Chapitre 8

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Nous commencions donc à partir en direction du stade mais je me rendais vite compte d'un problème. Je n'ai pas de tenue pour jouer. Je me faufilais entre les garçons, et attrapai aussitôt le bras de Loïs.

— Je viens de penser à un truc, là. Je n'ai pas d'affaires de sports sur moi Je fais comment ? demandai-je.

— Tu chausses du combien ? répliqua-t-il de suite.

— Du trente-six.

— Parfait. Clément, tu passes tes chaussures à Romane. Je te passe un de mes t-shirts de foot et un short, ok ?

— Les chaussures ok, le t-shirt aussi. Mais le short pas du tout ok. Nous n'avons pas le même gabarit, dis-je.

— J'en ai un qui m'est trop petit, de plus, on peut le resserrer. C'est bon là, madame capricieuse ?

Je hochai la tête et me dirigeais donc vers les vestiaires, accompagné de Loïs. Il s'avança jusqu'à son casier et me lança ensuite son t-shirt et son short. Il dévia légèrement à gauche et ouvrit un casier, pour ensuite attraper des chaussures. Celles de Clément, je présume.

— Tu as cinq minutes pour te changer, annonça-t-il, en souriant.

Je soufflai et le poussai en dehors du vestiaire. Quelques minutes plus tard, j'étais enfin prête. Bon, son t-shirt était un peu trop large, je l'avoue. Son short m'allait plutôt bien, et les chaussures étaient très confortables. J'étais donc prête pour ce challenge. Arrivée sur le terrain, je vis les membres de l'équipe assis sur les gradins, accompagnés du coach. Loïs quant à lui, était au milieu du terrain et il s'échauffait un peu. Je fis un léger signe à Ben et me dirigeais ensuite vers Loïs. J'entrepris de m'échauffer correctement, puis je m'attachai les cheveux pour qu'ils ne puissent pas me gêner.

— Prête ? me demanda Loïs.

Je ne répliquais pas et hochai simplement la tête, en guise de oui. Un gars se plaça entre Loïs et moi, pour annoncer que ça allait bientôt commencer.

— Je te laisse le ballon. Je suis quand même galant, reprit Loïs, encore souriant.

Je lui tirai la langue et pris donc la balle entre mes mains. Je la posai ensuite à mes pieds et le sifflement retentit enfin.

C'est parti.

Je pris possession du ballon et déviai directement Loïs. Bizarre, il s'était laissé faire. Je courrais donc tout droit vers la cage adversaire, sous les hurlements de Ben :

— Vas-y Romane !

Je souris et continuais de courir, toujours plus vite. Mais soudainement, un pied surgit de nul part et le ballon m'échappa en une fraction de secondes. Et merde.

— Voyons Romane, je n'allais pas te laisser gagner aussi facilement, reprit Loïs, d'une voix amusée.

Je grognai légèrement signe de mon mécontentent, avant de lui courir après. Il était très fort et je ne pouvais que l'admettre. Cela faisait au moins cinq bonnes minutes que j'étais bloquée. J'essayais de lui prendre ce foutu ballon, mais en vain. Il n'arrêtait pas de bloquer mes parades. Cela m'énervait de plus en plus.

— C'est quand tu veux Romy ! s'exclama Loïs, tout souriant.

Je ne faisais pas attention à ce soudain surnom, trop préoccupée à reprendre le ballon. Il me fallait une tactique... Oh mais oui ! Désolée papa, tu m'as toujours dit de ne pas user de mes charmes, mais là : c'était un cas d'extrême urgence. Je m'avançai près de Loïs pour récupérer la balle, mais encore une fois, en vain. Je le regardais donc droit dans les yeux, en mode chat potté et attendais donc que cela fasse effet.

— Romane Romane... Cela ne marche pas avec moi ! dit-il avec ce sourire qui m'énervait.

Je lâchai un petit juron et me précipitai sur lui. Il m'esquiva d'un mouvement très fluide et se mit à courir de l'autre côté du terrain. Je sentis une poussée d'adrénaline me prendre et je me mis à courir le plus vite possible. J'arrivais très vite à le rattraper et je me plaçai devant lui. J'avançais et fis ainsi jouer mes pieds avec les siens et le ballon. Ah ! Je voyais qu'il avait un peu de mal à me bloquer, désormais. D'un coup, il laissa une petite feinte que j'aperçus de suite. Je récupérai donc le ballon mais je ne sais comment, je glissai, puis m'écroulai sur le sol.

Enfin le sol...
Comment dire ?

Le sol étant un synonyme pour définir Loïs, hum.

Nos corps étaient complément collés, l'un contre l'autre. Mes mains étaient posée sur son torse. Je  relevai un peu ma tête et aperçus aussitôt qu'il me regardait. C'est vrai qu'il a de magnifiques yeux. Et son souri...

Attends ? Pourquoi je dis ça moi ? On est en plein match là !

Je me relevai soudainement, la balle à mes pieds, et courrai dans la direction opposée. Je courrai de plus en plus vite et j'entendis encore une fois, les hurlements de certains garçons. Un sourire apparut sur mon visage et j'arrivais très vite vers la cage. Je me retournais et m'aperçus ainsi que Loïs était toujours à terre.

Euh ? C'est une blague j'espère ?
Il me laissait gagner aussi facilement ?

— Mais tu fous quoi Loïs ! criai-je, à l'autre bout du terrain.

D'un coup, il se releva, et passa une main dans ses cheveux bruns. Il avait l'air comment dire ? Ailleurs ? Ouais c'est ça.

Je soupirai, puis fis un petit geste du pied afin que le ballon rentre dans la cage. J'entendis des hurlements, des garçons, mais pas des hurlements de joie, plus de déception. J'étais également déçue, je l'avoue. J'aurais aimé que ce match se passe autrement. Tous les garçons et le coach arrivèrent ensuite sur le terrain. Ils avaient l'air tous déçus, mécontents et insatisfaits. Loïs nous rejoignit quelques secondes après, et nous étions donc tous réunis.

— Désolé les gars... déclara-t-il de suite, tout bas.

— T'inquiète c'est pas de ta faute si cette petite est plus forte que toi ! ricana un mec, en posant sa main sur son épaule.

Certains rigolèrent et je regardais Loïs, qui avait l'air... hum... frustré ? Certes, ce match n'avait pas été le meilleur que j'ai eu, mais bon, il fallait reconnaître une chose. Ce gars est un as du foot. Je m'avançais près de lui et posai ma main sur son épaule. Il releva la tête et fut étonné de mon geste. Cela se voyait dans son regard.

— Ce match ne ma pas convenu. Je veux une revanche, annonçai-je, sérieusement.

Il leva son sourcil en guise d'incompréhension. Je repris donc la parole :

— C'est pour cela que j'intègre l'équipe. Souhaite-moi la bienvenue, capitaine.

Il me regarda avec des gros yeux, puis un sourire apparut de nouveau sur son visage. Il posa sa main sur mon épaule avant de dire :

— Bienvenue mini girl.

Je lui donnai aussitôt un -petit- coup de poing dans le ventre.

— Par contre merci de ne pas m'appeler comme ça. C'est très moche. Je préfère Romy, avouai-je, en lui faisant un clin d'œil et en me retournant.

Hélas, quelqu'un m'agrippa le bras pour me faire me retourner.

— Je suis très heureux que tu nous rejoignes, mais j'ai une question. Quel est ton nom de famille ? me demanda soudainement l'entraîneur.

Euh ?
Mon nom de famille...

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