Chapitre Six

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21h30

Déjà trente minutes que l'on se parle et tout va bien. Aucune insulte, aucun sous-entendus, on discute juste comme deux personnes qui viennent de se rencontrer et c'est assez bizarre de découvrir cette personne complètement différente de celle que j'imaginais.

— Nom complet.

— Mwala'a Michael Greg. Et vous ?

— Kenfack Élise Mélanie.

— Je peux vous appelez Mel ?

— Non ! crié-je alors qu'il est surpris par cette réaction un peu trop excessive selon lui mais hors de question que je pense à cet idiot à chaque fois qu'il m'appelle.

— Okay ! dit-il surpris.

Un silence génant s'installe en plein milieu. Face à moi, Mike reste silencieux mais je sens qu'il a des choses à dire mais se retient.

— Pourquoi pleuriez-vous ? lâche-t-il.

Je le savais.

— Pour rien, balancé-je.

— Vous êtes sûre que vous voulez le garder pour vous ?

— N'insistez pas, s'il-vous-plaît !

Il détourne le regard avec un air neutre.

— Okay, comme vous voulez.

Je ne voulais pas parler de ça, en tout cas pas avec lui.

— Alors Mélanie, quand avez-vous su que la cuisine était faite pour vous ?

— Depuis toute petite. J'ai toujours aimé cuisiner avec ma mère. Pendant les fêtes, je passais toutes mes journées à la cuisine. J'adore l'odeur des épices qui se diffuse dans toute la cuisine, la chaleur de la vapeur des casseroles, le bruit des couteaux, du mixeur, bref tout. Pour moi, il n'y a pas plus grande satisfaction que de concocter un repas qui plaît à tout le monde, détaillé-je

— Intéressant !

— Et vous ? avec un regard critique.

— Vous pouvez me dire quel est votre problème avec moi ? Ouvrir un fast-food n'est pas un crime.

— Je n'ai pas dis que ça en était un mais je trouve que des restaurants comme le vôtre n'ont pas leur place, surtout en Afrique où il y a tellement de bonnes choses à manger et surtout bonnes pour la santé.

— Vous croyez que je sers quoi à mes clients, de la graisse sans esthétique ?

— Non justement, de la graisse avec de l'esthétique, beaucoup d'esthétique, tellement qu'ils en redemandent encore et encore au détriment de leur santé.

Il détourne à nouveau le regard avant de rouler des yeux.

— Si vous saviez ! fit-il.

— Bref, vous n'avez pas répondu à ma question. Quand avez-vous su que vous vouliez ouvrir un fast-food ? Pour faire de bonnes affaires vu leur popularité ?

— Non ! Disons que je ne voulais pas être un simple employé de cuisine même si c'est dans un cinq étoiles, parceque c'est là ma place, répondit-il prétentieux.

J'explose de rire en lâchant un peu du liquide dans ma bouche alors qu'il m'observe perdu.

— Vous, travaillez dans un cinq étoiles ? Et puis quoi encore !

— Je vous pardonne. Vous ne me connaissez pas du tout, dit-il assez sérieux.

— Qui a dit que je m'excusais ?

Juste pour ce soirWhere stories live. Discover now