Chapitre 43 : C'est toujours une histoire d'argent !

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La salle de conférence où je me tiens me paraît être dénuée de chauffage. Retirer mon manteau me semble être un supplice. Je pousse un soupir et m'assois sur le bord de la table. Que le temps paraît long lorsque l'on attend dans le froid.

De la pointe des pieds, je tapote le sol tout en jouant avec mes ongles. J'espère sincèrement qu'il ne me posera pas un lapin, sinon je risque vraiment de hurler. Pas de cri mignon, mais un plutôt gargantuesque, celui qui marque les esprits comme dans les films.

Autour de moi, le silence et un écran plat éteint, l'ensemble est morne, ennuyeux. Soudain, je vois une espèce d'ombre se déplacer contre les parois du couloir. Je me lève en croisant les bras et me prépare à accueillir Jeremiah dans quelques instants.

À ma grande surprise, ce n'est pas celui que j'attends qui est en face de moi. C'est bien un homme, bien trop jeune pour être Monsieur Kowalski. Il tient un dossier contre son torse alors qu'il pénètre dans la pièce. Je l'interroge du regard alors que l'homme se place devant moi.

« Vous êtes Olivia Lawford ? demande-t-il d'une voix neutre.

— Oui, en effet. Je fronce les sourcils, perplexe. Et vous êtes ?

— Le... Le nouveau assistant de Monsieur Kowalski. Je viens vous remettre un document de sa part. Il a dit qu'après l'avoir lu, vous comprendrez mieux. »

Il me tend le fin dossier et prend ses jambes à son cou, s'éloignant en catimini.

Mais cette interruption n'est plus qu'un lointain souvenir, le petit porte-document en kraft me chatouille les doigts. Ma curiosité maladive me pousse à l'ouvrir.

À l'intérieur, une feuille blanche. Et c'est tout.

« Il se fout de ma gueule là l'autre croûton ou c'est une mauvaise blague ? Je crise à voix haute. »

Je lâche assez violemment le document contre la table en verre et sors, prête à rejoindre le bureau de Monsieur Kowalski. Que j'entr'aperçois en ouvrant la porte. Il arrive nonchalamment avec son petit air narquois et me dépasse pour entrer.

« Vous vouliez parler Mademoiselle Lawford ? »

Je me retiens de hurler en me mordant très fort l'intérieur de la joue puis me retourne vers lui qui s'est assis sur la chaise au sommet de la table. Il paraît presque installé comme un roi qui préside sa cour. J'attrape le dossier semi-vide et l'agite sous son nez.

« Qu'est-ce que cela vous apporte de m'envoyer une page blanche par votre assistant sérieusement ?

— Vous ne l'avez pas lu visiblement. Il paraît presque déçu.

— Parce qu'il y a avait quelque chose à lire peut-être ?

— Absolument, mais vous ne savez pas lire entre les lignes, Mademoiselle. Tout simplement.

— Et même si j'avais réussi à lire dans l'invisible, qu'est-ce qui m'amène à mieux comprendre ?

— Vous m'aviez demandé de répondre à vos questions pour aider votre vrai-faux petit-copain, c'est ce que j'ai fait. »

Il esquisse un rictus qui anime son visage vieillissant. Je n'arrive pas à le suivre dans sa démarche, vraiment.

« Où voulez-vous en venir ?

— Posez-moi vos questions. Vous comprendrez peut-être enfin.

— Très bien. Que pouvez-vous m'apporter qui puisse aider Caleb ? Je parle sur le plan familial et financier évidemment. »

Monsieur Kowalski se pince le menton et prend une mine digne du Penseur de Rodin. Il reste ainsi durant un sacré moment avant d'enfin répondre, assez évasivement.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant