à en mourir.

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« Tu me l'as dis

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« Tu me l'as dis. " Je t'aime " pour la dernière fois.
J'aurait voulu être muette, sourde, aveugle à ce moment là, ouais, j'aurait voulue, pour ne pas voir, entendre, pour ne pas subir cela.

Mon cœur, mon corp ainsi que mon âme sont partis avec toi. Des mots sur ma souffrance, il n'y en a pas.

J'ai mal, je ne dors plus, je ne vit plus. Ça fait une semaine, mais ma peine est éternelle.
Mes cauchemars sont nos souvenirs et je n'en dors plus la nuit.

FLASHBACK

« - Tu vas où ?
- J'vais faire quelques tours, je suis déterminée là.
- Pourquoi tu veux faire la sportive 2.0, tu sais même pas aligner tes deux jambes. », dit-il en souriant.

Je recule en levant mon majeur à son encontre et trébuche en arrière en retombant pathétiquement sur mes fesses comme une grosse merde.

Putain.

Il rit aux éclats :
- MAIS SUR MA VIE RENTRES CHEZ TOI !
Je me lève avec rage et essuie mon jogging en lui lançant un regard noir.

- Connard, dis-je en laissant malgré moi, un sourire se former sur mes lèvres.


RETOUR AU PRÉSENT

Et je me souvient encore de ton rire, tes sourires, tes bras et tes lèvres, de l'amour que tu m'as porté, et ces seuls souvenirs hantent mes pensées.

FLASHBACK

- Allez dis-le !
- Mais pourquoi tu forces ? J'te le dirais qu'en j'en aurait envie.
- Donc t'en as pas envie ?
- Chut, dit-il en positionnant son doigt sur ses lèvres et en se reportant son attention sur la route.
- Pardon ?! Commence pas à m'ch..

- Je t'aime, me coupe t-il.

Je me force à retenir un sourire mais en vain.
Il m'a eu.

- Je te déteste.
- C'est pas vrai, répond-t-il en me regardant intensément.

- T'es un canard en vrai, dis-je pour dissimuler ma gêne.
- T'es sérieuse, lance t-il sourcil froncés.
- Mais non je rigole, dis-je en finissant par lui attraper une joue et en y déposant un baiser. Je le voit sourire même s'il s'efforce à rester sérieux et le taquine encore durant tout le trajet.

Il l'a dit.

RETOUR AU PRÉSENT

Et nos disputes, colères et confusions ont d'autant plus renforcés nos liens. Car lorsqu'on se réconciliait, notre amour s'intensifiait.

FLASHBACK

- !
m'appela t-il une énième fois déterminé à ce que lui je réponde.
- ...
Tu vas me faire la gueule encore longtemps ou ça s'passe comment ?
- LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE  ! et voilà que je répondis à contre-cœur pour son plus grand plaisir.
Je lâcha un soupir exaspéré et reporta mon regard dans le vide à l'horizon en reprenant mon activité principale: l'ignorer.
- T'as pas perdu ta langue donc. Regarde moi s'te plaît, je lui lançais mon regard le plus sombre, je suis désolé tu captes ou pas ?
- C'est la 10ème fois que tu m'le dis et j'en ai toujours rien à faire.
- Regarde moi bien dans les yeux, je plantait à nouveau mon regard dans le sien et me perdit dans ses prunelles intensément noirs. Il voulait m'affaiblir, que j'baisse les armes, mais je ne laissais rien paraître, il m'avait encore laissé tomber à la dernière minute pour son pote alors qu'il savait pertinemment qu'aujourd'hui c'était notre jour. Notre date.
Et ça, ça comptait énormément à mes yeux.
- Je te promets que des journées à deux on aura tout le temps de s'en faire, t'as compris ? On est pas prêts de se séparer alors on profitera tous les jours, on a pas besoin d'une date spéciale et tu le sais. Pour moi aussi c'est important, j'te promets, et j'suis désolé de t'avoir lâché aujourd'hui mais t'sais très bien que si c'était pas urgent j'y serais pas allé.
Ma carapace retombait doucement, tandis qu'il profitais de ce moment de faiblesse pour me prendre dans ses bras puis me chuchoter faiblement : désolé, princesse. J'allais encore le pardonner et il le savait. Je resserrait alors l'étreinte tout en enivrant son odeur tandis qu'il souriait au creux de mon cou, fière de sa victoire ce qui m'arracha par la même occasion un sourire.

Je l'aime tellement.

RETOUR AU PRÉSENT

Je ne peut plus vivre sans toi à mes côtés, je n'ai rien, je ne suis rien, sans ta présence.
Tu as apporté cette lumière dans ma vie, cachée dans l'obscurité de mon âme.
Et je regrette de ne pas avoir pu profiter de toi, de ne pas avoir pu me battre pour que tu puisses recouvrir la mémoire, mais c'était trop dure.
J'ai été démoralisée et j'ai préférée plonger dans mes sombres tourments, plutôt que devoir t'affronter une nouvelle fois.

Je te demande pardon.
Pardon de t'avoir abandonné.
Je t'aimais, je t'aime et je continuerait à  t'aimer dans l'Haut-De-Là.
Jamais, jamais je n'oublierait à quel point tu m'as aidé, aimé.
À quel point tu as fais ressortir le meilleur de moi-même. Tu as fait ma force, et sans toi, ma force devient faiblesse.

À toi mon amour éternel. »

OMNISCIENT

Lettre remplit de pleurs et de sentiments en main, Indya se dirigea désormais vers le bord du toit.

Le silence créa cette fois, une atmosphère morbide, le jour fut comme sombre, une masse de nuages gris s'empilèrent au-dessus de sa tête, comme s'ils savaient ce qui occupait ses pensées, comme si dans le fond, ils l'accompagnaient.

Elle et sa tristesse. Elle et ses tourments.

Elle resserra la lettre sur sa poitrine comme pour l'emporter avec elle, le regard au loin, posé sur le banc, leur banc, le visage remplit de larmes dévastatrices, elle lâcha alors dans un souffle :

« - Pardonne moi. »

Avant de sauter du toit. Avant de s'envoler avec le rythme du vent. Avant de tomber brutalement sur le sol, sous les regards ébahis des personnes qui entouraient la bâtisse.

Le toit du bloc numéro six.

Ce bloc, ayant été submergé de rires, de colères, de pleurs, d'amour, de tourments, de joies, d'inquiétudes.

Mais aussi ayant été témoin de la mort de deux amesœurs.

Deux amesœurs égarés.

« Âmesœurs égarés »Where stories live. Discover now