Le brâme du cerf

Chapitre 3

Je sens la lumière du jour traverser mes paupières encore lourdes, cela me réveille complètement, mon réveil est cassé ? Je ne l'ai pas entendu sonner !
Paniqué je me relève et je me rends compte que je ne suis pas dans mon lit, ni dans ma chambre d'ailleurs. Devant moi se dresse de majestueux arbres aux feuilles verts émeraudes, je sens ma tête qui me fait mal et qui me semble très lourde, elle tourne.
Je ne comprends rien, où suis je ? Hier, Céline est venue chez moi et nous avons regardé la télé, comme chaque soir on s'est raconté notre journée.
Celine travaille comme fleuriste, dans une ville proche de celle où j'habite, c'est d'ailleurs ici qu'on s'est rencontré.
Je me le rappelle encore très bien, comme si c'était hier, j'étais venu chercher un bouquet de rose pour Valerie, elle m'en avait fait un magnifique, elle avait un grand sourire, et s'appliquait avec soin pour comme elle disait, entretenir une belle relation amoureuse.
Elle était belle, avec son tablier vert pomme, et son petit chignon relevé sur sa tête d'où quelques mèches brunes rebelles dépassaient.
Mais je me contentait de lui renvoyer son sourire et sa bonne humeur, à cette époque je n'avais que de yeux pour mon cher amour, Valérie.
Elle m'en a d'ailleurs jamais voulu, et aime toujours autant son travail, espérant revoir le même jeune homme qu'elle a vu la semaine dernière pour être sure qu'il est encore avec celle qu'il aime.
Elle dit que son job, lui permet de jouer le rôle de Cupidon qu'elle adore. On avait passé une belle soirée tranquillement assit sur le canapé, et nous avons absolument pas but une goutte d'alcool de la soirée, et je me souviens très bien, avoir enfilé mon slip propre pour me faufiler dans mes draps puis m'être endormi peu après, suis je en train de rêver ?
Tout me semble pourtant réel, avec une certaine appréhension je me lève, mes jambes ont l'air plus courtes que d'habitude, je suis plus petit.
Je m'avance dans la forêt toujours aussi désorienté, et cherche le moindre indice qui pourrait m'aider à savoir ce que je fait là.

Mes pas retentissent dans la foret, j'ai la bouche pateuse, et j'entends de l'eau toute proche qui coule.
Les odeurs de cette forêt sont extrêmement fortes, mes narines frémissent de répugnance en sentant une odeur désagréable de carcasse.
Je m'avance vers les bruit de torrent et découvre entre les arbres une magnifique cascade, je trottine vers elle assoiffé et me penche, pour boire une longue gorgée, l'eau se trouble, mais il me semble bien voir le reflet de deux immenses cornes en bois, je me retourne précipitamment mais aucun animal n'est dans les parages. Troublé, je me penche à nouveau pour voir mon reflet dans l'eau, et ne voit pas l'homme que je suis, mais un magnifique cerf qui m'observe d'un oeil perdu.
Je secoue la tête pensant que je suis fou, et le reflet fait de même.
La panique m'envahit, et pour je ne sais quelle raison je me mets à galoper de toutes ma puissance, mes sabots qui ont remplacés mes pieds, martèlent le sol agilement, ma truffe me renseigne sur toutes les odeurs de la foret.
Mes yeux beaucoup plus écartés qu'un humain, me permettent de voir tout les alentours, c'est plutôt impressionnant.
Une fois toute mon énergie évacuée, je reprends un peu mes esprits, et regarde autour de moi. Je me trouve à présent dans une petite clairière, de la mousse moelleuse se trouve sous mes sabots, le soleil éclaire la clairière la rendant plus rassurante que le reste de la forêt. Epuisé par toutes ces émotions, je replis mes pattes sur moi même, et me couche sur cette mousse confortable qui m'offre un nid douillet. Mes paupières brunes de cerf se ferment quelques instants plus tard.

Mais mon repos fut de courte duré, des bruits inquiétants s'élève de la foret a présent endormit, étant citadins de longue date, cela m'inquiète un peu. Un hurlement d'une chouette lointain, les craquements des branches, les hurlements des loups, tout ça, ne me rassure pas le moins du monde surtout que ces bruits sont maintenant amplifiés, par mes oreilles poillues. Il ne fait pas très chaud dans cette foret humide, mais mon poil bruns qui recouvre à présent tout mon corps, me protège de ces intempéries. Ne ressentant plus l'envie de dormir, à cause de tous ces bruits inquiétants, je me relève, décidé à explorer cette forêt pour trouver une explication à cette métamorphose soudaine de mon corps. Peu de temps après, j'entends des martèlements de pattes derrière moi et une présence, mon museau humide me renseigne par une petite brise qu'il y a un danger qui me guette. Je tourne précipitamment ma grosse tête pourvut de mes cornes qui ornent ma tête, un museau noir jaillit entre les arbres, suivit par quatre autres, cinq loups à la musculature impressionante, leurs babines découvrant leurs crocs blancs et acérés, se trouvent face à moi. Ma panique monte d'un seul coup, mon instinct animal, m'ordonne de courir, je le suis, commençant à détaler dans la foret zigzaguant entre les arbres qui ne cesse de me bloquer le passage. Mes pattes sont longues, et je courre rapidement, mais les loups sont sur mes talons, j'entends leur souffle régulier et leur pattes qui bondissent agilement, le plus gros au pelage noir et touffu, me dépasse par la droite, je le sens tout près de mon flanc, un autre, blanc comme la neige, se place à ma gauche, et les trois autres restent derrière si près que je sens leur souffle chaud. Avec le poids de mes cornes sur ma tête et mon endurance de cerf, je faiblis plus vite que les canidés qui resserrent leur cercle mortel de plus en plus sur moi. Effrayé et en proie à une réelle panique, je ne vois plus de solution d'échappatoir, je serais bientôt écorché par leurs dents pointus et mourrais dans d'atroce souffrance. N'en pouvant plus, je stoppe ma course, mes pattes ne me tiennent plus et je m'affale par terre, je ferme les yeux et attend ma mort certaine.

Voilà le troisième chapitre achevé, il y a enfin de l'action !! J'espère qu'il vous plaira car moi je n'en suis pas trop satisfaite !! Merci à tous ce qui lisent mon histoire !! 😀