32/ Prendre la vie d'assaut et se ramasser

3.3K 367 9
                                    

— Louisa ? Il faut que tu viennes.

— Pourquoi bichette ?

— Parce que j'ai couru hier.

— Non !!! Tu n'as pas fait ça ! Non ! C'est dimanche ! C'est sacré le dimanche ! En plus, je ne suis pas seule !

— T'es sortie sans moi !

— Ben oui ! Tu as dit que tu voulais bosser...

— C'est vrai ! Il est encore là ?

— Plus pour longtemps, vu que tu nous as réveillés.

— Oh ! Cazzo ! J'ai interrompu...

— Non, bichette ! Sinon je n'aurais pas répondu ! Faut pas pousser ! Laisse-moi... une heure. J'arrive.

— Je ne suis pas en train de te fournir une excuse pour le virer plus vite, dis-moi ?

— Pas du tout ! dit Lousia en riant.

— Ok. Alors il était si nul que ça !

— Pire... Je te raconte tout, tout à l'heure... tu vas rigoler !


Louisa est là. Fraiche. Pomponnée. Une vraie pub pour une vie saine. Alors qu'Irène qui essaye tant bien que mal d'avoir cette satanée vie saine, est une loque sur le canapé. La pub est une vraie chienne...

— Est-ce que ce chanteur est en train de dire ce que je crois ? demande Louisa la bouche en coeur.

— Oui. Tout à fait.

— Irène ! Mais tu écoutes vraiment n'importe quoi !

— « Canzone Stupida » d'Ultimo n'est pas n'importe quoi...

— Mais c'est... vulgaire !

— Oh ! Pardon, Princesse ! C'est pas toi qui viens de me raconter ta dernière nuit de sexe calamiteuse !

— Si, mais je ne suis jamais vulgaire !

— C'est vrai ! C'est vrai ! D'ailleurs, c'est pas plus mal... parce que sinon je crois que j'irais vomir... Tu l'as trouvé où ce Kévin ?

— À une fête.

— Louisa, tu sais que Giovanni a quand même raison pour un truc.

— Quoi ?

— Tu prends un risque. Voire plusieurs. Lui, il a la carrure pour ne pas craindre de tomber sur une psychopathe.

Louisa soupire. Elle connaît le couplet par cœur. Elle sait qu'elle prend des risques. Elle les assume. Même si parfois, elle a eu peur. Mais ça, elle ne le dit pas.

— Je ne suis pas ceinture noire de karaté pour rien.

Irène manque de s'étouffer avec son jus de fruit.

— T'es ceinture noire de quoi ?

— De karaté.

— C'est une blague ?

— Pas du tout. Et puis, j'ai ça aussi ! ajoute-elle en sortant un taser de son sac.

— Porca miseria ! T'es dangereuse ! Si j'avais su, je l'aurais utilisé sur toi l'autre soir au lieu d'appeler ton frère.

— Essaye pour voir ! Espèce de malade ! éclate de rire, Louisa

— Ça t'aurais remis le cerveau d'aplomb, peut-être.

— Mon cerveau va très bien. Comme le reste.

— Pour le reste, je sais. Pour le cerveau, ça reste à voir.

Louisa lui balance un coussin qui atterri sur le chat qui s'enfuit en grondant.

— Tu viens de te faire un ennemi pour la vie !

— Ça t'arrange bien ! J'ai vu comme tu me regardes avec jalousie quand je le caresse...

— C'est un monstre de toute façon...

— Tu ne sais pas y faire avec lui.

— Comme avec les mecs en général.

— Irène... ce que j'ai dit hier... c'était stupide ! J'étais en panique. Je ne veux tellement pas que Giovanni mette la main sur toi. Il ne te mérite pas...

— Laisse tomber. Giovanni... c'est comme un bonbon que l'on a aimé enfant, mais que l'on ne fait que regarder dans la vitrine une fois adulte, parce que si on le goûte de nouveau, on sait qu'on sera déçu.

— Philosophe.

— Si seulement.

Irène pose sa tête sur l'épaule de Louisa qui l'étreint.

Fenêtre avec vueWhere stories live. Discover now