Prologue

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ATTENTION !

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Le pluie tombait en fines gouttelettes sur la fenêtre du troisième étage. Alena regardait le paysage grisâtre avec un soulagement qu'elle ne pouvait pas décrire. Son cœur oscillait entre l'espoir et la peur. La peur de ne pas avoir fui assez loin, et que la distance ne soit pas assez grande pour ne plus jamais craindre.

- Tu auras dû m'appeler quand tu es arrivée à l'aéroport. Je serais venue te chercher.

Elle sursauta...suffisamment pour reverser un peu de thé chaud sur sa main.

Tamara lui tendit un pull.

- Donne-moi tes vêtements, ordonna-t-elle assez doucement.

- Je suis désolée, murmura Alena. Je ne veux pas te déranger, je ne savais pas où aller précisément.

- Tu as bien fait, répondit Tamara une lueur douce et emplie de compassion. Je suis ton amie, même si cela fait trois ans que l'on ne s'est pas vues, je reste ton amie.

Alena enfila le pull puis tira sur les manches pour cacher ses mains qui tremblaient.

- Tu vas te plaire ici, assura Tamara en s'approchant. Et puis de toute façon je ne réside plus dans cet appartement. Je suis ravie de pouvoir t'héberger ici.

Alena n'aimait pas recevoir de l'aide, mais cette fois-ci elle accueillait cette offre inattendue en exhalant un souffle tremblant.

- Tu en es sûre ? Je peux rester ?

- Bien sûr, affirma-t-elle en posant une main sur son épaule. Je vis avec mon fiancé Nikolaï depuis un an maintenant. J'ai gardé cet appartement pour le louer à qui le voudra.

Tamara appuya sur ses épaules pour l'obliger à s'asseoir sur le canapé. Sous le regard persistant de son amie, Alena baissa les yeux.

- Il date de quand ? Demanda-t-elle en posant son index sur son menton pour la forcer à pencher la tête sur la droite.

- Onze jours, murmura-t-elle en passant ses doigts dans ses cheveux pour déposer quelques mèches sur sa pommette blessée.

- Depuis combien de temps ça dure ? La questionna-t-elle alors doucement.

Alena aurait voulu lui fournir une date précise mais elle avait perdu la notion du temps depuis si longtemps qu'elle était incapable de se souvenir précisément.

- Je ne sais plus, finit-elle par répondre d'une voix éraillée par les souvenirs. J'aurai dû partir depuis longtemps mais je ne savais pas où aller. Tu es la mieux placer pour le comprendre.

Tout comme elle, Tamara savait ce qu'on pouvait éprouver d'être sans famille et envoyée de foyer en foyer. La vie avait finie par les séparer, et aujourd'hui, Alena avait l'impression de revenir à cette période si sombre dans laquelle elle avait dû affronter la vie seule, sans aucune aide.

Jusqu'à présent elle avait toujours éprouvé de la fierté d'être devenue cette femme qu'elle s'était promis d'être un jour, mais depuis ces dix-sept derniers mois, elle avait l'impression d'être redevenue l'orpheline terrifiée par la vie et abandonnée par celle-ci.

Le maître ( Russian Mafia )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant