47/ Oublier les jours sombres

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Les jours suivants, Irène forme son équipe. Louis Hauteville, dont le dossier a révélé des trésors, en fait partie. Il y a aussi Zoé Vallon, Sébastien Delaveau et Éric Fortier, un petit nouveau. Tous les autres travaillaient avec des chargés de projet différents et tous ont postulé pour la rejoindre, elle. Incroyable ! Y aurait-il eu un changement dans son ciel étoilé ? Une modification du destin...

Quoiqu'il en soit, Olivier Chazan leur a déjà confié un dossier que Nicole Moreau a jugé suffisamment important et surtout urgent, pour que la nouvelle équipe s'en occupe. Irène est sur des charbons ardents. Elle est impressionnée et fébrile, mais aussi sûre de ce qui doit être fait et comment cela doit être fait. Les quatre techniciens prennent des notes sur ce qu'elle attend d'eux dans l'immédiat. Ils sont enthousiastes et souriants.

Voilà que l'horizon s'ouvre pour Irène. Ses collaborateurs l'estiment plus qu'elle n'aurait pensé. Elle sent une immense joie l'envahir. Une joie de faire ce qu'elle aime avec des gens aussi motivés qu'elle. Et talentueux. Et créatifs. La panacée, quoi !

Elle aimerait remercier Conti, mais il semble l'éviter. Elle met un mouchoir sur la peine que ça lui fait. Après tout, il n'y a jamais rien eu entre eux, sinon ce flirt étrange et sans réelles perspectives. Qu'aurait bien pu faire un type comme lui avec une nana comme elle, de toute façon ? Il est quand même assez rare que ce genre d'association aboutisse à une fin heureuse. Et puis, c'est quoi une fin heureuse ?

Irène ne s'est jamais posée la question n'ayant jamais pu passer le palier d'une relation vraiment durable. En plus, elle est focus sur son travail qui lui demande de se surpasser et de vaincre peur et méfiance. Sacré chantier ! Une chose à la fois donc. Le cœur peut attendre. Comme le sexe. Elle n'est pas prête.


Conti avance au radar. Tout est en ordre pourtant. Il a vu des amis la veille. Il a passé une bonne soirée. Lorsqu'il est rentré, accompagné comme toujours, l'appartement en face était éteint. Sans surprise. Irène Manoukian n'approche plus des fenêtres. Ou si peu qu'il ne fait que l'apercevoir fugitivement. Et lui ne signe plus. Ne lui parle plus. Il reste poli et amusant quand cela s'y prête, mais il ne passe plus autant de temps à chercher à la provoquer.

Pas qu'il n'en crève pas d'envie. Au contraire. Mais c'est justement ça qui le pousse à se retirer du jeu. Irène Manoukian est devenue un problème. Il ne peut pas la laisser prendre plus de place dans sa vie. Il ne veut pas. Il se l'interdit. Il n'est pas prêt.


Louisa observe le jeu de ces deux astres attirés l'un par l'autre et qui font tant d'efforts à chercher à s'éloigner. Elle n'aurait pas cru cela de Conti. Elle l'aurait pensé plus courageux. Quant à Irène, elle n'a jamais su saisir les opportunités ! La preuve, il a fallu quasiment lui forcer la main pour qu'elle franchisse le pas au travail. Alors un homme ! Un homme tel que Salvatore Conti en plus ! Il ne faut pas rêver !

Mais Louisa Rossi n'a pas l'intention de les laisser tout gâcher. Ça n'est pas le moment ! Comment pourrait-elle profiter de son propre bonheur, si sa meilleure amie continue de ruiner toutes ses chances d'amour ! Car oui, Louisa a le cœur plein de quelqu'un. De manière inattendu, elle a découvert que parfois, il suffit d'un rien pour trouver celui que le destin vous réserve. En l'occurrence, pour elle, un ascenseur en panne.

Oui, parce que Louisa croit au destin, aux étoiles, aux signes... et aux malédictions ! Elle est convaincue qu'Irène et Salvatore sont deux astres jumeaux. Elle y croit. Elle veut les guérir de leur stupide cécité. Elle va leur ouvrir les yeux. C'est juste qu'elle ne sait pas encore comment.

Fenêtre avec vueWhere stories live. Discover now