TOME 2 - Chapitre 2

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CHARLOTTE
lundi, 11h27

Je souris à ma cliente qui ne me dit même pas au revoir et soupire en me tournant vers Kylian, mon collègue, qui est mort de rire. C'est abusé comme les clients peuvent te traiter comme une merde.

J'entends la porte de la boutique s'ouvrir et une voix que je connais trop bien dire bonjour aux deux hommes de sécurité qui sont devant la porte.

Je me tourne directement et tombe face à Mathieu qui s'approche de moi en souriant. J'ai envie de sourire moi aussi mais il faut que je reste professionnelle, je suis en stage et je veux pas tout gâcher.

- J'veux une saccoche il me dit alors.

- Oui, laquelle ?

- J'sais pas.. tu me montres ?

J'hoche la tête et me tourne pour aller dans la pièce du rayon Homme. Le blond me suit de très près et j'arrive toujours pas à croire qu'il est là.

Je lui montre les différentes sacoches et il s'assoit sur une banquette en cuir avant de passer ses mains sur le visage.

- Vous voulez boire quelque chose ? je propose alors.

- Un café steuplaît.

J'hoche la tête et vais lui préparer son café pour lui laisser le temps de réfléchir. Quand je reviens, je lui tends et il me remercie avant de me sourire.

- J'kiffe quand tu m'vouvoies, j'me sens riche.

Je ne réponds rien et continue de lui sourire poliment. Je sens le regard de mon manager sur moi et je sais que j'ai pas le droit à l'erreur.

Mathieu m'explique qu'il hésite entre deux sacoches alors je lui sors toutes mes connaissances et j'essaie de ne pas trop le regarder pour ne pas être déstabilisée.

- Celle-là c'est un cuir de veau, elle est plus rigide, mais du coup ça demande plus d'entretien. Il faut éviter le gel hydroalcoolique et le parfum, ça peut l'abîmer.

Il hoche la tête et je sais même pas si il m'écoute mais je m'en fiche.

- Celle-ci est en toile, c'est plus facile d'entretien. C'est deux styles différents mais elles sont indémodables.

Bien sûr je suis une grosse hypocrite, je déteste les sacoches Louis Vuitton. Je voulais faire mon stage chez Yves Saint Laurent de base mais il n'y avait plus de places alors je me suis retrouvée dans une maison que je n'apprécie pas plus que ça.

- Tu préfères laquelle, toi ? me demande le polonais.

- La bleue est plus originale..

- Ouais t'as raison, vas-y j'prends la bleue, elle claque.

J'hoche la tête avant de sourire et je jette un coup d'œil à mon manager qui me sourit.

- J'peux avoir la vendeuse aussi ? il chuchote en se penchant vers moi.

Je recule en m'empêchant de sourire.

NastolatkiWhere stories live. Discover now