Le bonheur retrouvé (terminé)

Chloé

Ma sœur vient de me contacter, mais je suis trop occupée avec mon coup d'un soir qui a décidé de rester jusqu'au petit déjeuner. Je ne suis pas très habituée à cela, mais de temps en temps je me laisse aller aux bienfaits de la vie. Un énième round commence quand on toque à ma porte.

— Laisse tomber ! me dit la petite blonde dans mon lit.

Je lui souris et continue mes baisers le long de son cou entamant la descente vers sa clavicule, quand un deuxième coup à la porte se fait entendre. Je grogne encore une fois quand je perçois la voix de ma sœur.

— Chloé, il y a ta voiture, je sais que tu es là. Soit tu ouvres, soit j'entre moi-même !

Je sais de quoi ma grande sœur est capable, mais je dois avouer que je tiens de meilleurs arguments entre mes mains. Je souris à nouveau à la blonde en sentant ses ongles s'enfoncer dans ma chair, preuves que mes petites attentions lui font de l'effet. Un raclement de gorge et je sais que c'en est terminé pour aujourd'hui.

— Hey la blonde, je te conseille de dégager si tu ne veux pas te faire soigner pour la Chlamydia !

Sans me laisser le temps de riposter, la blonde dans mon lit se détache et se rhabille aussi vite que l'éclair. Parfois, je hais ma grande sœur. Je me retourne pour lui faire face, un drap, toujours sur ma colonne.

— Tu fais chier Lise !

Lise s'adosse contre le bureau, les bras croisés, son regard empli de mélancolie et de détermination.

— Je dois te parler...

— Bien sûr, quoi d'autre pour débouler chez moi aussi tôt ! Bonjour à toi aussi !

— Je veux quitter Sophie.

— À la bonne heure, il est temps. Mais je peux savoir pourquoi maintenant, je veux dire ça doit faire au moins trois ans que tu aurais dû le faire.

— J'ai rencontré quelqu'un.

— Fabuleux ! Champagne !

— Je te parle de quitter la personne avec qui je suis depuis cinq ans... Et toi tu ironises la situation !

— Non ! Je suis sérieuse, je suis heureuse que tu te décides enfin. Elle ne te mérite pas.

— Si tu le dis...

Vêtue d'un peignoir, je m'approche de Lise pour la serrer dans mes bras. Mettre fin à une relation de cinq ans allait être compliqué pour ma grande sœur. Même si je ne suis pas d'une grande aide, je décide de l'accompagner.

***

En accord avec Lise, nous avons décidé de déménager une partie de ses affaires, de l'appartement qu'elle partageait avec Sophie. J'aurais préféré le faire en son absence, mais Lise estimait que de vider l'appartement en l'absence de Sophie serait pire.

Sophie est dans l'appartement à tenter de remettre en place les affaires que ma sœur récupère. Elle est désespérée, et moi je suis là en spectatrice, puisque j'ai eu l'ordre de ne pas intervenir. Je tâche de garder mes distances et mon calme jusqu'au moment où n'en pouvant plus de voir cette mascarade, je décide d'intervenir.

— Sophie, on peut parler deux minutes ?

— Chloé écoute, je n'ai pas de temps à perdre à discuter avec toi, au cas où tu ne le vois pas, ta sœur me quitte et je fais tout pour ne pas perdre l'amour de ma vie.

— L'amour de ta vie ? Tu es sérieuse là ! tu la trompes à tout bout de champ et tu vas me faire croire que c'est la femme de ta vie, laisse-moi rire !

— Qui es-tu pour me faire la morale ? Tu es la première à avoir une fille différente dans ton lit tous les soirs !

— Mais moi je ne suis pas en couple ! Dis-moi pourquoi tu vas voir ailleurs si tu l'aimes? Comment arrives-tu à la tromper et à te regarder dans un miroir ?

— On a un accord !

— Mais il n'y a pas d'accord dans un couple, il y a de la confiance, de l'amour, des envies, des rêves, du partage, du sexe. Ma sœur ne fait que la potiche lors de tes interminables vernissages. C'est super d'avoir une infirmière sexy à son bras, et d'aller baiser avec le premier gars qui s'émerveille devant un tableau que tu as peint. Laisse tomber Sophie, Lise vaut mieux que ce que tu as à lui offrir

— Chloé tu es très mal placée pour me parler de ça !

— OK je baise à tout va et pour le moment ça me suffit. J'ai vécu pendant deux ans une relation qui m'a plus foutu en l'air qu'autre chose et je ne veux pas que ça arrive à ma sœur.

— Nous avons une relation saine.

J'allais répliquer quand Lise me coupe la parole.

— C'est bon Chloé, on peut y aller.

— Tu as tout ?

— J'ai juste pris des fringues et emballé quelques affaires.

Après avoir prévenu Sophie qu'elle reviendrait plus tard, nous quittons l'appartement dans le silence le plus complet. Lise ne rajoute rien, et moi non plus.

Trouver un nouvel appartement n'avait pas été compliqué, et j'avais tout fait pour l'aider à emménager