𝓑𝓸𝓷𝓾𝓼 𝓼𝓲𝔁

732 49 9
                                    

Les oiseaux gazouillaient tant dis que les feuilles chaudes feuilles de la saison voltigeaient dans le parc où se promenait la jeune Mia accompagnée de son frère aîné. 

- Tu rêves souvent de maman en ce moment, constata-t-il après avoir longuement réfléchi. Est-ce que tu sais pourquoi ?

Mia s'arrêta de marcher. Après un pas de plus, Anthony fit de même avant de se retourner vers elle. La fillette dirigea son regard vers le banc qui se trouvait à sa droite avant de venir s'y asseoir. Lorsque se frère la rejoint, il nota son nerveux jeu de mains.

- Maman, elle était trop belle. Je voulais toujours être comme elle... m-mais maintenant, j'oublies de plus en plus son visage, à quoi elle ressemblait... et je veux pas. Je veux toujours être comme maman.

La fillette frissonna au courant d'air frais qui traversait soudainement l'endroit.

- Je t'avais dit de mettre une veste plus chaude, dit l'aîné tout en ôtant la sienne pour la mettre sur les épaules de sa sœur. Why don't you ever listen to me ?

(Pourquoi tu ne m'écoutes jamais ?)

Cette dernière se noyait dans l'immense manteau gris, à la manière dont elle se noyait dans les longs draps qui lui servaient de murs pour les cabanes qu'elle construisait avec sa mère en absence de son beau-père.

Ce souvenir apporta une sombre mélancolie dans son regard. La même que celle qu'avait Matthew lorsqu'il posait les yeux sur elle et qu'à travers elle il y voyait sa mère. On pouvait presque dire que le bleu de ses yeux s'assombrissait lors de ces malheureux instants.

- Sweetheart, parle-moi...

- Mais je sais pas quoi te dire, Tony, répondit-elle toujours le regard au loin.

Le jeune homme soupira. Il prit un instant pour réfléchir, puis, posa une main sur son genou avant de reporter son attention sur la fillette.

- Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? Déjà, est-ce qu'un gros câlin pourrait t'aider à te sentir mieux ? lui demanda-t-il avec un faible sourire, l'autre main lui tournant le menton pour qu'elle le regarde.

Aussitôt la petite se défit de son emprise, et le faible sourire que Tony portait s'effaça dans la froideur automnale qui remplissait Londres.

- Je suis plus une enfant Tony, j'ai douze ans.

- Mais tu seras toujours ma petite sœur à moi, rétorqua l'aîné.

- C'est ça le problème. Pourquoi petite ? Vous pensez tous que je suis encore une petite fille... Vous me laissez rien faire. Pourquoi je peux pas aller au parc toute seule ? Pourquoi je peux pas regarder des films qui font peur ? Pourquoi on m'emmène toujours au collège ? Je peux prendre le bus, comme les autres !

Anthony pinça son nez tout en fermant les yeux le temps d'un instant. Il le savait que cela arriverait : c'était le début de sa crise. Mais une chose était sûre, c'était qu'après qu'il ait vu où cela pouvait la mener lors de l'épisode de la fugue en France, le jeune homme n'allait pas relâcher son étreinte sur elle.

- Ma puce, je pense que tu entres dans une période où tu as envie de plus de liberté... et c'est tout à fait normal. Sauf qu'on est dans un monde où... où l'hypocrisie et la violence ont pris le dessus. Et tes frères et moi, on ne veut pas que ces vilaines choses t'atteignent.

- C'est déjà trop tard pour ça... répondit la fillette d'une voix tremblante.

- Hé, comment ça c'est trop tard mon ange ? s'inquiéta le frère de cette dernière en voyant une larme couler le long de sa petite joue.

𝓜𝓲𝓪, 𝓼𝔀𝓮𝓮𝓽𝓱𝓮𝓪𝓻𝓽 (𝔽ℝ)Where stories live. Discover now