Gabrielle

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Après un grand nettoyage de printemps, je suis épuisée. Je dois rejoindre Rachel et mon frère. Je déprime toujours autant depuis ma rupture avec Lise.

Depuis bientôt deux mois, nous ne faisons que de nous croiser. J'ai suivi les conseils de Rachel en offrant le collier.

J'ai attendu le retour de Lise, soit un mois après la rentrée officielle. J'ai déposé le petit paquet dans son casier un matin, juste avant qu'elle ne rentre dans la salle des professeurs. Elle a récupéré la petite boite emballée dans un joli papier rouge orné d'un petit ruban doré sur lequel j'ai attaché le message.

J'ai écouté ma belle-sœur, les quelques mots étaient tous ce que j'avais sur le cœur. Je lui ai dit qu'elle me manque, que je suis prête à attendre le temps qu'il lui ait nécessaire pour me pardonner. Malheureusement, Lise a relevé la tête dans ma direction, nos yeux se sont croisés un court instant avant qu'elle ne baisse le regard. Elle gardait dans sa main le cadeau, elle le regardait intensément. J'ai hésité un long moment pour savoir si je devais ou non la rejoindre. Finalement, je me suis lancée. Je me suis assise à ses côtés. Elle ne m'a pas regardé, les yeux toujours hésitants sur le contenu du paquet. Je lui ai suggéré de l'ouvrir. Elle m'a regardé, une larme glissait lentement sur son visage. Je me suis rapprochée pour l'effacer du pouce. Elle stoppa ma main, elle la garda dans la sienne. Je tentais de percevoir le moindre signe encourageant. Elle se leva et me demanda de la suivre. À cet instant, j'ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine.

Je lui ai emboité le pas, elle m'a conduite à l'infirmerie où nous avons eu une grande discussion.

Elle a finalement accepté le collier que je lui ai offert, mais je ne l'ai jamais vu le porter. Elle n'est jamais revenue me voir après cet échange.

Aujourd'hui, je me fais une raison. Chloé m'a dit un jour qu'il y a des gens faits pour être heureux et d'autres qui ne le sont pas. Je dois faire partie de la deuxième catégorie.

Depuis deux mois, je suis sur pilote automatique, et ne prête peu attention à mon apparence.

Ce soir, je porte un beau pantalon de tailleur noir et une chemise d'une blancheur étincelante. Mes cheveux encore humides sont attachés en un chignon rapide. Un dernier coup d'œil me soulage, le maquillage fait des miracles.

Je me dirige vers la cuisine où je récupère une sublime tarte au citron meringuée. Je referme le frigo, me retourne et manque de lâcher la boite.

—    Oh my God ! Tu veux ma mort ?

—    Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur... J'ai sonné à plusieurs reprises... La porte n'est pas verrouillée, je suis rentrée...

—    Laisse-moi juste deux minutes le temps de calmer mon rythme cardiaque ! dis-je le souffle erratique.

—    Tu sais qu'il faut toujours fermer sa porte à clé... tu pourrais te retrouver dans une situation dangereuse...

—    Je vais y penser maintenant... je ne voudrais pas me retrouver en compagnie d'une personne mal intentionnée. répondis-je en lui adressant un sourire timide. Je suis surprise de te voir... Enfin, je ne m'attendais plus à te voir chez moi.

—    Je sais. Tu t'apprêtais à sortir ? Je te dérange, je vais m'en aller...

—    Non ! Reste !

—    Tu es sûre ? Tu ne sais même pas pourquoi je suis là.

—    Rien que le fait que tu sois ici me ravit, tu peux me dire tout ce que tu veux. Tu restes ma plus belle surprise de la journée.

Le bonheur retrouvé (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant