Chapitre 22

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Coucou chères lectrice et lecteur ( tommy200215 je t'oublie pas) je tiens à vous adresser un grand merci pour les 3000 vues que cette histoire vient d'atteindre. Merci de me lire, de commenter et de partager vos avis, vous me motivez énormément à écrire.

Je remercie aussi particulièrement discreetwriters pour son aide et son encouragement.

Bref je ne vous retient pas plus longtemps, prend soin de vous et gros bisous !

Bonne lecture!

À mon arrivée à l'aéroport, je n'ai pas vraiment eu le temps de repenser à ce qui venait de se passer tout à l'heure avec Devon et sa copine que je retrouve déjà mes occupations et les bonnes vieilles habitudes. Je salue quelques collègues que je n'ai pas revus durant toute mon absence et sans perdre de temps, moi et l'équipe se mettons au travail. Ce qui m'arrange un peu car si j'avais ne serait-ce qu'un moment de répit, je suis sûre de revoir dans ma tête le dernier regard que Devon m'a adressé ainsi que tout le mélange d'émotions que j'y ai lu va encore me décontenancer. Et il ne faut surtout pas.

Les vérifications des matières de secours, de sureté ainsi que de tous les moindres détails faits, les deux hôtesses chargées d'accueillir les passagers se mettent en place pour accomplir leur tâche tout en dévoilant toute leur dentition.

Petit à petit, les sièges se remplissent. Je décide d'aider quelques personnes à mettre leurs bagages dans le rack, notamment les passagers qui sont plus âgés et tout cela se fait avec le sourire scotché aux lèvres aussi faux soit-il à cause de mon humeur, mais bien présent quand même.

Maintenant que j'en parle, je ne ressens plus la même envie, ni le même enthousiasme en exerçant mon métier, c'est comme si je perdais tout ce que j'avais au début et que j'avais encore il y a quelque mois: la passion pour mon travail. Malgré le fait que je n'ai rien fait de particulier lors de mon congé, j'ai eu l'impression d'avoir une vie enfin stable, pas de fatigue à longueur de journée ni même obligée de courir partout et de me lever tôt. J'ai pu profiter des gens que j'aime.

Je devrais peut-être revoir ma liste de priorité: le peu de famille qui me reste ou mon travail. Cependant, ce dernier implique pas de vie sociale, peu de temps avec ma sœur, et je devrais faire une croix sur l'amour également. Puisque, avouons-le, les relations à distance ne fonctionnent pas dans la plupart des cas. 

Les semaines de vacances ont servi à quelque chose finalement. Ça m'a permis de voir ma vie d'un autre œil et de reconsidérer certaines choses. Je ne voudrais pas me retrouver quelques années plus tard toujours dans la même situation. Il me faut un grand changement. Mais pour l'instant, ce n'est pas ça qui va payer les factures malheureusement...

Une fois cette tâche accomplie, Heidi, ma collègue, s'oriente vers l'interphone avant de le saisir et débuter le monologue habituel dans des langues différentes avec sa douce voix.

"Bonjour mesdames et messieurs. Bienvenue au bord de la compagnie American Airlines. Nous allons dès à présent vous indiquer les consignes de sécurité. Tout d'abord, les issues de secours..."

Pendant qu'elle parle, mon attention est rivée sur elle ainsi que celle de la majorité des personnes ici. Je la regarde ou plutôt devrais-je dire, je l'admire. C'est une belle jeune femme de vingt-cinq ans, d'origine afro-américaine du côté de son père et russe de celle de sa mère. Elle a les cheveux bruns naturellement frisés et la peau basanée avec quelques taches de rousseur allant de son nez vers l'extérieur. Sa beauté est indéniable telle que j'ose même affirmer qu'elle est parmi les plus belles femmes du monde. D'ailleurs, je me demande sans cesse pourquoi elle n'a pas choisi la carrière de mannequin au lieu d'hôtesse de l'air. Je suis sûre qu'elle aurait fait l'objet de fantasme de plusieurs hommes et attisé la jalousie des femmes dont je fais partie. Bref, je divague...

Son discours terminé, je m'assure que chaque passager ait la ceinture attachée et le siège redressé. Puis, je suis jointe par la belle métisse.

"C'est pas trop dure de reprendre cette routine après deux mois de vacances?" Sourit-elle.

"Je t'assure que si, je n'imaginais pas que ça allait être aussi difficile."

Et c'était le cas de le dire. Je suis déjà à bout alors qu'il me reste encore trois heures, qui au passage, je les passerai plus débout qu'assise avant que l'équipe qui est en train de se reposer maintenant prenne la relève afin qu'on prenne une pause à notre tour dans nos cabines. Et pour ne rien arranger à tout ça, mes chevilles commencent à me faire mal car je n'avais plus l'habitude de porter des talons hauts ces derniers temps.

Elle lâche un petit rire puis me lance un regard compatissant. Nous échangeons ensuite quelque banalité pour faire, en quelque sorte, passer le temps.

Les yeux rivés dans le vide, je commence de moins en moins à faire attention à ce que ma collègue me dit. Cependant, elle me tire de ma transe en me posant une question que je réponds de la plus simple des manières: en acquiesçant.

Soudainement, mes yeux sont attirés par quelqu'un au loin. Les cheveux bruns et en batailles, la mâchoire carrée ornée par une barbe naissante sans oublier ses épaules larges. De là où je suis, je trouve ces éléments semblables au physique de quelqu'un en particulier, de quelqu'un qui n'a pas cessé d'occuper toutes mes pensées. Ce dernier parle à une personne à sa gauche mais je ne m'attarde pas sur celle-ci, la seule chose que j'ai retenue d'elle est sa crinière blonde. Son visage est donc de profil ce qui me met en doute quant à son identité.

Attendant patiemment qu'il se retourne, les battements de mon cœur deviennent frénétiques. Ce n'est pas vrai, ça ne peut pas être lui. Pourtant, ce dernier ne semble pas vouloir se retourner alors que là, tout de suite, je n'ai qu'une hâte: c'est d'être fixée. Précipitamment, je me dirige vers lui. Aucun son ne parvient à mes oreilles si ce n'est celui de mon pouls contre ma poitrine. Tous mes sens semblent être obnubilés par ce que je vais découvrir.  

Une fois arrivée à son niveau, l'homme se retourne vers moi sûrement car il sentait ma présence. Et à la vue de son visage, tout mon corps reste figé un instant. Puis je me ressaisis. C'est avec soulagement et peut-être aussi une part de déception que j'aperçois qu'il n'est pas celui que je croyais.

"Je peux vous aider, vous avez l'air pâle?"

"Non merci, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre." Je bégaie avant de tourner le talon.

Honteuse, je fonce droit vers la toilette. En passant à côté de Heidi, celle-ci me demande si je vais bien, je lui réponds juste par un sourire.

Quand la porte de la douche est fermée derrière moi, je lâche un long râle. Jusque-là, je n'ai pas remarqué que j'avais retenu ma respiration.

Devon.

J'avais cru que c'était lui. Quoique, si c'était lui, je l'aurais déjà remarqué dès sa rentrée dans l'avion. Que je suis bête.

Reprends-toi Skyller.

Il ne manquerait plus que je le vois partout et je deviendrai définitivement folle. Je me suis bien portée sans lui ces deux dernières semaines alors, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ?

Il faut que je me calme et que je me ressaisisse.

Quand je me sens enfin dans un meilleur état, je sors de la douche puis rejoint Heidi.

"Hey ça va? Tu n'as pas l'air dans ton assiette aujourd'hui ? T'es enceinte ?" Elle demande sans filtre.

"Qu'est-ce que tu racontes, bien sûr que non."

Pour en arriver jusque-là, il y a encore du chemin par ce que maintenant, nous ne sommes même pas au stade de la sympathie.

Je dois sérieusement arrêter de penser à lui, il le faut. Au moins jusqu'à ce que je rentre chez moi.

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