Chapitre 21

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Sergueï entra dans le hall du gratte-ciel avec humeur. Sans prêter attention aux regards portés sur lui, il monta dans l'ascenseur et enfonça ses mains fermées en poing dans les poches de son pantalon.

Tout en faisant craquer sa nuque, le mafieux fixait l'écran numérique qui affichait la montée rapide de l'ascenseur. En moins de vingt secondes il se retrouva à l'étage où se trouvait son bureau.

Il salua son personnel avec un geste de la tête sans se départir de sa mauvaise humeur et emprunta le couloir qui menait à son bureau.

- J'espère que c'est une question de vie ou de mort, déclara-t-il à Nikolaï en fermant la porte. J'avais annoncé que je prenais une semaine, tu n'as pas reçu mon messages ?

- Je l'ai reçu, mais je voulais te voir.

Sergueï jeta un mauvais regard à son ami et frère d'armes en songeant déjà aux plusieurs options qu'il avait pour le tuer.

- J'espère que tu plaisantes, Nikolaï ? Lança-t-il en faisant quelques pas dans sa direction avant de s'arrêter au centre de la pièce tandis que Nikolaï buvait un café près des baies vitrées d'un air trop détendu pour être naturel. Tu m'as fait venir pour me voir ?

- Comment tu te sens ? S'enquit Nikolaï sans faire attention à sa mauvaise humeur.

- Je me sens comme un homme qui à laissé une femme complètement nue dans sa villa perdue au milieu de nulle part, dit-il froidement. J'espère pour toi qu'il y a quelqu'un à tuer à la fin de cette conversation, parce que si ce n'est pas le cas, tu seras ce quelqu'un.

Nikolaï resta silencieux et alla s'installer dans le fauteuil situé en face du canapé.

Sergueï avait un sens aiguisé de l'observation et plissa les yeux en étudiant le comportement étrange de Nikolaï.

- Ah...ça y est, j'ai compris, lâcha-t-il avec un petit ricanement. C'est Tamara qui t'envoie pour savoir si je n'ai pas brisé son amie en deux.

- Et tu ne pourras pas m'en vouloir de vouloir apaiser ses inquiétudes, répondit Nikolaï en lui confirmant qu'il s'agissait bien de ça.

- Je suis si monstrueux que ça ? lança Sergueï en prenant un air faussement innocent et en écartant les bras qu'il laissa retomber le long de son corps.

- Tu veux vraiment que je réponde à ça ? Tu veux vraiment que je te rappelle le nom de toutes les personnes qui ont eu peur de toi au cours des dix dernières années et dont certains ne sont même plus là pour en parler ?

Le mafieux fit mine de réfléchir.

- Non, ça ne sera pas nécessaire, mais imaginer que je puisse faire du mal à la femme que j'ai mis une semaine à avoir non sans difficultés est assez insultant.

- Tamara a été témoin de ta monstruosité, lui rappela Nikolaï sur un ton sérieux. Tu ne peux pas lui en vouloir d'être un peu inquiète pour son amie.

- À qui la faute ? S'enquit-il en prenant place dans le canapé juste en face de lui. Qui l'a perdu de vue pendant qu'elle se dirigeait dans la mauvaise ruelle ? Ce n'est pas moi, c'est toi.

Nikolaï accusa le coup en silence.

- Alena va bien, ajouta-t-il plus sérieusement. Elle est en sécurité avec moi et tu le sais. Ce n'est pas tant que je lui fasse du mal qui vous inquiète, mais ce qui adviendra de cette relation qui vient à peine de naître. Elle a signé tout comme Tamara l'a fait et dans mes souvenirs il me semble qu'elle a beaucoup souffert de ton manque de communication qui l'a poussé à s'enfuir.

Le maître ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now