Le Palais d'Emeraude, partie 1

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« The secret kill people. »

Auteur inconnu

Je saisis la crinière du cheval, posai une main sur la selle et pris mon élan. Je balançai mon pied droit par-dessus son dos et jetai tout mon corps sur l'animal. Je laissai échapper un cri de victoire lorsque je fus certaine de ne plus tomber, mes jambes fermement serrées contre le flanc de l'animal et mes mains crispées sur sa crinière brune.

Myriam, qui avait tenu l'animal tout le long de l'opération, secoua la tête et grommela. Les autres riaient doucement, fièrement campés sur leur monture respective.

Cela faisait des jours et des jours que je m'entrainais avec Myriam à monter à cheval, elle était vraiment très douée avec les animaux, bien plus qu'avec les êtres humains. Mes débuts avaient été plus que laborieux, j'étais tombée une bonne vingtaine de fois, et j'avais récolté de douloureuses courbatures. Mais mes efforts et ceux de Myriam avaient fini par payer, je pouvais à présent rester en selle et diriger ma monture, cependant, en vue de la longue route qui nous attendait il avait été convenu que quelqu'un resterait constamment à côté de moi, pour m'aider dans le cas, très probable, où je perdrais le contrôle de mon cheval.

J'avais été déçue d'apprendre que je ne pourrais pas encore choisir mon propre cheval, tradition que je savais très importante, toutes Nations confondues. Selon Myriam, je n'étais pas encore prête. Le cheval brun que je montais en cet instant ne serait pas encore le mien. Je n'avais pas protesté, ne voulant pas passer pour une enfant capricieuse.

D'après ce que Gabriel m'avait dit, nous étions censés aller vers le nord-est, on ne m'avait rien dit d'autre, tout ce que je savais c'était que cela avait un lien avec la délégation de Saphir qui devait arriver dans quelques jours. Tout le monde venait, même Siora, même ma grand-mère.

J'avais demandé à Elina si tous les plus hauts dirigeants Émeraude quittaient la ville. J'eus ma réponse le matin même lorsque cinq cavaliers s'étaient présentés à Siora, parmi eux se trouvait un homme, Mortek, un fidèle émissaire de la reine de la Nation d'Émeraude. Ce sera lui qui régentera les lieux en son absence. Si les rumeurs disaient vrai, ils revenaient d'une longue expédition en Nation de Tourmaline. Je n'avais malheureusement pu que l'apercevoir furtivement, c'était un homme d'âge mûr, au trait buriné et aux cheveux gris.

Cela faisait maintenant deux heures que nous avions quitté Amidror. J'aurais voulu rester au côté de ma grand-mère, qui chevauchait devant, au côté de Siora, mais je ne pouvais prendre le risque de nous trahir.
Cela faisait si étrange de me retrouver entouré de chacun d'entre eux. Ils étaient tous là ; Gabriel, Elina, Seth, Siora, Eliora, Néhora, Raphaël, Myriam, Clara, Joan, ma grand-mère et une bonne cinquantaine d'autres personnes dont je ne connaissais pas les noms, mais qui devaient jouer un rôle plus ou moins important dans la régence de la Nation d'Émeraude. En plus de cela, une bonne dizaine de lourdes charrettes tirées par des chevaux nous accompagnaient, bourrées d'arme, de vivre, de vêtements et d'autres choses encore... En plus des armes qu'ils avaient déjà tous cachées dans leur couche de vêtements ! Moi-même j'avais eu le droit d'emporter mon arc et la dague que Seth m'avait offerte.

Sous les conseils d'Elina, j'avais revêtu de hautes bottes noires rembourrées, un pantalon brun et une capeline vert foncé ainsi qu'une paire de gants en cuir noir. J'avais tressé mes cheveux et soigneusement enroulé une lourde écharpe en laine blanche autour de mon cou, j'avais peur que malgré le fond de teint, on puisse apercevoir le tatouage des Malkam. J'eus froid dans le dos rien qu'à cette simple idée.

Personne ne me parla pendant la majeure partie du trajet, mais cela ne me dérangeait pas, je pouvais ainsi contempler à loisir les magnifiques paysages d'ancienne Europe centrale, c'était tout simplement magnifique. Les forets s'étoffèrent peu à peu, l'air devint plus froid et cinglant. La neige commençait à blanchir les pics des plus hautes montagnes. Mes habits ne réussirent pas à me protéger du vent givrant qui cinglait l'air.

La Tour d'Ivoire - Tome 1 Where stories live. Discover now