C'était juste un pari

Jour 2

Hier, j'ai passé le reste de la journée à éviter Peter.
Je n'aurai jamais cru qu'il fasse ça, devant tout ce monde qui nous regardait. 
Je pouvais encore sentir ses lèvres sur ma peau toute la nuit. Carrément flippant. Je ne savais pas pourquoi j'y pensais autant. C'était juste pour rendre le gage plus réel, rien d'autre. Il fallait vraiment que j'arrêtais de penser à lui.
Je ne l'avais pas croisé de toute la matinée et heureusement. Il mangeait même à une autre heure que moi. C'était parfait. La chance était avec moi. Enfin, à moitié. Si elle avait vraiment été avec moi, elle ne m'aurait jamais mise dans une merde pareille.
Pourtant, cette chance me lâcha aussitôt puisque je le croisai en traversant les couloirs.

Il était dans un coin un peu isolé du reste. Je ne pus détacher mon regard de lui, intrigué et en même temps inquiet. Il me semblait qu'il se trouvait avec quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus petit que lui.
Il aurait donc une petite amie avec laquelle il fricotait délibérément dans les couloirs? Pauvre fille, elle a due être choqué en apprenant que l'on "sortait ensemble".
Étrangement mon cœur se serra. Réaction frustrante puisque je suis censé le haïr.
Pris de curiosité, je m'approchai des deux ombres pour constater que j'étais complètement à côté de la plaque.

Peter et l'autre personne semblaient être entrain de se disputer. Et cette personne était un garçon plus jeune que nous, sûrement en première année. Il avait la tête baissée, n'osant pas regarder l'autre en face de lui. Il semblait terrifié et secouait de temps en temps la tête. En s'approchant, je vis que le plus jeune avait les yeux remplis de larmes.
Je compris soudainement la situation.
C'était un des nombreux souffre douleurs de Peter. Et ce dernier était en train de l'intimider pour je ne sais quelle raison.
Je faillis passer mon chemin, comme à chaque fois que j'assistais à ce genre de scène. Ma technique: rester discret, ne pas s'en mêler, et tout se passera pour le mieux. Pas très glorieux, je sais. 
Pourtant quelque chose me retint. J'étais le petit copain provisoire de Peter. J'avais donc une certaine influence sur lui, non?

-Tu me l'avais promis, tu t'en souviens?

-Mais, je.. je.. je n'ai pas assez. Et puis...

-J'en ai rien à foutre, tu te débrouilles pour me trouver l'argent. Compris, saleté?

Un cri s'éleva brusquement et avant que je puisse le retenir, il donna un coup dans les côtes du garçon, qui n'avait visiblement rien fait.

-Hé! m'écriais-je.

Les deux s' arrêtèrent pour se tourner vers moi. L'un me regardait avec colère et l'autre avec une certaine tristesse qui m'atteignit immédiatement.

-Laisse le tranquille.

-Et tu crois que je vais t'obéir ?!

Je lui lançai un regard noir.

-Tant que tu sortiras avec moi, tu le laisses. OK?

-Quoi...?

Je m'avançai vers lui, un sourire provocateur aux lèvres.

-Tu m'aimes, n'est ce pas?

Il soupira, visiblement agacé.

-Hm..oui..

-Alors laisse-le.

C'était génial de jouer avec lui comme ça. Le gage avait donc aussi des avantages... Il libéra le plus jeune de son emprise. Celui-ci me remercia rapidement, me regardant droit dans les yeux avec son expression soulagée. Il s'enfuit alors, ne se retournant pas une seule fois. Le pauvre...

-T'es vraiment qu'un con, Peter.

Le couloir était désormais vide. Je remarquai l'air gêné qu'il affichait. Il avait honte et tant mieux. Il baissa la tête.

-Je suis désolé, marmonna-t-il.

Pardon?! Je le regardai d'un air étonné. Lui, s' excuser? J'éclatai de rire.

-Il n'y a plus personne, tu peux arrêter de faire genre...

Je lui tournai le dos, m'apprêtant à partir.  A ce moment, il agrippa le bras pour me plaquer contre le mur rigide.

-Je ne fais pas genre. Je suis désolé. Qu'est ce que tu ne comprends pas là dedans?

-Putain, lâche-moi, ça fait mal!

Je me mordis nerveusement la lèvre en voyant qu'il ne me lâcha pas. Je ne savais pas où regarder donc me contentai de fixer le sol.

-Pourquoi tu me détestes autant? Je ne t'ai jamais rien fait, à toi...

On aurait presque pu croire que ça le gênait le fait de savoir que je le haïssais...

-Parce-que tu n'es qu'un salaud. Si je n'avais pas été ami avec Charles, j'aurais peut-être été à la place de ce gamin!

Je le sentis relâcher sa prise. Je levai les yeux et cru même apercevoir de la culpabilité dans les siens. Je profitai de son instant de faiblesse pour me dégager de son emprise et de m'éloigner.

-Ce n'est pas vrai.

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Hey
Le troisième chapitre est là et on peut dire que ce n'est pas celui que je préfère...
J'espère que ça vous plaira quand même!