Chapitre 6 - Philys, tu m'entends ?

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          En rentrant, Haru s'était un peu calmée malgré sa discussion avec Monsieur Perkins qui l'avait frustrée. Ce dernier sait très certainement des choses importantes sur le Bois Willow mais il n'a pas voulu en parler sous prétexte qu'il veut s'assurer que ces informations sont vraies. La jeune femme essaya de mettre Garett de côté et décida de continuer son "enquête" personnelle sur le Bois. Elle récupéra donc les journaux les plus récents se trouvant dans le salon avant d'aller s'installer dans sa chambre. Une fois assise sur son lit, elle avait posé son carnet sur un coussin et commençait à décortiquer le journal qu'elle avait entamé lors de sa matinée de travail à l'épicerie. Haru retomba sur l'article à propos des disparitions récentes et de l'avis du maire. D'après Haru, il était très peu probable que les disparus se soient aventurés volontairement dans le Bois avant d'y mourir de froid... C'est absurde, pensa-t-elle. Elle continua sa lecture en passant à la page suivante. Il s'agissait du même "baratin" : Le maire fait de son mieux, les familles des disparus sont soutenues par le village, il n'y a pas d'inquiétude à avoir et-cetera...

          Après avoir terminé de lire l'article, Haru découpa à l'aide de ciseaux certaines informations qu'elle vint ensuite coller dans son carnet. Elle y ajouta plusieurs notes sur les incohérences qu'elle trouvait, notamment sur les soi-disant nouvelles mesures prisent par le maire pour davantage empêcher l'accès au Bois. La jeune femme se questionnait sur quelles étaient ces fameuses mesures mais c'est après quelques minutes de réflexion qu'elle commença à douter de l'honnêteté du maire. S'il avait vraiment agi pour la sécurité des habitants de Crow Hill, comment se faisait-il que Monsieur Perkins était parvenu à couper le grillage sans avoir le moindre ennui ? Haru fronçait les sourcils en réfléchissant. Son regard parcourait par moment ses notes et ses croquis tandis qu'il dérivait parfois vers les extraits du journal. Sa réflexion ne devenait que plus intense, elle cherchait à comprendre le lien entre le Bois et les disparitions.

          Beaucoup de temps s'était écoulé et Haru avait finit par s'endormir. Le ciel s'était assombrit et les corbeaux s'agitaient dehors. C'était le soir. Alors que la jeune femme demeurait endormie sur ses recherches, ses parents s'agitaient tout autant que les sombres volatiles. Son père appelait vainement Philys dans le jardin tandis que sa mère retournait la maison. Haru fut finalement sortie de son sommeil lorsque sa mère entra brusquement dans sa chambre.

— Haru ! As-tu vue ta sœur ?!

— Quoi ? Non... Non pourquoi ? Que se passe-t-il ? répondit Haru, confuse.

— Elle est introuvable ! Es-tu certaine que tu ne l'as pas vue ?

— Oui, oui, certaine. Elle ne voulait plus me voir après notre discussion de ce matin alors... je l'ai laissée tranquille.

— Tu ne l'as pas croisée depuis que tu es rentrée de ton déjeuner ? Elle m'avait dit avant de partir qu'elle allait te rejoindre.

— Non, du tout. En rentrant je n'ai vu personne sur mon chemin. Et puis, je n'avais pas dit à Philys où j'irais prendre mon déjeuner...

— Tu n'as donc aucune idée de l'endroit où elle pourrait être ? Réfléchis bien ma chérie... Ton père et moi sommes très inquiets de son absence à cette heure...

Haru regarda sa mère dans les yeux puis la fenêtre de sa chambre, pensant savoir où est partie sa petite sœur. Néanmoins, lorsqu'elle regarda de nouveau sa mère, elle prit la décision de cacher son intuition.

— Je ne vois absolument pas où elle peut être maman... je suis désolée... Mais je vais vous aider à la chercher.

— Et si jamais un fou du village l'avait enlevée... Quelle idiote j'ai été de la laisser sortir seule comme ça... J'aurais dû dire non et elle n'aurait pas disparue... !

Les mysteres du Bois WillowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant