K7 [12] L'appel du vide

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Lente machine affligeante,
Avance, ballonnée et se lamente.
Coquille pleine de vide et résonnante,
Morbide, livide, sous une angoisse étouffante.

Les saveurs se meurent.
Cette fadeur, c'est ravageur:
C'est là, ça serre mon cœur,
Et me plonge dans la terreur.

Les mots, mon existence,
Les étoiles filantes, les fleurs, les jouissances: rien n'as de sens !
Je suis nu face à cette suffocante contingence,
Et je laisse passer les jours dans le silence.

Pourtant le vide m'appelle, il hurle au fond de mon être
Et me dit: "Voilà l'essence des choses: grossière et vulgaire.
Tandis qu'elles sont là, tu n'es rien, tu n'es que paraître,
Un trou d'être, tu existe: il n'y a plus aucune barrière."

Mais alors que faire ? Que faire quand on veut me faire ?
Enchaîné dans une tour d'ivoire face au désert,
Rien ne me laisse libre comme l'air, comme l'air
De musique...Et soudain, tout paraît clair.

Si mon existence ne rime pas d'elle même, il faut donc que j'écrive la rime,
Ou plutôt les rimes, les antonymes, les synonymes.
Voilà donc l'essence: c'est une poésie lancinante
Qui ne meurt jamais, transcendante.

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