Chapitre 13

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— Allô Steacy, j'imagine que tu es rentrée du MDV. Tu veux venir à la maison ? Tu pourras me raconter comment s'est passée ton expédition !

— Oh ouais ! J'arrive dans une demi-heure. Je serais chez toi à quinze heures trente.

— Ça marche, à toutes.

Lorsque une demi-heure après je tourne à l'angle de rue de chez Telma, j'avise un chiot tenu à une laisse, celle-ci étant elle-même accrochée à un vulgaire poteau. En m'approchant, je discerne sa race ; c'est un golden retriever. j'ai appris à identifier toutes les races de chien, au départ, je ne savais pas à quoi ça allait me servir, mais je me rends compte que c'est important d'en savoir un minimum sur les animaux qui nous entourent. Il ne mesure pas plus d'une vingtaine de centimètres, et, bien que un peu crasseux, son pelage est d'un très beau beige. Ses oreilles lui tombent des deux côtés de la tête et une toute petite queue s'agite dès qu'il m'aperçoit. Il ne me semble pas craintif. Je m'approche un peu plus, tend une main et le caresse.

— Tu es trop mignon toi, où est ton maître ?

Je regarde autour de moi, la rue est déserte. Aussitôt, des larmes me montent aux yeux. D'habitude je ne suis pas si émotive, mais le seul fait de penser qu'un chiot a pu être abandonné me dépouille de tous mes moyens. Si je n'avais pas été là, ce chiot aurait sûrement dormi dehors, il n'aurait eu ni à manger ni à boire, ça me rend folle de rage de savoir que certaines personnes abandonnent leurs animaux. J'envoie un rapide texto à Telma pour la prévenir de la situation.

Steacy : J'aurai peut-être un peu de retard, je te tiens au courant. Bisous.

J'analyse la situation : Il n'y a personne autour, il est sûrement abandonné, il risque de ne pas supporter la chaleur d'enfer. Sûrement inoffensif, il a l'air d'avoir confiance en moi.

C'est alors qu'une dame sort de sa maison et se dirige vers sa voiture. Les rayons du soleil illuminent les motifs fleurs de sa robe, comme si ces dernières étaient réelles et qu'elle captait l'énergie de l'astre. Son téléphone à la main, elle secoue ses clefs de voiture, ce qui produit un cliquetis métallique. Je me précipite aussitôt vers elle.

— Bonjour madame, excusez-moi de vous déranger mais il y a un petit chiot dans la rue juste ici, l'aviez-vous remarqué ou avez-vous vu quelqu'un qui aurait pu l'abandonner ?

La femme me regarde très gentiment.

— Bonjour mademoiselle, non, je n'ai vu personne, j'avais fermé mes volets pour éviter que la chaleur ne rentre dans la maison. Je suis désolée. As-tu besoin de quoi que ce soit pour ce chiot ?

— Non ça ira, je vais voir ce que je peux faire. Merci quand même.

— C'est très bien que tu t'occupes de cet animal, tout le monde devrait être comme toi.

Je lui souris et fais le chemin inverse en direction de mon protégé. Dès que ses yeux d'encre me distinguent, il aboie joyeusement en sautillant partout. Je crois que je n'ai jamais eu une marque d'affection pareille. C'est aussi pour ça que j'aime les animaux, ils sont très attachants et tu te sens bien avec eux.

— Je vais attendre encore quelques minutes avec toi pour voir si quelqu'un vient te chercher.

Je lui caresse la tête. Plus je passe de temps avec ce chiot, plus je me prends de sentiments pour lui. Plus d'un quart d'heure s'est déjà écoulé et personne ne montre aucun signe de vie.

— Qu'est-ce que je vais faire de toi ?

Quand je me lève pour défaire la laisse, le chiot sautille partout en aboyant joyeusement. C'est décidé, je me battrai corps et âme pour le garder, je l'adore ! Je ne réussis pas tout de suite à le détacher, le nœud est sacrément bien serré, il me vient alors une idée désespérée. Je regarde le chiot.

Ma Double Vie - Livre I : Perdre l'équilibreWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu