Chapitre 14

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Trois semaines plus tard!

"Allez, tu es attendu, on se voit donc demain." Dis-je avant de déposer un chaste baisé sur les lèvres de Giovanni. C'est sur ces derniers mots que la porte se ferme sur le beau visage de mon petit ami.

Mon petit ami. Ça me fait toujours aussi bizarre de me dire qu'il l’est. Cela fait à présent une semaine que je sors avec lui ou plutôt devrais-je dire, sors à nouveau avec lui.
Après les retrouvailles qui pour moi ne s'étaient pas du tout passées comme je le voulais, j'étais bien décidée à passer au prochain homme sur la liste. Cependant, c'était sans compter la détermination de Giovanni à me revoir.

En n’ayant pas changé de numéro depuis des lustres, il l'avait bien gardé durant toute ces années et il ne s'était pas gêné de me recontacter le lendemain du dîner. 
Si au début je me suis montrée réticente à l'idée de le revoir en inventant des excuses par millier, j'avais fini par accepter malgré le fait que je me sentais encore honteuse vis-à-vis des fautes que j'avais commises par le passé. Je me suis dit par la suite que rien ne pouvait y changer et que je devrais le laisser là où il est en essayant de me concentrer sur le futur. Inutile de me le faire remarquer, oui je sais me montrer philosophe quand je veux. Bref.

Pendant les deux semaines qui ont suivi le jour où j'avais accepté de le revoir, il ne m'avait pas lâchée d'une semelle. Entre des messages mignons, des cadeaux des plus magnifiques, des diners aux chandelles, il a fini, à la fin de l'une de ses soirées, par m'embrasser au pas de ma porte avant de me demander de sortir avec lui. En dépit de l'endroit qui était loin d'être aussi romantique que je l'aurais souhaité, j'avais quand même accepté sa demande le lendemain. Nous voilà à présent en couple depuis une semaine et je peux dire que tout va pour le mieux.

Après être passée dans la cuisine pour me servir un verre d'eau fraiche, je retourne m'affaler sur le canapé en jetant un coup d'œil sur l'heure : dix-neuf heures cinquante-quatre. D'ici vingt minutes Devon sera là.

Devon.

Avec lui aussi j'ai gardé contact, il continue encore de chercher les hommes que je lui avais demandé de trouver il y a plus d'un mois. À ce propos, c'est le motif de sa présence ce soir, m'apporter le dernier de la liste, une information que je vais sûrement mettre dans mon tiroir avec les huit autres que je n'ai pas l'intention de rencontrer pour le moment, pas maintenant que je suis en couple en tout cas.

Submergée par mes pensées depuis plusieurs minutes, je n'ai pas entendu le bruit émis par la porte. Je m'empresse donc de l'ouvrir et tombe sans surprise sur Devon.

"Coucou ma belle." Sourit le brun accoudé au mur à côté de lui.

Il porte son accoutumé jean avec une chemise bleu nuit qui n'est pas boutonnée jusqu'en haut. Les cheveux ébouriffés dont quelques mèches lui tombent sur le front, il n'y a aucun doute, ce mec est à tomber. En parlant de beau spécimen, il faudrait bien que je pense à lui présenter Giovanni un de ces jours. Quoique pour l'instant, je n'ai aucune envie de le faire.

D'ailleurs, je ne sais pas si la chance a choisi de se mettre de mon côté mais jusque-ici, ces deux-là ne s'étaient encore jamais rencontrés pourtant, il arrive que l'un sorte dix minutes avant que l'autre n'entre. Dit comme ça, on croirait parler d'un défilé.

La question que je me pose souvent est : pourquoi suis-je contre le fait qu'ils se rencontrent ?

Je ne désire peut-être pas révéler à l'un la relation que j'entretiens avec l'autre. Peut-être, peut-être pas. Mais je pense que c'est surtout parce que je ne veux pas dire à Devon que j'ai un petit ami. Pour une raison que j'ignore encore, je n'arrive pas à le lui dire. J'avais essayé pourtant et à chaque fois, je ravale mes mots à la dernière minute.

Ces derniers jours, nous nous sommes de plus en plus rapprochés et je dois avouer qu'il y a de l’ambiguïté entre nous. Des fois, il est tactile, voir très tactile avec moi. Dans ces moments-là, j'ai l'impression qu'il cherche à me faire passer un message ou encore à me montrer quelque chose. J'ai même pensé qu'il y a une chance, aussi infime soit-elle, que je lui plaise. Mais ça, c'était avant qu'il fasse comme si de rien était les jours qui s'en suivent. C'est son changement qui m'a amené à croire que c'était peut-être juste une impression, rien d'autre, même si une part de moi a aimé la dangereuse proximité que nous avons eue. Mais je me suis fait une raison, nous ne serions jamais plus que nous le sommes. Inutile de me dire que je joue avec le feu, ou encore que je joue avec deux différents tableaux car ça j'en suis parfaitement consciente.

Il faut que ça cesse de sitôt.
Il vaut mieux pour moi me concentrer sur ma relation avec mon italien. Et malgré ce début de sentiment que j'ai à l'égard de Devon, ça finira bien par disparaître. Puis avec le temps, j'arriverai à tomber amoureuse de Giovanni avec qui je ne ressens qu'une énorme tendresse pour le moment.

Après avoir déposé un baiser sur ma joue, il va directement à l'intérieur tandis que moi, je reste encore devant la porte comme une idiote durant quelques minutes à rêvasser. Une fois revenue sur terre, je décide de rentrer pour le rejoindre.

Je le retrouve assis sur mon canapé, les pieds sur la table, une bière à la main gauche et la télécommande dans celle de droite.

"Toi, tu commences sérieusement à croire que tu es chez toi ici." Fais-je avec un ton de reproche.

Il se tourne dans ma direction pendant un laps de temps puis reporte son attention sur la télé.

"Fallait pas me demander de faire comme chez moi l'autre jour."

Par l'autre jour, il veut parler de celui où à la fin d'une bonne journée de travail, Devon m'avait proposé une beuverie pour fêter ça. Oui je sais, l'être humain trouve toujours une raison pour faire la fête. Je confirme cette théorie mais pour ma défense, j'avais quelque chose à fêter, ça faisait vingt-quatre heures que j'étais en couple. Oui, c'est absurde. 
Bien que Giovanni ne fût pas là ce jour-là, je me suis bien amusée avec Devon. On a fait n'importe quoi, digne des ados de seize ans mais ça avait quand même le mérite d'être marrant. Enfin, ça l'était moins quand on a du ramasser le foutoir et bonne feignante que je suis, je lui ai sorti toute sorte de phrases afin qu'il range tout seul, l'une d'elles devait être de faire comme chez lui, je ne m'en suis pas souvenue à vraie dire.

''J'aurais peut-être dû ajouter le -mais n'oublies pas que tu es chez moi- dans cette phrase finalement." Je lui réponds.

"Trop tard! Bon, je propose qu'on remette ça se soir, ça te dit?"

"Pas trop, je me souviens encore de mes maux de tête le lendemain de cette soirée."

"Tu veux qu'on fasse quoi alors ?"

"Je sais pas." Je lui avoue.

"À part retrouver tes potes du lycée, qu'est-ce que tu aimes faire?"

"Non, et toi à part passer la moitié de ton temps chez moi tu aimes faire quoi?"

"Pas grand-chose. Bon d'accord, va pour se soûler la gueule alors."

C'est ainsi que débute une soirée qui promet d'être bien arrosée, si seulement je savais ce qu'il allait se passer...

Coucou tout le monde

Un chapitre au point de vue de Devon tente à qui ?

Bisous

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