Chapitre 10: Il y a Caleb et il y a Olivia

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Cela fait dix secondes qu'un blanc s'est installé entre nous. Mon patron se frotte le menton, interrogatif, pendant que mon esprit s'emballe. Tous les rouages de mon cerveau sont en action, j'ai l'impression d'être un vrai train à vapeur, avec la fumée qui sort des narines et des oreilles. Oui, comme dans les dessins animés, si vous voulez visualiser.

« Olivia ? Toujours ici ? »

Je reprends mes esprits et bafouille en disant :

« Ah, euh... Oui, oui... Excusez-moi. Oh merde, excuse-moi ! Je pose ma main sur ma bouche, un peu honteuse. Pardon, fais comme si je n'avais rien dit. »

Caleb sourit étrangement. Il doit être en train de se foutre de moi. Connard va.

« Lawford, ce n'est pas que le temps nous presse, mais... Il tapote sa montre, il nous presse pas mal quand même. Décide-toi. »

Je déglutis et inspire avant de dire d'une traite :

« Pourquoi es-tu devenu PDG ? Ce n'est peut-être pas le métier que tu rêvais d'exercer, après tout.

— En effet, devenir l'héritier de Mediatics, ce n'était pas vraiment dans mon plan de vie. Je me destinais à des activités bien différentes de celle de l'audiovisuel. Je ne suis pas quelqu'un qui étale sa vie privée et même sa vie tout court sur les tabloïds, contrairement à mon père et ma sœur. Et puis, ce n'était pas moi qui devrais être PDG à la base.

— C'est-à-dire ?

— J'en ai trop dit. C'est du ressort de ma vie privée donc je ne veux pas en parler. Il dit ceci de façon froide, mais les yeux dans le vague.

— Ça va être un problème si tu ne me dis rien.

— Stop, je n'ai pas à tout te raconter pour uniquement 2 semaines ! Nous resterons à du platonique, pur et dur ! Tu me dis quelque chose et je te dis certaine, mais ça s'arrête là ! Tu n'es pas ma femme ! Caleb hurle en se rapprochant de moi. Je sens son souffle chaud balayer mon visage tellement il est proche. Je m'écrase, terrifiée et essaie de reprendre le fil originel de la conversation.

— Soit, comme tu veux. Je frotte mon front. Avant vendredi dernier, jamais je n'avais vu ton visage. Je suppose que ton mantra se résume à « Vivons heureux, vivons cachés » ?

— Je préfère m'éloigner de la vie sous les feux de la rampe. Je risquerais de me brûler comme Icare.

— Pas mauvaise comme référence. Je frappe gentiment dans mes mains même si la volonté n'y est pas.

— Il fallait que je la place à un moment. Caleb semble s'apaiser après son accès de colère. J'aimais lire étant enfant, les textes anciens compris.

— Je ne serais même pas surprise que ce soit ton père t'ait obligé. Je pouffe alors que Caleb fronce les sourcils.

— C'est plutôt ma mère. Elle faisait la même chose avec ses autres enfants. Lire était peut-être une fatalité lorsque l'on est enfant, mais en grandissant, c'est une véritable force. Avec ses doigts, il fait un geste étrange puis ajoute, je joue avec les mots comme un homme se joue d'une femme et inversement.

— Je ne suis pas persuadée que ta dernière phrase soit le reflet d'une relation amoureuse ou autre.

— Pense ce que tu veux, je n'ai pas à recevoir de leçon. Et encore moins de l'avis d'une petite assistante.

— Cependant, ta « petite assistante » se retrouve à jouer ta « petite amie », car tu t'es mis dans le bourbier. Et ça, ce n'est clairement pas mon problème à la base. »

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now