Le maître ( Russian Mafia )

Chapitre 6

" Vous êtes à moi "

Tous les sens en alerte, elle le dévisagea pour tenter de décrypter le sens de cette phrase qui avait été dite avec une certaine dureté. Jamais ô grand jamais un homme ne lui avait parlé de cette façon.

C'est-à-dire avec une telle autorité et une volonté impérieuse de la soumettre.

Un raz-de-marée impossible à réprimer inonda sa peau d'une chaleur insupportable tandis que son mystérieux patron ne l'avait toujours pas quitté des yeux.

Une pointe de dureté continuait de se former dans ses iris comme s'il attendait qu'elle lui confirme que c'était le cas...qu'elle était bien à lui et qu'elle se plierait à ses ordres.

- Est-ce que vous avez compris ?

Les tempes douloureuses, et sans qu'elle puisse le contrôler, sa tête bougea doucement et dans le sens d'une affirmation.

Sergueï Azarov fit un simple geste de la tête l'air satisfait puis ouvrit la carte des menus.

- Maintenant que nous en avons terminé avec les termes de votre contrat, je propose de passer à la partie où vous allez pouvoir enfin vous détendre.

- Impossible, lâcha-t-elle tout doucement en espérant qu'il ne l'ait pas entendu.

- Bien sûr que c'est possible, répondit-il en relevant les yeux sur elle. Je ne vais pas vous manger et encore moins vous tuer, ça serait du gâchis, termina-t-il en reportant son attention sur le menu.

Un serveur apparut alors, et les deux hommes échangèrent en russe. Alena suivit l'échange sans mot dire.

- J'ai commandé pour vous, déclara-t-il quand le serveur s'en alla. Je vous ai commandé un plat très aimé ici. Des pelmenis.

- Merci, murmura-t-elle en attrapant le verre à pied pour boire une gorgée de vin blanc afin d'humidifier sa gorge.

- Alors, parlez-moi un peu de vous.

- De moi ? Il n'y a vraiment rien à dire monsieur Azarov.

- Vous en êtes sûre ?

- Je crois que vous connaissez l'essentiel.

Il prit son verre et le fit tourner dans sa main avec un jeu de poignet.

- Je sais que vous avez tout quitté pour fuir un ex petit-ami qui vous a blessé à plusieurs reprises. Je sais que vous n'avez pas de parents et que vous êtes une orpheline.

- Alors je crois que vous connaissez tout ce qu'il y a savoir sur ma vie, dit-elle en fuyant son regard pénétrant.

- Une vie triste, avez-vous été heureuse à un moment donné ?

Troublée par cette question, elle releva les yeux en essayant de décrire cette lueur qui dansait dans son regard.

Que pouvait-elle répondre ?

Non.

Parce que c'était la vérité.

- Quand j'ai rencontré Derek je pensais que je le serais, mais mes espoirs se sont rapidement effondrés.

Impassible, il termina son verre et le posa sur la table sans la quitter des yeux.

- Et vous ? Lança-t-elle en sachant qu'elle s'exposait à un refus catégorique.

Il dressa un sourcil accompagné d'un de ces sourires énigmatiques qui lui glaçait le sang.

- Que voulez-vous savoir mademoiselle James ?