Nastolatki

Chapitre 13

CHARLOTTE
lundi, 11h03

J'ai plus de nouvelles de Mathieu.

Je soupire et prends une nouvelle fois mon téléphone posé sur la table basse en espérant un message de sa part mais toujours rien. Il m'a embrassé vendredi soir, après la soirée d'Ormaz, et depuis plus rien.

Peut-être que c'est à moi de faire le premier pas, mais je sais pas quoi dire. Et puis c'est lui qui m'a embrassé, c'est à lui de m'envoyer un message.

- Charlotte, t'as fait tes devoirs ? me demande ma mère.

- Pas encore maman, j'ai deux semaines pour les faire.

- Je sais ma fille mais je veux que tu les fasses maintenant, tu seras débarrassée après et tu pourras profiter de tes vacances.

- Je les ferai demain alors, je vois Astrid aujourd'hui.

Ma mère retourne dans la cuisine et moi je soupire encore en m'affalant sur le canapé. J'arrête pas de me poser milles questions.

Si ça se trouve c'était juste un gage, ou si ça se trouve il a pas aimé notre bisou et du coup il va plus me voir. Si ça se trouve je lui plais même pas et il regrette.

Je sais pas quoi faire, j'ai peur d'envoyer un message et qu'il ne me réponde pas.

- À table !! On mange crie ma mère.

Je vais dans la cuisine, blasée, et je m'assois autour de la table, en face de ma sœur.

- Qu'est ce que t'as tête de cul ? demande Rita.

- Rien.

- C'est ton crush qui t'as tej ?

- Ta gueule.

- T'as un crush mon cœur ? intervient ma mère.

- Non je réponds alors.

- Il s'appelle comment ?

- Rita, tu soûles je soupire en regardant ma sœur.

- Il s'appelle Mathieu elle répond à ma mère.

- C'est pas mon crush j'ajoute alors.

- Il a ton âge ? Il est mignon ?

- Oui, il a mon âge, et non il est pas mignon. C'est pas mon crush. Et Rita, mêle-toi de ton cul.

Ma sœur m'offre un sourire de peste et j'ai déjà envie de sortir de table.

- Bon, d'accord on arrête d'en parler. Qui veut de la salade ? propose ma mère.

Je me sers et mange en silence. Ma sœur parle de ses cours, ma mère nous parle de l'hôpital et moi j'écoute sans vraiment écouter. Je pense encore à Mathieu.

Après manger, je rejoins Astrid en bas de mon immeuble. Je sens que ça va me faire du bien de la voir, j'ai besoin de parler à quelqu'un.

- Ça va ? elle demande en me faisant la bise.

- Ouais, et toi ?

- Ouais, mais t'as l'air énervée.

On se met à marcher et je la regarde en grimaçant.

- Tu le dis à personne, hein ? je commence alors.

La blonde fronce les sourcils puis hoche la tête pour que je lui dise ce que j'ai à dire.

- Mathieu m'a embrassé vendredi soir.

- Je te l'avais dit qu'il te kiffait elle me répond en haussant les épaules.

- Je sais pas.. il m'a pas envoyé de messages, j'ai plus de nouvelles.

- Ah merde..

Ouais, exactement.

- Ça veut dire quoi tu penses ? je demande, stressée.

-Envoie-lui un message, tu seras fixée.

- Mais si il me répond pas ?

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Charlotte ?

- J'ai envie que tu me dises ce que j'ai envie d'entendre.

- C'est mal me connaître.

Je soupire en baissant le regard vers mes baskets. Je sais très bien qu'Astrid c'est pas le genre de copine qui va me me dire ce que j'ai envie d'entendre. Et tant mieux, je sais qu'elle a raison dans le fond. J'ai rien à perdre.

- Envoie lui un message, tu seras fixée. Si il te répond tant mieux, si il te répond pas bah tant pis. T'en trouveras d'autres des mecs mignons.

J'en trouverai jamais des aussi mignons que lui, mais bon, c'est pas grave. Je sors mon téléphone de ma poche sous le regard d'Astrid et vais sur Instagram pour envoyer un message à Mathieu.

À : mathpruski

- ça va ?

- Aller, verrouille ton téléphone maintenant. On verra ça plus tard.

Je fais ce qu'elle dit et range mon téléphone. Il faut que j'arrête de penser à Mathieu, et pour ça il n'y a rien de mieux que le shopping.

À la fin de la journée, je quitte Astrid et rentre chez moi. Je montre à ma mère la robe que je me suis achetée puis je vais prendre une douche.

Une fois mise en pyjama, j'inspire un bon coup et prends mon téléphone que je n'ai pas regardé depuis que j'ai envoyé un message à Mathieu. J'ai plusieurs notifications, alors je les regarde une par une en espérant qu'il m'ait enfin répondu.

Pas de réponses.