33/ Un silence comme une absence

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Le réveil du lundi est pire que celui du dimanche. Mais qu'est-ce qui lui a pris d'aller courir. C'est la faute à Conti ! Avec son petit déjeuner équilibré et tout ! Elle a cru qu'elle pouvait reprendre en main sa vie. Genre grand air et exercice. Elle n'est pas allée jusqu'à faire des courses au marché ! Heureusement ! Il n'y a rien de plus déprimant que de voir pourrir des fruits et légumes dans un saladier. Enfin, si ! Voir des enfants crever de faim à la télé pendant que vous laissez pourrir de la nourriture.

Ça, c'est vraiment déprimant.


— Je crois que je vais mourir, gémit-elle en s'asseyant à son bureau.

— Mais non bichette. C'est juste une impression. C'est dans la tête.

— C'est ça ! Dis ça à mes cuisses.

— Que dois dire Mlle Rossi à vos cuisses ? Je peux peut-être faire passer le message à sa place ?

Conti est là, tout sourire. Il boit un café accoudé à la cloison. Belote. Rebelote. Et dix de der !

— C'est de votre faute !

— Allons, bon ! Mlle Rossi, est-ce que j'ai dit quelque chose au sujet de la course à pied samedi matin ?

— Chut !!! Tout le monde n'a pas besoin de savoir que vous étiez chez moi samedi matin !

Conti se penche vers elle et murmure.

— Mlle Rossi y était aussi. Et elle y était aussi dimanche. Vous n'avez pas peur que l'on chuchote sur vous deux ?

— Dai ! Vous êtes insupportable ! dit-elle en se tournant vers son PC qu'elle tente d'ouvrir. Mais...

— Je crois qu'à force de faire des essais, j'ai un peu bloqué le système... dit tranquillement Conti le sourire toujours aux lèvres en rejoignant son bureau.

— Je vais le tuer !

Louisa pouffe.

— Tu fais comment, du coup ?

— Il n'y a pas que lui qui s'y connaît en informatique.


Le reste de la journée est trépidante. Le départ de Vintanier, et la réorientation de Salman vers le pôle multimédia engendre un certain nombre de réunions pour réorganiser les projets. Les dossiers passent de bureau en bureau. Le travail ne manque pas. On pare au plus urgent.

En fin de journée, Conti se charge de présenter le projet qu'Irène a peaufiné ce week-end. Tout se passe bien.

Les jours suivants se ressemblent. Un long tunnel de travail qui laisse tout le monde épuisé. Le soir, Irène rentre et se couche direct. Elle encaisse la nouvelle charge de travail sans broncher, même si elle n'a pas encore récupéré totalement de sa période Vintanier.

Elle ne prend même pas le temps de vérifier que Conti est toujours vivant. Et lui ne s'occupe presque pas d'elle. À peine un signe de temps à autre pour la faire sourire. Mais lui aussi est très occupé. Il est associé à Moreau. L'agence doit tourner. C'est dans son intérêt. Irène comprend mieux le bureau dans le loft.

Elle en vient à regretter ses remarques pour la faire réagir. C'est un comble !

Et puis arrive le vendredi.

Fenêtre avec vueWhere stories live. Discover now