Chapitre 2

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Mon bureau possède une grande baie vitrée, où je peux admirer la ville à mon aise.
Je me sens toujours le roi du monde, élevé au quatrième étage de ce batiment, surtout en voyant les minuscules personnes qui marchent dans la rue, affairées comme toujours. Je m'attarde sur ce grandiose paysage en regardant le soleil qui a pointé le bout de son nez, et commence à réchauffer les vitres parfaitement nettoyées par Rosemerta notre femme de ménage de mon bureau.

Quand Stan, mon patron, vient pointer le bout de son nez dans l'encadrement de la porte de mon bureau, en s'efforçant de froncer les sourcils pour paraître méchant, me signifiant qu'il est temps de me mettre au boulot.
J'obéis instantanément, m'arrachant à la vue du paysage et m'installant sur mon fauteuil noir en face de mon bureau d'un bois clair.
Je sais très bien que Stan n'est pas méchant et qu'il ne sait absolument pas engueuler réellement comme font les patrons d'habitude, mais il a comme même un grand pouvoir sur le travail que je fournis.
Un énorme classeur rouge d'où dépasse de nombreuses fiches m'attend, j'ouvre mon courrier qui m'a été gentiment posé là par la secrétaire, et me mets au boulot sérieusement.

Mon ordinateur potable que j'ai placé à ma gauche, m'indique trop rapidement à mon goût que c'est l'heure de la pause déjeuner.
Quand je suis plongé dans mon travail je ne vois pas l'heure passé, et j'ai du mal à devoir stopper celui-ci pour aller manger.
Je décide donc de zapper cette pause et de continuer à bosser sans prendre la peine de manger. Mais l'homme aux massage, s'avance dans mon bureau après avoir frappé trois petits coups à la porte entrebâillée auxquels je n'ai pas répondu, trop absorbé dans mes pensées.
Stan me parle, mais je ne l'ai même pas remarqué, alors il s'avance vers moi, et agite une main devant mes yeux plongés dans l'observation d'un plan, je réagis enfin, levant la tête et m'apercevant que mon patron est juste devant moi.
-"Hey Max, je vois que t'es un peu trop absorbé dans ton boulot ! Tu ne vas pas quand même oublié de manger, c'est l'heure de la pause, allez vient !!"
Dit-il, m'embarquant de force en me tenant le bras fermement.

Nous traversons un couloir beige, lui me tenant toujours le bras, et moi avec un visage un peu désespéré qu'on ne me laisse pas travailler en paix.
Nous entrons dans une vaste pièce où est disposé un peu partout des tables de douze jusqu'a quatre, la salle est bien rempli par les collègues en train de manger.
Une douce odeur de poulet m'envahit les narines, je prends un plateau en plastique gris et m'avance vers la cuisinière qui me sert une bonne assiette de poulet avec des petits légumes. Mon patron derrière moi tout sourire fait de même, je choisit un brownie au chocolat comme dessert, et je m'installe à une table de quatre où est déjà assis James, il travaille sur le même projet que moi, on se serre la main, d'un air professionnel, Stan, toujours derrière moi, lance un "salut James !"et s'assoit à coté de moi.
Je regarde James qui me renvoie ce regard interrogateur, mais quel est ce drôle de patron ?
La nourriture est délicieuse, mon assiette est bien propre quand je quitte le réfectoire, Stan, à aperçu un de ses collègues et l'a rejoint. Je peux donc m'éclipser discretement, retournant avec une certaine hâte à mon bureau.

Quand je relève la tête de mon plan que je viens de finir de réaliser, la nuit est déjà tomber sur la ville, il est temps que je rentre.
Je rassemble mes affaires, les ranges dans ma sacoche, et ferme la porte de mon bureau derrière moi.
Je suis tellement fatigué que je décide de prendre l'ascenseur. Alors que les portes se ferment, une main se glisse entre elles juste à temps pour qu'elles s'ouvrent à nouveau. C'est encore Stan, en me voyant il éclate de rire :
-"Bah alors on a déjà abandonné les escaliers, on se trouve trop vieux pour le faire pas vrai ? Non mais je te jure toi !!"
S'exclame t'il en me donnant une bourrade affectueuse.
-" C'est pas vrai tu vas me lâcher oui ?"
Dis-je d'un ton ironique
-"Comment va ta femme Valérie en fait ?"
Pourquoi j'ai dit ça ? Ça m'est venu d'un coup comme ça, quelle idée de parler de la femme qu'il m'a volé maintenant !
Mais cela n'as pas l'air de le déranger le moins du monde, il me réponds du tac au tac :
-"Ça va toujours aussi bien on vis le parfait amour, on est vraiment fait l'un pour l'autre même si on vieillit tous les deux, au moins nous on l'assume ! Finalement je t'ai sauvé en te la piquant, ça n'aurait sûrement pas marché longtemps entre vous !!"
"Gloups", il y va un peu trop fort quand même, ça va être de ma faute maintenant s'il me l'a piqué, mais après tout, tout ça est derrière moi depuis longtemps alors autant être juste heureux pour elle.
-" C'est super !!"
M'exclamais-je sincerement.
Mon patron hoche la tête signe d'approbation.
L'ascenseur s'arrête avec un bruit métallique et les portes automatiques s'ouvre dans le hall.
Nous sortons de l'ascenseur ensemble, et partons chacun de notre coté après s'être dit au revoir. Je le vois rentrer dans sa voiture grise et démarrer son moteur, alors que je m'éloigne éclairé par les lampadaires qui diffuse une lueur jaunâtre.

Le brâme du cerfWhere stories live. Discover now