Chapitre 25 : Et plus si affinités...

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J'ai le souffle coupé. Mon crâne va exploser. J'ai toujours les lèvres en contact avec les siennes.

Shit. Qu'avons-nous fait ? Ou plutôt, que faisons-nous ?

Il faut que je respire, ou je vais mourir pour ne plus avoir respiré. Mort idiote si vous voulez savoir mon avis. Je pose une main sur son torse et le pousse légèrement pour qu'il comprenne. Ce qu'il fait immédiatement. Je prends une profonde respiration et observe le visage rougi de Caleb. Son regard est dans le vague ou presque fiévreux et ses cheveux en bataille. Je ne me souviens pas les avoir touchés, mais la vision que j'ai de lui est très agréable.

« C'était... commencé-je, replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille. Woaw... Et délicieusement imprévu.

— Absolument... « Romantique » ? Digne des meilleurs films à l'eau de rose. Il devient tout penaud en finissant sa phrase et reprend : Shit, qu'est-ce que j'ai foutu ? »

Je prends un temps pour m'écarter à côté de l'entrée pour le laisser passer.

« Je crois qu'on devrait en parler. Tout de suite. Entre. Ma voix se fait rauque tandis qu'il pénètre dans le salon, les mains dans les poches de son manteau, les épaules rentrées, n'arborant qu'un léger masque de fierté. »

Caleb semble un peu perdu et complètement sur les rotules lorsqu'il se déplace puis s'assoit sur le sofa. Ses petites mains – ce qui est paradoxal face à la taille réelle qu'elles ont – attrapent un coussin qu'il rapproche contre son torse et jouent avec un des coins, les yeux dans le vide. Je suis derrière le comptoir de ma cuisine et je me surprends à l'observer en détail, le sourire aux coins des lèvres. Il est carrément canon installé ainsi...

Il vient de m'embrasser. Je viens d'avoir un contact physique avec mon patron et, pire que tout, j'ai franchement apprécié. Alors que je prépare deux verres d'eau, et non pas du chocolat chaud, je ressens encore des petits picotements sur les lèvres qui sont encore légèrement gonflées. Je suis une espèce de petit nuage en guimauve extra fondante... Ça me donnerait presque faim, tient.

« Caleb... dis-je, en lui tendant le verre plein qu'il reçoit avec un hochement de tête de remerciement. Pourquoi ? »

Mon ami s'enfonce dans le fond du canapé et, à l'aide de ses paumes, frotte ses yeux qui sont striés de petites veines rouges. On pourrait presque croire qu'il a une conjonctivite.

« Je ne sais pas Olivia. J'ai agi sans réfléchir et je m'excuse pour ça. Je ne suis pas venu pour ça à la base. Même si, sans mentir, j'ai beaucoup aimé. Son visage se tourne un peu vers moi. Qu'en as-tu pensé ? Dis-moi franchement.

— Mmh... Ce n'est pas le pire baiser que j'ai pu recevoir de ma courte existence, je m'enfonce à mon tour et me retrouve presque à ses côtés, ne prends pas trop la confiance coco.

— Coco ? Intéressant comme surnom.

— C'est mieux que, je passe ma manche de pyjama devant ma main et simule le bruit d'un talkie-walkie, cruch cruch Petite Gerbille est arrivée cruch je répète Petite Gerbille est arrivée cruch. »

Nous éclatons en cœur de rire, ce qui a dû réveiller le voisin d'en dessous qui tape avec son balai contre le sol. Nous entendons un bruit étouffé :

« Vos gueules les jeunes ! Y en a qui dorment ! Ça se voit que vous n'avez pas encore des enfants le jour de Noël hein ! »

La voix de Monsieur d'en dessous cesse alors et le duo infernal que nous formons se remet à pouffer cette fois-ci, comme deux adolescents.

« Je crois que je n'ai jamais autant ri de ma vie ! Et crois-moi, ça fait beaucoup de bien.

— Mieux que le sport de chambre ? interrogé-je l'intéressé, tout en ramenant mes jambes contre moi.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant