Chapitre 50

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Loïs commença à lever sa main en ma direction, mais je le rembarrai directement. Mes larmes coulaient ; j'essayais de les effacer, mais en vain.

— Romane...

Ma vision était devenue un peu plus claire. Ses yeux exprimaient de la tristesse et ça, j'en étais sûre.

De la tristesse pour quoi ?
Pour me voir dans cet état ?
Pour m'avoir abandonné ?

J'en sais rien.

Je repris mon sac qui était par terre, puis partis aussitôt. Mais même pas deux minutes plus tard, j'entendis déjà des pas se rapprocher. Il me suivait.

— Romane, attends !

Merde, il ne va pas me lâcher.

Je me suis mise à courir le plus vite possible, mais je l'entendis encore crier. Putain mais il est chiant !Je commençais à traverser une route, quand j'entendis un long klaxon retentir. Soudainement, quelqu'un me tira le bras et me fis donc vaciller en arrière. J'étais désormais couchée sur quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. La voiture fit un énorme bruit, avant de reprendre à toute vitesse sa course.

– Tu sais, ça ne me gêne pas trop de rester comme ça mais... souffla une voix grave.

Merde.
Loïs.

Je me relevai en trombe et secouai en vitesse mon jean. Loïs se releva peu après moi pour me demander si j'allais bien.

— Tu n'as rien, c'est bon ?

— Je vais bien...

Il me fit un petit sourire. Ce sourire qui n'avait pas changé depuis des années. Celui qu'il me faisait quand je l'embrassais... Reprends toi Romane.
J'arrêtai directement de le fixer, puis repris mon chemin.

— Je ne vais pas abandonner comme ça, Romane ! Il faut qu'on parle !

Ce fut les dernières paroles que j'entendis de sa part, avant de m'éloigner de plus en plus de lui.

Et surtout de mon passé.

**

J'avais passé une nuit, comment dire ?
Mauvaise.
Très mauvaise.

Je n'ai pas cessé de repenser à lui, à tous nos moments. Je croyais que nous nous reverrions jamais, à part devant un écran. Mais le destin en avait choisi autrement. Je pris mon oreiller et le plaquai contre mon visage, avant de crier un bon coup. Après ce moment, je partis me doucher et m'habiller. J'attachai mes cheveux puis partis aussitôt en direction du café. Arrivée là-bas, je vis le patron tout souriant, en train de me faire des signes.

— Pssst ! Vient voir !

Je levai un sourcil en guise d'incompréhension, puis me rapprochai de lui. Il posa une main sur mon épaule et pointa son doigt en direction de la terrasse.

— Un jeune homme te demande, me chuchota-t-il.

Un jeune homme ?

Je plissai les yeux, puis arrivai peu à peu à discerner cet individu.

Cheveux bruns.
Plutôt grand.
Chemise en jean.

Il ne me fallait pas longtemps avant que mon cerveau ne face ce tilt. Ce jeune homme n'était autre que Loïs. C'était donc pour ça que mon patron était si heureux. Le joueur qu'il admirait le plus, était là. Dans son café.

— Il t'attend depuis un bon moment. Il ne veut que ce soit que toi qui le serve, expliqua mon patron, le sourire aux lèvres.

Quand Loïs veut quelque chose, il persévère jusqu'au bout pour l'avoir. Je sais bien que je ne pourrais m'échapper... Hélas. Je soufflai donc et partis enfiler mon tablier. Je pris une profonde inspiration, avant de me diriger vers Loïs. Arrivée à sa hauteur, il arrêta de scruter son portable, et un sourire apparut sur son visage dès que nos yeux se croisèrent.

— Bonjour. Vous avez choisi ? demandai-je un peu sèchement, en sortant mon petit calepin.

– Bonjour mademoiselle. Oui, je prendrais un croissant avec un café, s'il vous plaît, répondit-il, visiblement amusé par la situation.

Je m'efforçai de lui faire un petit sourire, vu que mon patron ne cessait de me fixer, puis partis chercher sa commande. Le patron m'intercepta au passage.

— Tu sors avec lui ??

Je secouai la tête de droite à gauche en guise de réponse. Il soupira, signe qu'il était déçu. Je n'allais tout de même pas lui dire que nous étions sortis ensemble, pendant plus de deux ans, et qu'il m'avait jeté telle une vulgaire chaussette. Mon patron ne dit rien de plus, puis partit dans son bureau. De retour à sa table, je déposai son petit café et croissant, sur la table. J'aurais bien aimé que le café se renverse sur lui, mais il fallait que je retienne mes pulsions.

Calme Romane.
Calme.

— Merci beaucoup mademoiselle, dit-il dans un doute éclatant.

Je le fixais, mais ne dis rien de plus. Je partis ensuite m'occuper des autres clients. Loïs vint plus tard payer et me laissa un petit pourboire. Je lui aurais bien jeté au visage, mais j'économisais un peu pour adopter un nouveau compagnon à mon petit Eden. Loïs prit ensuite la direction de la porte, mais avant de partir, il me glissa un petit mot sur le comptoir. Je m'empressai de l'ouvrir pour le lire.

| J'ai vraiment envie de te parler. Il le faut absolument. S'il te plaît, rejoins moi ce soir à l'hôtel Yuz, rue hedfar. Je te laisse mon numéro, au cas où tu ne trouves pas. Je t'attendrais dehors, à 20 heures. J'espère vraiment te voir. Loïs. |

Je serrai le papier entre ma main ; il croit que je vais venir et lui pardonner comme une fleur, après tout ce qu'il m'a fait endurer ? C'est peut-être mon premier amour, mais cela s'arrête là. Je pris le papier et le pliai pressement, avant de le mettre dans ma poche.

**

Actuellement dans mon lit, accompagné de mon amoureux, Eden, mes pensées étaient encore bloquées sur cette personne. Et cela m'embêtait terriblement. J'ai pourtant réussi à oublier toutes mes anciennes relations, à passer à autre chose. Mais lui, c'est différent. Je n'y arrive pas. C'est le premier garçon qui m'a réellement fait découvrir l'amour. J'étais folle de lui. Je ne pouvais plus me passer de lui. Il était tout pour moi. Nous étions comme chat et chien, mais malgré tout, nous avions besoin de l'autre.

Une vague de questions me submergeait. Des questions dont bien-sûr, je n'avais pas de réponses.
Pourtant. Il y a bien quelqu'un qui possédait ses réponses. Et ce quelqu'un, c'était lui. Loïs. Je me levai en trombe et regardai l'heure qu'affichait ma pendule : 20h15. Ça fait déjà quinze bonnes minutes, que je devrais être là-bas. Je pense qu'il doit m'attendre. Enfin, je ne sais pas. Je me recouchai dans mon lit et décidais d'attendre un peu. Je vais attendre trois heures ici, puis j'irais le voir.

Je verrais si oui ou non, il m'a attendu.

Le taxi me déposa enfin à l'hôtel Yuz. Je descendis donc, et m'avançai en direction de l'entrée. J'allai rentrer dans l'hôtel, quand une main m'agrippa brusquement l'épaule.

Oups.
Ma jambe était partie toute seule.

J'entendis un petit gémissement et me retournai donc.

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