Le bonheur retrouvé (terminé)

Chloé

Je m'installe dans le couloir à même le sol, un gobelet de liquide noir au goût suspect dans une main, mon téléphone dans l'autre. Je me reconnecte sur le site de rencontre sur lequel je me suis inscrite il y a peu. Je clique sur le pseudo de Jessyjess avec qui j'ai entamé une conversation, avant l'arrivée de Gabrielle.

Chloe86 : Hey désolé, je suis allée me chercher un café.

Jessyjess : Pas de souci, je suis au travail, je n'ai pas fait attention que tu n'étais plus connecté depuis plusieurs minutes.

Chloe86 : Je ne sais pas comment je dois le prendre.

Jessyjess : Prends-le comme tu veux, je ne suis pas difficile.

Chloe86 : Pas difficile... Mais cassante à souhait.

Jessyjess : Non, je vais juste droit à l'essentiel.

Chloe86 : OK... Sinon tu fais quoi de beau ?

Jessyjess : Là, je suis en stage de programmation.

Chloe86 : Waouh ! Tu es une tête alors.

Jessyjess : Et toi tu fais quoi ?

Chloe86 : Pas grand-chose, je suis à l'hôpital pour ma sœur.

Jessyjess : Ha... je n'aime pas les hôpitaux. Bonne chance.

Chloe86 : Ouais, il parait qu'elle a eu beaucoup de chance, mais les médecins sont sceptiques.

Jessyjess : C'est si grave que ça ?

Chloe86 : Elle s'est fait renverser par une voiture...

Jessyjess : Oh... je ne sais pas trop quoi te dire.

Chloe86 : Il n'y a pas grand-chose à dire. Sinon dis-moi qui tu es.

Jessyjess : Je suis moi.

Chloe86 : Mais encore, à part être joueuse.

Jessyjess : J'aime le jeu seulement quand je gagne.

Chloe86 : Quel genre de jeux ?

Jessyjess : Ben... les jeux de cartes.

Chloe86 : Et marrante en plus, d'autres qualités ?

Jessyjess : Des tas, mais, je vais te laisser deviner.

Chloe86 : Et modeste en plus.

Jessyjess : Ne confonds pas modestie et réalité.

Chloe86 :...

Jessyjess : Ha, je te l'ai coupé ! Et toi tes défauts ?

Chloe86 : Je tombe amoureuse rapidement.

Jessyjess : bon Ben salue...

Je me rends compte de mon erreur au moment où le message « JessyJess s'est déconnectée » apparait.

—    Et merde, qu'est-ce que j'ai encore dit.

Je décide d'entrer dans la chambre après cet échec monumental. Je me relève, ouvre la porte et fais mon entrée, plus dure que je ne l'ai voulu, décidément ce n'est pas mon jour. Je tente de faire face à une Gabrielle désemparée.

—    Le temps est écoulé maintenant !

Gabrielle se retourne surprise devant mon ton employé, elle a presque sursauté. Je souhaite lui montrer que je lui en veux pour ce qui s'est passé. Mon regard noirci par la colère, les bras croisés je ne bouge pas. Elle me lance un regard empli de tristesse avant de se rapprocher de Lise.