• RACISTE •

Chapter 6

Point de vue de Morgane:

Moi : On est arrivée?

Esther: Non.

Moi : pfff...

Esther: Hey commence pas! Sa fait deux minutes qu'on marche. Fais un effort! Sa va muscler tes fins pieds là.

C'est vrai que comparer à elle... j'ai vraiment de fines jambes!!
Ses fesses rondes dandinent et s'entrechoquent dans son pantalon slim depuis tout à l'heure.
Inconsciemment , je touche mes petites fesses je sais pas pourquoi.

On sort enfin de ce long chemin qui débouche sur un lot d'immeubles concentré autour d'un grand centre de jeux pour les enfants.

Pour les enfants... C'est pas vraiment des enfants à l'intérieur ! Pleins de voyous sont assis dans les jeux et parlent très fort.

Moi : Ils font quoi la dedans?

Esther: Pff laisse tomber ! Cherche pas à comprendre. Même moi je sais pas. Peut être un trafic ou je sais pas...

Moi : Trafic? De la drogue ici?

Esther se retourne vers moi. Elle sait tout autant que moi que c'est interdit. Je suis pétrifiée. Elle me tint soudain les épaules et les secoua.

Esther : Morgane? Allo la terre ! On est à Grigny. Va falloir t'habituer. C'est rien sa.

Moi : Quoi ? Mais faut prévenir la police et faire quelque chose!

Esther ( en ricanant): Ahahah! Va donc prévenir ta police si tu veux te faire cogner proprement alors.

Elle continue de marcher comme si elle n'avait rien vu. J'ai le coeur qui bat de plus en plus vite. Je n'avais jamais vu un trafic d'aussi près.
Tout à coup un des voyous croise mon regard et se met à me dévisager . Je détourne directement ma tête et court rejoindre Esther qui est loin devant.

On continue de marcher vers son... Appartement j'imagine. Impossible qu'elle habite dans une maison de toute façon.

Elle marche tellement vite que j'ai du mal à la rattraper.Je suis essouflée.

Moi : Attends moi.

Esther : Je marche pas très vite la.

Moi : Pas très vite? Non sérieux attends moi.

Esther( en gloussant): Pourquoi tu commences à avoir peur de cette ville?

Moi : Déjà que tout à l'heure j'ai failli me faire agressée c'est normal que j'ai peur.

Esther: Agressée?

Moi: Oui par un monsieur qui voulait absolument mon numéro."

Elle se met à marcher moins vite en faisant en grand sourire. Ces sourires m'agacent vraiment. Elle croit vraiment qu'elle sait tout.

Esther: Il était habillé comment?

Moi: Euh... Dans un costume tout jaune. Pourquoi?

Esther( en éclatant de rire) : ahah! C'est un congolais. T'inquiète.

Hein? Comment elle peut savoir sa comme sa?

Moi: Comment tu sais? En plus il avait un visage assez claire. Donc c'est possible que ce ne soit pas...

Esther : Ahahhah! Je confirme. Congolais! Laisse tomber tu peux pas comprendre.

Quoi? Je la regarde les yeux tout ronds. Je préfère juste acquiescé de la tête parce que je ne sais pas si c'est une blague sur eux ou vraiment la vérité.

On s'avance enfin devant un long bâtiment très très haut. Soudain, Esther m'attrape et me repousse en arrière.

Esther: Ahhh! Ne marche surtout pas sur sa!!!

Je pose mon regard sur le sol pour voir ce que j'aurais du éviter: ce n'est qu'un oeuf écrasée.

Pfff...

Moi: Tu m'a fait peur pour rien c'est un oeuf.

Esther: Ne marche jamais dessus. Jamais, tu entends ??? Passe toujours à côté.

Moi: Euh.... Ouais mais pourquoi?

Esther: Va donc marcher dessus.Ta pas déjà assez de malheurs comme sa? Va donc ajouter!

Elle s'avance vers l'interphone en évitant soigneusement l'œuf écrasé.
Encore une superstition j'imagine mais par précaution je préfère l'écouter.

L'interphone: Allô?

Esther: Oui, c'est moi.

La porte s'ouvre directement. Je suis choquée ; la personne n'a même pas chercher à savoir c'était qui exactement.

Esther: On habite au 6ème étage.

Moi : Tu pourras m'aider à monter avec ma valise?

Esther: Attends ... C'est moi qui t'ai envoyé faire une grosse valise? Je t'ai dit qu'on allait camper ou bien?

Roh.. Elle m'énerve. Même ses tournures de phrases m'exaspère. Mais bon ma valise est vraiment trop lourde. Elle soupire alors .

Esther : OK ok.. Je vais la monter jusqu'en haut. T'inquiète, madame la Campagnarde.

Elle balance ma valise sur son dos et commence à monter les étages. Ouf! Parce que la c'etait vraiment plus possible pour moi.
On grimpe enfin le 6eme étage.
Avec ou sans valise, c'était épuisant.
Je comprends mieux d'où viennent ces fesses rebondis.
J'entends une dame hurlée au téléphone dans un langage incompréhensible.

Esther : C'est ma mère.

Moi: Ah bon? Elle est énervée?

Esther: Non, non. C'est comme sa qu'elle parle.

Elle ouvre la porte de chez elle. J'appréhende déjà ce que je vais voir.

R A C I S T E