Nastolatki

Chapitre 6

CHARLOTTE
vendredi, 23h07

Assise sur le bord du canapé, je me sers à boire pendant que Astrid discute avec Julien dans la cuisine.

- Wesh, tu m'évites ?

Je relève la tête et tombe face à Mathieu qui s'assoit à côté de moi. Il a un t-shirt blanc et un jean, d'habitude il est toujours en jogging, et j'avoue que ça lui va bien.

- Non, je t'avais pas vu.. ça va ?

- Ouais. Et toi ?

J'hoche la tête et je sais pas pourquoi mais ça me gêne de savoir qu'il est en couple. Et puis ça me vexe un peu, moi je lui ai raconté ma vie et lui il m'a même pas dit qu'il avait une copine.

- Du coup t'es viré..? je demande.

- Ouais.. 'fin j'finis le mois et après j'me casse.

- Tu vas dans quel lycée ?

- Un lycée pro mécanique, c'est dans le 18e j'crois.

- C'est vraiment ce que t'as envie de faire ?

- J'veux faire du rap, moi. Mais ma mère veut qu'j'ai un diplôme.

Il hausse les épaules, moi je le regarde et un sourire se dessine sur mes lèvres quand il me pousse avec son épaule pour m'embêter.

- Oh.. désolée, je t'avais pas vu.

Ma bouche s'ouvre seule et je me lève : quelqu'un vient de renverser son verre de vodka-coca sur le haut de ma sœur, elle va m'arracher la tête.

- Ça va ? me demande Mathieu.

Je relève la tête et bien sûr je tombe face à la copine de Mathieu qui me regarde faussement désolée.

- Ma sœur va me tuer..

- Vas-y viens me dit Mathieu en prenant mon bras.

Le brun me fait traverser le salon pour arriver dans une toute petite salle de bain. Il me tend une serviette et je m'empresse de la passer sous l'eau pour tenter de nettoyer mon haut en satin.

- Ta copine me déteste, elle a fait exprès de me renverser son verre dessus.

- C'pas ma meuf, hein me dit Mathieu en s'asseyant sur le plan de travail du lavabo.

- C'est pas ce que m'a dit Elyo..

- J't'ai dit que c'était un mauvais bail, j'veux pas d'meufs moi.

- C'est qui alors ?

- Tu poses trop de questions, Charlotte.

Je rebaisse les yeux vers mon t-shirt, vexée qu'il ne me dise rien alors que moi je lui dis tout. Il a raison, je sais que je parle trop, mais je peux pas m'en empêcher.