Chap. 20

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-Espèce de petite salope.

Opaline est outrée par ces paroles si facilement lâchées, mais - deja dans un état d'excitation totale - ces mots ne font que lui donner encore plus envie d'être traitée comme tel. Elle veut être malmenée et baisée sans pitié, là, tout de suite, sur le sol.
Elle aimerait se jeter sur lui et lui arracher ses vêtements, mais elle ne fait rien, reste immobile à genoux sur le sol à quelques mètres de lui.

Il l'observe, et doucement se remet debout.

-Reste ici.

Sur ces mots, il quitte la chambre, et Opaline se demande bien ce qu'elle doit faire.
Elle se relève également, et va s'assoir sur le lit, un peu perdue, mais trop pressée de savoir ce qu'il est allé faire, et peut être avec qui il va revenir.
Après tout, ici c'est une chambre classique, il n'y a aucun matériel.

Quelques minutes plus tard, il revient, un livre à la main, il le lui tend.
Opaline lit le titre: Bérénice.
Elle relève les yeux vers lui, un sourcil interrogateur dressé.

-Pourquoi vous me donnez ça?
-Tu as déjà vu ou lu une pièce de Racine?
-J'ai vu Phèdre avec mon lycée quand j'étais ado, pourquoi?
-Lis cette pièce.
-Mais pourquoi faire?
-Tu es à moi trois semaines. Je vais te faire devenir une vraie petite chienne docile bien-sûr, mais je ne veux pas que ton cerveau se ramollisse pour autant. Tu vas lire cette pièce, et peut-être même me réciter certains passages si je te le demande. La culture n'a jamais fait de mal à personne.

Swann s'approche de nouveau de la porte, et aussitôt Opaline se lève pour le rattraper.

-Attendez, je ne comprends rien, où vous allez?
-J'ai du travail. Tu auras chaque jour du temps toute seule. Nous reparlerons des règles à ce sujet plus tard. Mais en attendant, tu vas sagement rester ici, et lire, jusqu'à ce que je vienne te chercher.
-Mais on était en train de...!
-De quoi? Tu aurais pu avoir un orgasme, tu l'as refusé, tant pis pour toi.
-Je peux avoir mon sac?
-Pour prendre ton téléphone? Tu n'en as pas besoin pour le moment. À plus tard petite taupe.

Il caresse furtivement du bout du doigt la joue de la jeune femme puis quitte le pièce en refermant derrière lui.
Après quelques secondes, Opaline pousse la poignée: la porte s'ouvre, ouf, il ne l'a pas enfermée.
Elle referme, va s'allonger à plat ventre sur le lit en soupirant.

Et bien... quelle aventure.
Elle ne sait pas si elle restera les trois semaines, mais en tout cas cette première journée à le mérite d'être intense.
Elle a beaucoup de mal à le cerner, à comprendre ce qu'il veut vraiment et surtout savoir comment il va réagir à chaque fois. Tout ce qu'il fait est inattendu et le déstabilise au plus haut point.
Mais après tout, pourquoi ne pas profiter de ce temps de repos qu'il lui accorde?

Elle regarde le paysage par le fenêtre, et finalement ouvre le livre.

ACTE 1
Scène Première
Antiochus, Arsace.

Coeur de brat Where stories live. Discover now