Chapitre 21

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— C'est bon Roméo, nous avons finis maintenant ; tu peux partir, annonçai-je, en me retournant vers lui.

— Tu m'abandonnes pour lui ? répliqua-t-il avec une fausse mine boudeuse.

— Nous devons faire nos devoirs ensemble. Donc je te prie de bien vouloir partir.

    Il soupira, mais étrangement, se résigna à partir. En passant devant Loïs, il plaça sa main sur son épaule et lui chuchota quelque chose. Roméo se retourna ensuite et m'envoya un baiser imaginaire avec sa main. Je levai les yeux au ciel ce qui le fit rigoler. Il partit ensuite direction le parking, où il avait probablement garé sa voiture. Je détournai mon regard vers Loïs, mais vis tout de suite que sa mâchoire était plutôt crispée.

— Loïs ?

— C'était qui ? me demanda-t-il, plutôt sèchement.

Oh oh oh.

— Il fait partie de l'équipe de mon père. Bon tu rentres ou je dois t'aider ? repris-je, en le tirant par le bras.

    Il hocha la tête, puis nous nous dirigions vers la cuisine. Il sortit ses affaires de son sac et commença à m'expliquer là ou il avait des difficultés. Après un petit moment d'explication, il tira sur ma chaise, ce qui me fit me rapprocher de lui.

— Il n'y a rien entre toi et ce mec ? me demanda-t-il, l'air sérieux.

Quelque chose entre moi et Roméo ? Oula non. Pas du tout.

— Rien de rien. Pourquoi tu es jaloux ? questionnai-je spontanément.

Bon j'avoue que je voulais vraiment savoir s'il était ou pas.

— Oui. Tu sais très bien ce que je ressens pour toi. Et te voir avec un autre mec, me renforce l'idée que j'ai des sentiments pour toi et que donc, je suis jaloux.

    Je crois que mon coeur manqua un nouveau battement, avant de se mettre à accélérer comme un malade. Je ne savais pas quoi dire. Mais pourtant, ses paroles me faisaient plaisir.

— Eh, les jeunes ! cria soudainement une voix, nous rompant de ce moment.

    Nous nous retournions donc tous les deux, pour faire face à une Martine plus que joyeuse. Elle regarda Loïs puis moi, avant de me faire un clin d'œil. C'est sur à quatre-vingt dix-neuf pour-cent que Loïs l'a vu. La honte.

— Loïs, comment vas-tu ? s'exclama-t-elle de sa forte voix.

— Bien et vous ?

— Bien, merci. Oh, appelle moi Martine !

    Il hocha la tête puis se leva.

— Je dois partir maintenant. Et...

— Mais reste pour le diner, voyons ! reprit aussitôt Martine.

    Je la fusillai du regard et je crois d'ailleurs, que Loïs s'en était aperçu pour ainsi répondre :

— Proposé si gentiment, je ne peux refuser. Et en plus, je crois que Romane est très heureuse que je reste pour le diner.

    Je lui lançai un regard noir, ce qui le immédiatement fit sourire. Bon j'avoue qu'au fond de moi, je suis contente qu'il reste manger. Mais ça, je ne lui avouerais jamais, encore une fois. Quelques minutes plus tard nous mettions donc la table et aidions Martine à cuisiner. Ce soir c'était saumon fumé, accompagné d'une petite salade. Le diner étant prêt, nous nous installions.

    J'ai vraiment eu beaucoup de chance durant ce diner ; Martine n'a posé que des questions sur lui, sur sa famille, l'école etc... Plus tard, après avoir fini de manger le dessert, je commençais à me lever de ma chaise, quand Martine lui posa une question. Et pas n'importe quelle question. Non, celle-là en particulier :

— Et sinon, tu as une fille qui t'intéresse en ce moment ?

    Je tournai mon regard vers Loïs qui me souriait de toutes ses dents.

Non il n'allait pas oser ?
Eh bien si.

— Oui depuis un moment maintenant. Et vous connaissez très bien cette fille puisque c'est Romane.

    On ne pouvait pas lui enlever cette qualité : il est beaucoup trop honnête. Martine arrêta de manger son dessert et resta la bouche mi-ouverte.

— Mon Dieu c'est vrai ?! Romane, qu'est-ce que tu attends ! Sors avec lui ! cria-t-elle si fort, que les voisins nous avaient probablement entendus.

    Loïs se mis à rire, pendant que moi je ne bougeais plus. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi gênée, comme ça, de ma vie. Martine me fixait intensément et Loïs s'était arrêté de rire pour me fixer lui aussi.

Ok il n'y avait qu'une seule solution : fuir.

    Je me levai de ma chaise et partis en courant dans ma chambre. Je claquai la porte, avant de la fermer à clé. Je me jetai ensuite sur mon lit.

**

PDV Loïs

     Sa réaction me faisait rire. Elle était vraiment gênée et je trouvais ça très mignon. Je me levais de ma chaise, avant de dire à Martine que j'allais la voir.
Elle hocha la tête avec un léger sourire. Je le lui rendis et commençais donc à monter les marches d'escaliers. Je me rappelais où se trouvait sa chambre et je frappai aussitôt lorsque j'étais devant sa porte.

Un coup : rien.
Deux coups : toujours rien.
Trois coups : encore rien.

Bon au quatrième je défonce la porte, ou ça se passe comment ?

    J'entendis soudainement des pas et aperçu Martine, qui tenait dans sa main une clé.

— Tiens essaye avec ça. Ne dis pas que c'est moi, dit-elle tout bas, avant de repartir toute souriante.

Je l'adore cette femme.

    Je pris donc la clé et ouvris la porte. Romane était allongée sur son lit, la tête plongée dans les coussins. Je m'avançais et me posai près d'elle.

— Mm part... dit-elle entre deux oreillers.

    Je ne disais rien et décidais de me coucher auprès d'elle. Je lui caressais ses cheveux en constatant qu'elle ne ronchonnait pas. Ça devait donc lui plaire.

— T'étais tellement gênée que ça ? demandai-je, pour briser le silence.

    Elle ne dit rien à part un hochement de tête.

— Pourquoi l'es-tu ? Tu ressens quelque chose pour moi ? demandai-je, en arrêtant de lui caresser ses cheveux.

    Elle ne dit rien, mais attrapa ma main pour la remettre dans ses cheveux. Je lâchai un petit rire et recommençais donc à lui prodiguer mes caresses. Romane se redressa quelques minutes après. Elle me fixait et je faisais de même. En même temps comment ne pas regarder ses magnifiques yeux bleus. Je plaçai ma main sur sa tête et ébouriffai ses cheveux. Elle fit un léger grognement, avant de les remettre en place.

— Je crois que je vais être cash, m'annonça-t-elle soudainement.

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