K7[07]: Songe d'un soir

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Au coin d'une ruelle, à l'orée de la nuit, lorsque la lune embrase le ciel, tu viens me souffler à l'oreille ces doux murmures violents. 

Tu me prends à la gorge, me serre contre toi et plaque tes mains de mort sur mon torse.

Tu mets à découvert mes songes, mes colères, mes rêves, tu me mets nu face à mes passions.
Nu contre toi, je suis la lumière, tu es l'ombre, l'ombre de moi même, la chimère de mes rêves.
Et tu plantes tes pointes de haine contre ce corps imberbe et innocent.

Tu lacères mon cœur, défais mes repères, éteins mes rêves.

Tout se meurt et tout brûle dans mon jardin d'Eden. Tu es l'étincelle qui calcine mon être.
Et à mon tour j'embrase la nuit et j'embrasse la Lune, la douce mélancolie mortelle.

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Printemps 2017

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