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Kamal Sow

Nous venons de pénétrer l'antre du diable. Et comme d'habitude, il est assis sur son fauteuil. Je me demande s'il a une vie en dehors de l'argent et des meufs qu'il se tape à tout bout de champs.

Je m'avance vers lui car il ne nous a pas encore vu. Je passe ma main sur la taille de Nousaïba et la rapproche de moi. Mon père n'est pas fou. Il connaît mon tempérament et il sait qu'il ne faut pas m'énerver.

Je me racle la gorge et mon géniteur relève la tête. Son regard croise celui de Nousaïba et il laisse échapper un hoquet de choc avant de poser son regard sur moi. Je lui lance un regard noir , il avale sa salive et affiche son sourire hypocrite.

Mon père : Bonjour Madame. Prenez place s'il vous plaît.

Je pousse Nousaïba pour qu'elle marche et l'installe sur le sofa , loin de ce porteur de malheur. Il lance des œillades indiscrets à Nousaïba tandis que je le fusille du regard. Dès que son regard croise le mien , il arrête et tape des mains , sûrement pour aller le majordome.

Celui ci accourt quelques secondes plus tard avec la sueur qui perle son front. Dès qu'il me voit , il me sourit et je le lui rend. Il fait un signe de tête à ma compagne et celle ci lui répond par un sourire. Mon père lui murmure quelque chose et il s'en va en courant.

Mon père : Oui , Kamal. Que me vaut cette visite ?

Moi : J'aimerai te présenter Nousaïba. Nousaïba , voici mon père , Bachir.

Nousaïba : Enchanté monsieur. Dit elle tout sourire.

Bachir : Oh je vous en prie , appelez moi Bachir. Dit il en montrant ses chicots

Je vais l'étriper. Depuis le début, je lui lance des regards noirs mais il veut jouer au dur. Il n'a qu'à essayer de faire clatter mon plan et je lui arrache les yeux avec une cuillère à soupe.

Bachir : Alors Nousaïba , que fais tu dans la vie ?

Nousaïba : Je viens d'être diplômée en informatique.

Bachir : Excellent. Tes parents doivent être fier de toi.

Il commence à me les mettre. Pourquoi est ce qu'il apporte le sujet de ses parents ? Je me redresse et me racle la gorge. Il s'ajuste et tente de maintenir contenance. Tu as intérêt à rester tranquille sinon je te castre dans ton mur de merde là.

Nousaïba : Oui , ils le sont.

Bachir : As tu des frères ou sœurs ?

Nousaïba : Non. Je suis fille unique.

Bachir : Ahh je vois. Tout comme Kamal , vous vous êtes bien trouvés on dirait.

Moi : Oui. C'est mon âme sœur cette fille. Dis je en la regardant. Elle me sourit et je prends sa main pour lui faire un baisemain.

Le majordome rapporte du jus et des amuses bouches. Ils déposent le tout sur la table avant de nous servir puis il reste debout à côté de mon père. Je le congédie avec ma main , il me fait un signe de tête , souris avant de partir.

Bachir : Ça fait combien de temps que vous vous fréquentez Kamal et toi ?

Mais de quoi je me mêle ? Est ce que ça éclaire tes fesses aussi sombres que le trou de chauves souris ? Il se fiche de moi. Il veut m'énerver et il va pas tarder.

Moi : Papa , j'aimerai faire d'elle ma femme.

L'appeler papa est la pire torture que je me suis jamais infligé. Je ne l'ai pas appelé de la sorte depuis mes dix ans et j'ai bien raison. Ce tocard ne mérite rien. Raison pour laquelle, il est vieux et seul. Les seules personnes qui veulent bien de sa compagnie sont des gamines en chaleur qui pense que la vie se résume au sexe et à l'argent.

Il me regarde étonné et la bouche ouverte. Je me tourne vers Nousaïba et elle me sourit. Je lui prends la main et lui fait un bisous au front. On joue à la comédie jusqu'au bout. On a pas le temps.

