Habentis Maleficia | Tome 1 - Sweet Dreams

Chapitre 5 - Dark Horse [2/3]

Je me réveillais avec un mal de tête incroyable qui aurait pu me laisser supposer que ma soirée d'hier avait été arrosée. Mais ce n'était absolument pas le cas. Principalement, parce que je ne buvais pas et qu'hier n'avait pas inclus de boisson alcoolisée dans ma journée.

Sans doute étais-je vraiment tombée malade ? La veille, j'étais montée me coucher avec des vertiges...

Je repoussais les draps de mon lit et me levais en m'étirant. Luna en fit de même, allant jusqu'à bailler. La nuit avait été calme.

Je fronçais les sourcils avant de me mettre à genoux au sol, quelque chose ayant attiré mon regard. Je passais ma main sur des traces sombres. Des marques de brûlure. Raven ne fumait pas, Nora non plus. Auraient-elles tout de même allumé un briquet lorsque je ne regardais pas ?

« Souviens-toi »

Je m'habillais mais cette impression d'oublier quelque chose d'important me hantait.

Qu'importe. Je chassais l'impression d'un geste de la main. Ce ne serait pas la première fois qu'une telle impression me prenait. C'était assez fréquent, d'autant plus que j'étais une amnésique. Un accident durant mon enfance dont je n'avais pour souvenir que mon séjour à l'hôpital et l'inquiétude de mes parents.

Si j'avais vraiment oublié quelque chose, le souvenir reviendrait de lui-même. Dans le cas contraire, ça n'avait pas d'importance. Ce dont je ne me souvenais pas ne pouvait pas me manquer. J'étais enfin en week-end, inutile de se monter la tête inutilement.

Je sortais de ma chambre et descendais les escaliers, surprenant ma tante en train de déjeuner avec un livre à la main. Elle me salua d'un grand sourire.

— Bien dormis ?

Je fronçais de nouveau des yeux.

— Oui, je crois...

Le doute persista. Avais-je vraiment bien dormi ? Ma tante ne releva pas mon comportement étrange et continua sa lecture.

— Qu'est-ce que tu lis ?

— Un ou deux petits sorts. Les sorcières ne font pas que des sortilèges, malédictions, potions ou autres enchantements. Elles utilisent aussi la magie et des formules de leurs propres inventions, m'apprit-elle avec un clin d'œil.

J'entamais mon petit déjeuné, la laissant avec ses divagations matinales.

— Tiens.

Un nouveau flacon de médicaments.

— J'en ai encore suffisamment, Alyssa.

— Nouveau traitement. Ceux-là sont différents. Laisse tomber les autres.

— Sans vouloir te vexer, tu n'es pas médecin, Alyssa.

— Ecoute ta tante, Ever.

Je finis pas acquiescer. Ma tante ne mettrait jamais ma santé en danger.

Je sursautais en sentant un frottement contre mes jambes. Un chat blanc monta sur le dos de la chaise de ma tante.

— Kathleen, bonjour, souriait ma tante en caressant le petit crâne du chat.

Celle-ci se mit à ronronner et sauta sur la table.

— Kathleen, ce n'est pas polie. Descends de là, ordonna Alyssa.

Kathleen descendit avec une élégance féline de la table et s'assise par terre. Elle semblait être si fière, se tenant droite et nous observant à travers ses yeux d'un bleu glace. Une posture de chat tout à fait merveilleuse.

Puis arriva Luna. Elle se crispa devant le chat, laissant Kathleen la renifler. Luna couru autour d'elle avant de me rejoindre et réclamer que je la porte. Sur mes genoux, elle se leva pour chercher l'origine des quelques bonnes odeurs de nourriture. Elle eut le droit à des épluchures de la veille.