Chapitre 18

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PDV Romane

    Samedi est arrivé assez vite. La fin de semaine, Loïs m'avait jeté quelques regards, mais rien de plus.
Il est déjà treize heure passés et je venais de finir de manger. Martine avait pris son après-midi et mon père était parti s'entraîner avec son équipe pour le match prochain. En attendant que le temps passe, je décidais de me regarder un match de foot. Le match fini, je regardai l'heure et vis qu'il était déjà quinze heures passés.

Quinze heures passés ?

Attendez. J'avais pas rendez-vous à quinze heures ?

Merde Loïs !

    Je me levai en trombe du canapé pour courir comme une folle dans ma chambre. J'enfilai vite fait un sweat gris et me précipitai ensuite chercher Eden, pour lui mettre sa laisse. En à peine dix minutes nous étions prêts, et tant mieux.

    Je suis sûre que Loïs devait être très en colère contre moi, mais au pire je m'en fiche. J'étais encore rancunière du fait qu'il avait arrêté de me parler. En pensant à ça, d'un coup, je... ralentissais mon allure . Après tout, s'il voulait vraiment parler avec moi, il m'attendrait, non ? Je suis donc arrivée au parc vers quinze heures quarante. Bon j'avoue, j'ai bien pris mon temps. Mais c'était pour la bonne cause.
    Je détachai Éden et cherchai du regard Loïs, quand je le trouvais enfin, assis sur un banc en pierre. Il était vêtu d'un sweat noir et d'un jean bleu foncé.

Mouai.
Pal mal.

    Il m'aperçut enfin et un grand sourire se dessina aussitôt sur son visage. Mon coeur se mit à accélérer. Oula. Calme Romane. Je m'approchais donc vers lui, Eden suivant mes pas.

— Tu avais oublié le rendez-vous ? me demanda-t-il, en souriant.

— Bien sûr que non.

— Hum je vois...

    J'allais lui dire quelque chose, quand je me fis propulser en avant sur Loïs. Je crois que ma petite propulsion était à cause d'un certain chien. Ou devrais-je dire, d'une certaine chienne : Aïden.
Loïs étant devant moi, j'atterris donc dans ses bras. Évidemment. Ma tête était contre son torse et je pouvais donc entendre les battements irréguliers de son cœur. J'allais reculer et me dégager, quand Loïs plaça ses bras autour de moi.

— Loïs... ?

— Je veux rester comme ça. Si cela te gène vraiment, tu peux t'en aller.

    Étonnamment, je restais donc collée contre lui, silencieuse. Je me suis rendue compte que derrière la colère que je lui portais, pour ne pas m'avoir adressé la parole, il m'avait tout de même manqué. J'aimais nos habituels pics que nous nous échangions et notre complicité. C'est vrai que depuis le début, nous avions tout de suite accrochés.

— Tu as peur que je m'en aille ? me demanda soudainement Loïs.

Pourquoi il me demande ça ?

— Non. Pourquoi ? répondis-je, en ne comprenant pas trop sa question.

— Bah vu comment tu me serres...

    Ah oui. Je n'avais même pas vu que mes mains s'étaient automatiquement agrippées à son t-shirt. Je les retirai, en même temps que je me dégageai de lui.

— Regarde moi, Romane, ricana-t-il.

Je levai ma tête et me forçais donc à le regarder. Bien entendu Loïs souriait.

— Je croyais que la grande Romane n'avait peur de personne ? Et pourtant, tu n'oses même pas me regarder dans les yeux ? continua-t-il, amusé.

— M-mais non... bredouillai-je.

    Cette proximité me rendait bizarre. Mon coeur ne battait plus régulièrement et il suffisait que je le regarde, pour que tout mon corps soit chamboulé. Quand j'y repensais, je ne voyais pas Loïs de la même façon que les autres garçons. Il était différent.

— Euh ? Tu es dans la lune non ?

     J'allais répliquer quelque chose, quand mon ventre se mit à gargouiller. Loïs lâcha un petit rire, avant de dire :

— Je pense que tu as faim. Allez viens, on va s'acheter une glace.

    Je souris comme une gamine de cinq ans à l'entente du mot glace. J'appelai Éden qui était en train de s'amuser avec Aïden, puis lui remis sa laisse. Loïs fit de même, mais disons que sa petite protégée ne l'écoutait pas vraiment. Une fois les chiens en laisse, nous nous dirigions donc vers un marchand de glace, qui ne se trouvait qu'à quelques minutes d'ici. Arrivés devant celui-ci, nous commandions tous les deux deux glaces, à la vanille. C'est mon parfum préféré et à mon grand étonnement, celui de Loïs aussi.

    Nous nous asseyons ensuite sur un banc. Pour briser ce silence, je comptais reprendre la parole, mais je sentis ma glace glisser pour atterrir sur le jean de Loïs.

Oups.

    Je regardais la glace s'étaler sur son pantalon, puis je relevai la tête pour le regarder. Je lui fis un énorme sourire. Ouais. J'espère que ça va passer.

— Tu te fiche de ma gueule ? me demanda-t-il.

— Oui, répondis-je.

— Euh non ! me repris-je très vite.

— T'es pas possible... Passe moi ta serviette, râla-t-il, mais néanmoins dans un sourire.

    Ayant pitié de lui, je pris donc ma serviette et essayais d'enlever un maximum la tâche. Bon c'est vrai qu'il en restait encore pas mal, mais j'avais fait de mon mieux.

— Je suis désolée.

— C'est bon. Tu repayeras mon jean. Trente euros.

— Tu rigoles j'espère ? Ton jean tu le mets à la machine à laver et hop c'est nickel.

— Je blaguais Romaaaane ! s'exclama-t-il, en m'attrapant les joues et en les tirant.

    Je laissai échapper un râle puis me reculai pour qu'il arrête de me martyriser. Quelques secondes passées et je vis que Loïs changeait son attitude. Il devenait sérieux.

— Je voudrais te parler de quelque chose d'important, m'annonça-t-il.

    Mon coeur s'accéléra et je ne disais rien, à part faire un hochement de tête.

J'espère qu'il n'allait pas me dire un truc horrible...

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