Bachir : Waouuh. Je suis choqué. Ses parents sont ils d'accord ?

Moi : On voulait t'en parler d'abord avant d'y aller. Dis je en affichant mon sourire le plus hypocrite. Il m'exaspère.

Bachir : Si vous vous aimez alors ainsi soit il. Parlez à ses parents puis revenez me dire ce qu'il en est.

Nousaïba: Ne vous inquiétez pas pour ça, monsieur.

Bachir : Bachir , s'il te plaît.

Orhh faites le taire. Je lui souris et me lève. Nousaïba me regarde avec incompréhension et je lui tend la main. Elle se lève et prend ma main.

Moi : On te laisse. On a des choses à faire.

Bachir : D'accord. Allez y. A la prochaine Nousaïba.

Nousaïba: A la prochaine.

Je la tire pour qu'on sorte de cet endroit. L'aura de cette maison me pèse. Dès que j'y rentre , j'ai le coeur qui se comprime. J'ai bien fait de prendre mon appartement. Je ne peux plus supporter cette pression invisible.

Je rentre dans la voiture et démarre aussitôt. Ce poids sur mon coeur commence à me peser. Je n'en peux plus.

Nousaïba : Ton père est bizarre.

Je rigole et me tourne pour la regarder. Elle ouvre la barquette oú il y'avait sa nourriture et commence à le manger. Je la fixe jusqu'à ce qu'elle se retourne pour me regarder.

Nousaïba : Quoi ? C'est la vérité.

Moi : Je n'en disconviens pas. Mais pourquoi tu dis ça ?

Nousaïba : Son regard me mettait mal à l'aise. C'est comme si....comme si il me reconnaissait mais je ne l'ai jamais vu avant.

Moi : uhm...peut être qu'il est tombé amoureux de toi comme moi je le suis.

Je lui souris et elle ne me répond pas. Je fronce les sourcils et me réajuste sur mon siège tout en gardant un œil sur la route.

Nousaïba : Je suis pas aussi belle que ça.

Aussitôt , je droite la voiture et freine d'un coup. Je n'accepterai jamais que quelqu'un lui dis ça devant moi et encore moins elle. Elle est magnifique.

Nousaïba : Soubhan'Allah ( Dieu est grand ). Dagua nio beug ray wala Lane. Li loumou doneuh ? (Tu veux nous tuer ou quoi ? Qu'est ce que c'est que ça ? )

Moi : Ne redis plus jamais ça , Nousaïba ! PLUS JAMAIS !

Nousaïba : C'est pour ça que tu es énervé comme ça ? C'est pourtant la v-

Moi : NOUSAÏBA !

Je suis à deux doigts de la jeter par dessus ce véhicule. Comment ose t'elle affirmer une telle chose. Toutes les femmes sont magnifiques. Et elle encore plus car elle est celle qui détient mon cœur. Et elle ose dire ça. Elle fume du chanvre indien.

Nousaïba : C'est bon j'ai compris.

Moi : Mon coeur valait des millions mais depuis que tu y es rentre , il faut des milliards maintenant. Ne t'avise plus jamais de laisser quelqu'un te dire que tu n'es pas belle, toi y compris. Tu es magnifique et ton visage est aussi lumineux que la lune. N'en doute jamais. M'as tu bien comprise ?

Elle hoche la tête le sourire aux lèvres. Je la regarde un moment et me rend compte qu'elle est vraiment magnifique. Peut être que dans un autre univers , je ne serais pas obliger de te faire du mal. Et j'espère que le moi de cet univers te traite comme la princesse -non, reine- que tu es. Si je n'étais pas obligé , je te jure que je chérirai chaque parcelle de ton corps jusqu'à ce que cela brûle chaque parcelle de mon âme , ya hawati. J'espère que tu trouveras , au fond de toi , la force de me pardonner ce que je m'apprête à te faire.

C'est la fin de cette édition mes amours.

Kamal samp na thioukel dh 🤭

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Bisous 💋

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