Chapitre 14

452 35 188
                                    

Je m'appuie sur les lavabos afin de reprendre mes esprits. La honte. La honte. La honte. J'ai tout gâché !

Je sais pertinemment qu'il y a un rapport avec le MDV. C'est obligé ! Je suis sur le point d'appeler ma mère pour lui demander une explication à ce qu'il vient de se passer lorsque la porte battante s'ouvre. La silhouette de Lucas se dessine alors dans l'encadrement.

Je ne trouve rien de mieux à dire que de lui faire remarquer que sa présence ici n'est pas très... convenable.

— Lucas ! Ce sont les toilettes des femmes !

Il hausse les épaules, comme si cela lui est égal, puis s'approche de moi. Il ouvre la bouche puis se ravise. Il se contente alors de me saisir la main.

— Ça va ?

Je hoche la tête, tentant de montrer un certain détachement mais je sens mes joues s'empourprer.

— Oui. Je suis désolée. Ce n'est pas que je ne voulais pas.. au contraire. J'ai même... comment dire... c'était pas trop mal mais...

Il me tire vers lui pour me faire taire et m'enlace. Surprise, je ne lui rends pas tout de suite son étreinte.

— J'adore quand tes joues rougissent comme ça. C'est adorable. Ça me rappelle mon premier jour ici.

J'écarquille les yeux, honteuse. Alors il avait vu ! Comprenant mon embarras, il continue.
— N'essaie jamais de changer ça.

Nous restons comme ça un moment et, étrangement, j'aimerai rester comme cela pour toujours. Son parfum boisé emplit mes narines et je sens son souffle sur ma peau. Sa taille fait que son menton repose sur mon crâne et c'est bien ainsi. Je me sens protégée !

À mon grand regret il s'écarte de moi et me propose de rejoindre les autres. J'acquiesce.

Lui reprocher le moindre petit faux pas qu'il commet, est peut-être un moyen de me protéger ?

Je m'enfonce dans mon siège, face à l'écran et lui prends délicatement la main pour me faire pardonner. Du coin de l'œil, je peux apercevoir un sourire se dessiner sur ses lèvres. Sa main est chaude. Il pose alors sa tête sur mon épaule et ses cheveux me chatouillent. Ce n'est pas si désagréable de sentir sa présence.

Quand le film se finit, je ne m'attarde pas sur mon siège. Telma et moi rentrons ensemble alors je dis rapidement au revoir aux autres. À mon grand soulagement, personne ne fait de remarque sur ma sortie précipitée du cinéma. Telma, en revanche, me fait un interrogatoire complet.

— Et bien, il y a eu des rapprochements, dis-moi ! Je veux TOUT savoir.

— T'as vraiment les yeux partout toi ! Tu me fais peur.

— Steacy... T'as carrément couru dans le ciné pour sortir.

Je lui assène un regard meurtrier.

— Enfin bon, bref. Quand il s'agit d'amour, ce n'est pas des yeux dont il y a besoin. C'est l'instinct, explique-elle très sérieusement. Bon, je veux que tu me racontes.

— On s'est juste embrassés. Mais je ne compte pas ça comme une vraie embrassade !

— Comment ça juste ? Et comment ça ? Ce n'était pas bien ?

Un malaise s'instille en moi.

— J'ai volé au dessus de mon siège...

— Quoi ?

— Mais oui, je ne sais pas pourquoi du tout ! Du coup je l'ai embrassé pour pas qu'il voit. Après j'ai voulu appeler ma mère aux toilettes par ce que je ne devrai pas avoir des effets comme ça. Et puis il est arrivé et il m'a demandé si ça allait.

Ma Double Vie - Livre I : Perdre l'équilibreDonde viven las historias. Descúbrelo ahora