Chapitre Neuf

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00h20

Le temps passe tellement vite avec elle, c'est fou.

Nous sommes entrain de cuisiner, dans la bonne humeur, sans engueulade, sans critique. Jamais je n'aurai cru celà possible.

Je viens de terminer la petite sauce qui accompagne l'agneau et je sais déjà qu'elle a envie de goûter. J'enfonce une cuillère en bois dans la sauce et souffle lentement dessus avant de ramener la cuillère jusqu'à sa bouche.

— Ouvrez la bouche !

Elle exécute, une nouvelle fois, elle devient de plus en plus sage, on dirait.

— Seigneur ! Qu'est-ce que c'est bon ! C'est mille fois mieux que ce que j'ai goûté tout à l'heure, avoue-t-elle.

— Bien-sûr que c'est meilleur, ils l'ont acheté dans un magasin alors que moi je l'ai faite de mes propres mains et n'oubliez pas que j'ai un peu changé la recette, dis-je avant de conclure avec un clin d'œil.

Elle m'oberserve encore sans me lâcher, pareil pour moi. J'ai vraiment envie d'embrasser cette femme, mon Dieu. J'ai l'impression qu'elle veut la même chose mais non, je me défile, encore.

Je tourne mon regard vers ma casserole au feu, dépité.

— Passons au dressage maintenant ! C'est la partie la plus importante pour moi car ce sont les yeux qui donnent envie au ventre ! Après l'odeur bien-sûr, lâché-je avant de sortir deux assiettes.

— Dîtes-moi, qui êtes vous ?

Je replonge à nouveau mes yeux dans les siens, perdu.

— Euh je suis Michael et vous ? Avant de ricaner.

— Sérieusement ! fit-elle.

Je m'arrête et l'observe avec un grand sourire. Elle a les yeux pétillants. Je ne sais pas si c'est ma sauce ou juste ma présence qui crée ça mais j'adore.

— Je suis un chef cuisinier comme vous, avoué-je.

— C'est sûr. Après avoir observé votre technique de travail de l'épluchage au dressage, je ne pourrai pas dire le contraire. Tout ce que vous faites est tellement soigné.

— Merci.

— Vous êtes diplômés d'où ? demande-t-elle impatiente d'entendre ma réponse.

— De L'école de Savignac.

— Quoi ? Mon Dieu mais c'est une école de référence ! ESHRA n'est rien ! Pourquoi vous ne me l'avez pas dit ?

— Qu'est-ce que ça aurait changé ?

— Je ne vous aurais pas autant méprisé alors que vous méritez tout mon respect ! C'est l'une des meilleures en Europe, que dis-je, du monde !

— On ne respecte pas quelqu'un parcequ'il vient d'une grande école mais juste parceque c'est une personne. Tout le monde a droit au respect.

— Je sais, avec le visage fermé.

— Ne vous en faites pas, je vous ai déjà pardonné et ce, depuis longtemps. Je ne suis pas rancunier, dis-je pour la rassurer.

— Merci, c'est gentil.

Je prends nos assiettes et l'invite à me suivre jusqu'à l'avant du restaurant où on pourra s'asseoir et déguster.

Je dépose les assiettes sur une table de deux places avant que nous ne prenons place l'un face à l'autre.

— Maintenant qu'on fait une trêve, permettez-moi de vous avouer que j'aime beaucoup la déco.

Juste pour ce soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant