Chapitre 9 - La fugue

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          Haru avait récupéré ses affaires à Whisper House avant de rentrer chez elle. Elle était en colère de ne pas avoir pu faire quelque chose pour que Garett ne soit pas emmené. Elle sait pertinemment qu'il n'a rien à voir avec les disparitions des habitants de Crow Hill et encore moins avec la disparition de sa petite sœur, Philys. Sur le chemin, elle n'avait pas déposé la lettre pour Abril, se disant qu'avec tout ce qu'il s'était passé depuis il faudrait écrire une nouvelle lettre. Elle soupira au moment de passer la porte de la maison familiale. Il était presque six heure de l'après-midi. Haru appela plusieurs fois ses parents mais n'obtenu pas de réponse. Ils étaient probablement encore sortis pour chercher Philys... Ce que la jeune femme trouvait étrange c'est qu'ils n'avaient pas verrouillé la porte d'entrée... Au final, elle se dit qu'il s'agissait sûrement d'un simple oubli et rien de plus. Elle se rendit directement dans sa chambre pour s'allonger dans son lit. Avec tous ces événement, elle avait l'impression que son crâne allait exploser. Entre la disparition de Philys, les diverses informations qu'elle a reçu sur le Bois et l'arrestation de Monsieur Perkins, elle ne savait plus où donner de la tête.

          La jeune femme avait posé sa sacoche dans un coin de sa chambre. Son regard était dirigé vers la commode où elle pose tout ce que lui envoie Abril : Quelques photos sont en fouillis sur le haut du meuble tandis que d'autres sont soigneusement disposées au mur, une vielle maquette de bateau dans une bouteille se trouve juste à côté et quelques timbres provenant d'autres contrées traînent autour. En regardant cela, Haru se remémorait son envie de quitter toute cette pagaille, de partir voyager, de découvrir le monde et qui sait, de pouvoir enfin retrouver Abril. Elle fronça les sourcils quand elle se rendit compte que ces chimères ne se réaliseront jamais. Elle n'a pas les moyens de voyager et elle sait très bien que ses parents ont besoin d'elle pour l'épicerie. Elle se retourna et plaqua sa tête face à l'oreiller, exaspérée. Haru se sentait impuissante. Elle imagine que sa petite personne ne peut rien y faire, que cette situation durera et restera mais c'est en repensant à Monsieur Perkins qu'elle réalisa que grâce à lui elle avait en fait gagné en confiance en elle. Haru se redressa, regardant les murs gris de sa chambre et émit un petit soupir, semblant perdue dans ses pensées. C'est là qu'elle entendit la porte d'entrée claquer.

          La jeune femme ne resta pas plus longtemps dans son lit et sorti de sa chambre pour voir qui venait d'entrer. Elle fut rassurée de voir ses parents. Haru leur souriait un peu, néanmoins elle perdit vite ce sourire quand elle vit leur expression. Ils semblaient à la fois exténués et en colère. Elle leur demanda s'ils avaient besoin de quelque chose et ces derniers ne répondirent pas à sa question jusqu'à ce qu'ils ne lui demandent si elle connaît ou non Garett Maverick Perkins. Haru bégaya un peu et avoua que Garett est son ami et qu'ils ont passé un peu de temps ensemble ces derniers jours. Ses parents devinrent vite plus froids qu'ils ne l'étaient déjà avant de répliquer que ce dénommé Perkins serait en lien avec les disparitions d'enfants de Crow Hill. Haru secoua la tête et articula qu'il ne ferait jamais cela et que même ce serait incohérent étant donné qu'il est ici depuis peu. Elle ajouta ensuite qu'il vient chercher des information sur un membre de sa famille originaire du village et qu'elle essaie de l'aider comme elle peut. Ses parents se regardèrent avant de lui dire sèchement qu'elle ne peut savoir avec certitude si cet homme lui dit la vérité ou non. Haru se tut, les regardant un à un. Son père continua de parler en lui ordonnant de ne plus fréquenter les garçons et encore moins ceux qui sont plus âgés qu'elle. La jeune femme fut agacée d'entendre de telles paroles. Elle avait l'impression que tout ce que disaient ses parents ne faisait qu'insulter son ami alors qu'il l'aide bien plus qu'eux ne l'aident. Ses poings se serraient de plus en plus, semblant contenir sa douleur et sa haine. Elle souffla en regardant ses parents droit dans les yeux et retourna dans sa chambre.

Les mysteres du Bois WillowWhere stories live. Discover now