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" vaut mieux rester dans le flou plutôt que de faire face à la triste vérité  ". Cette phrase était écrite en gras sur une page du livre que je venais de commencer. Elle m'avait incité à douter de ma décision de faire une enquête sur ce qui s'est passé.

Et si derrière l'écran de fumée se cachait une terrible vérité ? Une vérité que je ne saurais  accepter ni croire.

Si mes parents souhaitaient autant que je ne sache rien, c'était pour me protéger. J'avais eu tort de m'être mise en colère contre eux. Ils voulaient juste mon bien. Avec le recul, je comprends mieux pourquoi ils ont choisi de m'isoler de mon passé.

J'ai compris qu'il valait mieux ne rien savoir. Rester dans le flou comme dit le livre. Être insouciant. Ne pas se douter une seconde que notre passé pourrait nous rattraper à tout moment.
Parce que, lorsqu'on commence à se rendre compte d'une situation grave, on devient témoin, on fait plus au moins partie de cette situation et ça implique qu'on doit agir.

C'est fou ça. Plus les choses sont claires, plus elles deviennent compliquées.

J'abandonne le livre sur ma table de nuit en me disant qu'il me ferait regretter des choses si je continuais à le lire. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux, de dire que j'ai eu tort.

Maintenant, j'hésitais à savoir ce qui s'est réellement passé. Oui, j'hésitais mais ce qui était sûr c'était que je voulais retrouver une vie d'ado normale, je veux reparler, dire ce que je pense.

Cela faisait 1 semaine depuis notre rendez-vous chez le médecin. Mes journées étaient banales et routinières.
Je restais des heures dans mon lit, je regardais la télé, j'écoutais de la musique, je lisais du moins je commençais à lire. Une routine dont je me lassais déjà.

Mes parents étaient sortis faire les courses, ils m'avaient proposée de venir mais j'ai décliné trop occupée à réfléchir à ma vie.

Finalement, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir suivi par la voix de ma mère qui dit :
- Chérie ! On est de retour !

Je l'imagine déjà aller dans la cuisine pour ranger les courses. Je descends pour vérifier mon hypothèse.

Effectivement, elle range.
Mais il y a un truc qui cloche. Où est mon père ? Me demandai-je
Oh oh ! Quand ma mère range les courses avec autant de méthodologie c'est qu'elle a des problèmes mais elle essaie de faire genre que tout va bien. Je vois de loin sa petite ride de quand elle est frustrée par un truc.

Je me mets à écrire sur mon carnet de communication :
- il est où papa ?
- je ne sais pas, il voulait changer d'air peut-être.

Le ton qu'elle employait n'était pas habituel. Il était plus agressif, avec un brin de colère et de chagrin mal dissimulé -si je prends en compte les vibrations qui accompagnaient sa voix-, je me demande ce qui a bien pu se passer.

- tout va bien ?

Elle lit, et me sourit ensuite en espérant me rassurer mais cela confirmait encore plus mes doutes.

- oui Harley, ne t'en fais pas.

Mon père n'était revenue que 3 heures après. Il n'avait pas déjeuné, et ma mère et lui ne s'étaient pas jeté un seul regard. Ils se sont disputés, c'est flagrant. Mais à propos de quoi ? Ça, je ne le sais pas.

J'aurais beau encore demandé à ma mère ce qui se passait, elle me lancerait le même mensonge : "tout va bien". Et ça cacherait toujours un " des affaires d'adultes".

Le soir même, mon père avait dormi sur le canapé. Mes parents ne s'étaient jamais disputés avant, du moins je ne les ai jamais vu être en froid de la sorte. Ils ne se sont pas parlés de toute l'après-midi.

J'avais également demandé à mon père si ça n'allait pas. Il m'a dit la même chose que maman mais sur un ton différent. Le sien était triste, calme ou plutôt vide d'énergie. Il essayait tant bien que mal de dissimuler sa tristesse derrière un sourire mais ça ne marchait pas, pas avec moi.

J'ignorais ce que je devais faire. Mais peut-être que je ne pourrais rien faire. Beaucoup de parents se disputent. C'est courant.

Je me rappelle les fois où Ginny nous racontait les disputes de ses parents. Elle disait que c'était énervant de les entendre hurler, d'entendre les injures et les vases qui se brisaient. Elle se plaignaient tout en riant pour cacher la tristesse qu'elle ressentait au fond d'elle.

Je la comprenais. Pas parce que je vivais la même chose ( pas en ces temps là), mais parce que bizarrement je percevais des choses à travers les couches de pierres qui recouvraient son cœur.

Je ne l'aimais pas, je l'affirmais. Est-ce un crime ? J'ai essayé d'être amie avec elle, de lui prouver qu'elle peut compter sur moi, je n'ai même jamais abandonné malgré ses nombreux rejets. Mais....

Même si je la comprenais, même si je connaissais les raisons pour lesquelles elle avait ce caractère de peste prétentieuse pour ne pas dire ce mot à 5 lettre qui commence par un G et qui se termine avec un E, je ne pouvais plus continuer à foncer dans un mur qui s'épaississait de jour en jour. Mais peut-être qu'un jour je le regretterai. Parce que je pense que je suis la seule à avoir vu ce qu'elle cachait derrière ses airs de fille rebelle.

Mes parents étaient restés en froid durant 1 semaine. C'est long quand même. Dans la maison, ils s'évitaient pour peut-être ne pas se disputer devant moi. Je dînais seule avec l'un ou l'autre, pas les deux à la fois. L'ambiance dans la maison était devenue malaisante.

Un soir, papa n'était pas rentré à la maison. Je n'ai pas posé de question. Le lendemain, j'ai appris que maman lui avait demandé de partir de la maison.
- maman, tu n'aurais pas dû faire ça

Si je pouvais crier je l'aurais fait. Je pense quand même que mon expression faciale suffisait à faire comprendre à ma mère que j'étais en colère après elle.

- dis-moi au moins ce qu'il a fait.
- chérie, ne t'en fais pas, tout va s'arranger, ton père et moi on a juste besoin d'une pause.

J'aurais voulu lui demander combien de temps ça allait durer leur " pause" mais je n'ai plus répondu. Je suis remontée dans ma chambre sentant un vide se creuser dans ma poitrine.

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Voilà le chapitre 9, pardon pour le retard à ceux qui attendaient la suite 😅. Sorry pour les fautes d'orthographes ! J'espère que ça vous a quand même plu 😘. Bye !

Lilicorn 🦄

Le pouvoir d'avancer Where stories live. Discover now