Chapitre 3

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Lorsque Françoise descendit les marches de la demeure, Mireille apparut accompagnée. Françoise eu du mal à reconnaître la personne qui se tenait aux côtés de son amie ! ça faisait tellement longtemps ! Les souvenirs étaient là mais où… ? Elle plissa les paupières et scruta l’homme. Soudain, elle se souvint ! George, son ami de toujours, mais oui, c’était bien lui !

  Françoise franchit les quelques pas qui la séparait de ses amis puis les salua. Il avait tellement changé ! Sur son crane rasé se tenait une gavroche bleu. Le même bleu que les habits de travails dont elle gardait l’image. Françoise restait perplexe devant tant de changement. Quelques larmes perlèrent sur ses joues. Revoir cette personne si longtemps après, était magique pour elle mais tellement inattendu qu’elle en devint mouillée de bonheur.

  George la pris tendrement dans ses bras, comme un petit enfant que l’on se doit de consoler. Ils restèrent tous deux collés un moment puis Mireille les invita à passer dans le jardin d’hiver. Assis sur les vieux fauteuils à fleurs, ils parlèrent pendant des heures. Celui qu’elle avait laissé était là, devant elle. Il s’en était sorti sans elle, comme elle l’avait prédit.

  Françoise devait poursuivre son voyage. Elle remercia ses amis et reparti aussi vite qu’elle était venue. Une fois assise dans sa voiture, elle resta pensive. Elle se remémora cette journée d’été où le village s’était réuni autour d’un banquet et de festivités. Ce jour là, Françoise portait une robe à fleurs jaune. Ses cheveux, relevés en chignon lui donnait un air droit et fière. Pourtant, elle était loin de l’être. Françoise faisait attention à chaque pas qu’elle faisait avec ses escarpins pour ne pas tomber. Elle n’avait pas l’habitude d’être vêtue de la sorte et de se montrer sous cet angle.

 La plupart du temps, Françoise portait des pantalons ample pour aider son père aux champs. En cette chaude journée de juillet, elle avait pourtant été obligée de porter cette affreuse robe. C’est une fleur dans les cheveux qu’elle s’exposa au regard de George pour la première fois.

« Ah George… Un amour de jeunesse parmi tant d’autres . » Se dit-elle.

Pour ne point laisser la nostalgie l’envahir plus qu’elle ne l’avait fait, elle mis le moteur de sa voiture en route et se laissa bercer au son d’un tango endiablé.

  Françoise avait décidé qu’elle ne s’arrêterait pas une seconde fois avant d’arriver à Lumielle. Elle poursuivi sa route, accompagnée de papillons de couleurs. Soudain, Françoise freina d’un coup sec. Devant elle traversait d’un pas lent, un écureuil. Elle l’observa et se retrouva attendri en voyant que celui-ci rejoignait sa congénère de l’autre côté du chemin.

  Si seulement il était encore là pensait Françoise… Si seulement. C’est à la nuit tombée que Françoise arriva dans sa ville natale. Elle s’arrêta sur le bas côté de la route puis se rendit à l’hôtel, prendre une chambre. Elle attendrait demain. 

La mort dans l'âmeWhere stories live. Discover now