ne verra peut-être jamais, mais peut m'importe, j'écrit car à travers ces feuilles, transparaissent mes sentiments et je ne veut oublier aucune sensation que son amour a pu me procurer, alors j'écrit ma peine, mon désarroi.

Mais désormais, je n'arrive plus à supporter cette situation. Elle me bouffe de l'intérieur et m'écrase à petit feu.

« Âmesœurs égarés »

« Âmesœurs égarés »Where stories live. Discover now