Chapitre 3

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Après avoir avalé mesdeux parts de pizza, je reviens dans le salon comme une reine, etm'assieds à table. Le mec qui a fait les frais de ma colère n'estpas là, il a dû partir se laver. En tout cas, les gens ont l'air debien se marrer. Au moins, j'aurai fait parler de moi. Je suis à côtéd'Hugo vu que c'était la dernière place disponible. C'est pas plusmal, au moins je le connais un tout petit peu mieux que les autres.'Fin, je lui ai adressé deux phrases de plus quoi. « FélicitationsLu, t'as été super avec ta pizza, t'es une vraie badass en fait ! »Un brouhaha de « J'avoue » et de « Bien fait ! »se fait entendre. Mon ego ne pourrait pas être plus flatté.


La discussion reprendlorsqu'Alice se met à parler de la fois où un mec lui avait faitune remarque sur le fait qu'elle boive. « Eh, attention, c'estpas de l'eau hein ! ». Elle lui avait demandé s'il lacroyait trop faible pour boire de l'alcool, avant de lui verser sonverre sur le crâne, en lançant un magnifique « parce que jesuis assez forte pour ça. ». Quelle badassitude. Une autrefois, alors qu'elle avait une jupe, un mec voulant la draguer lui ademandé si c'était pour lui qu'elle portait une jupe. Elle lui arépondu que nan, mais que s'il voulait la même, elle pourrait luimontrer la boutique. Le mec à la face de pizza est redescendu entretemps, mais on n'a pas fait attention à lui. Et c'est comme çaqu'on a fini par parler de toutes les remarques qu'on pouvait lanceraux gens relous. Et ça fait du bien de rire comme ça.


« Nan mais ducoup, on peut vous aborder comment aussi, si vous êtes toujours surla défensive comme ça ? Je dis pas ça pour être méchant, jesuis juste curieux.

-Je sais pas, peut êtreavec quelque chose qui nous donne pas l'impression d'être desobjets ? » ça, c'était Abigail.

« Ouais bahconcrètement ça donne quoi ? Parce que quoi qu'on fasse onpasse toujours pour des prédateurs sexuels.

-En même temps c'est pasnotre faute si on est jamais tranquilles.

-Nan mais arrête, c'estpas comme si on t'arrêtait tous les deux mètres !

-Ouais, et puis c'estsympa d'avoir des compliments de temps en temps ! » Lizs'interpose. Oulah, ça va partir en fight. Je sais pas trop quoifaire. Quelle idée d'avoir parlé de ça aussi... En plus c'est àcause de moi et de mes pulsions colériques que tout a commencé.Tout le monde a cessé de parler mis à par eux.  

Heureusement, Hugo selève, et prend la parole. « Bon, c'est bon, calmez vous, onest pas là pour se disputer merde ! Je propose de nous détendretous ok ? On va fumer le calumet de la paix !

-Ouais, j'suis pour ! »C'est le mec qui parlait à Abigail qui dit ça. Du coup, tout lemonde se lève et sort pour s'asseoir dans le jardin en faisant ungrand cercle. Je fais en sorte de me retrouver à côté d'Alice.Comme c'est Hugo qu'a eu l'idée, il se met au centre du cercle,debout, pour faire un discours. Quelqu'un lui balance une plume.« Attends, mets ça ! ». Il le fait vraiment, etl'attache avec une barrette que lui passe une autre fille, qui adésormais les cheveux dans les yeux du coup. Il commence à roulerun joint. « Eh, il en faudra plus d'un à mon avis ! »Ouais, à mon avis aussi. « On verra après, je roule celui-làet si y'a besoin d'un deuxième j'en referai un ». « Onfait pas un grand feu au milieu ?

-Nan mais ça va pas oh ?Et mon jardin alors !!!

-Bon on va dire que cebriquet, c'est le feu, vous êtes contents ? Bon. Alors. ÉcoutezCelui-Qui-Sait, chef de la tribu... Euh... Elle s'appelle commentnotre tribu ?

-La tribu de Dana !crie une fille de l'équipe de hand

-Ok, chef de la tribu deDana. Nous sommes ici afin d'établir la paix entre Graine-de-Bisonet Petit-Tonnerre ici présents. » Il désigne respectivementAbi' et le mec de tout à l'heure.

« Eeeeeh, pourquoic'est moi Graine-de-Bison ?

-Parce que t'es beaucouptrop poilue. Bon, je peux continuer maintenant ?

-C'est pas juste, en plusje me suis épilée hier soir !

-Je disais donc, en gagede paix, nous allons prononcer une prière au Grand-Esprit, euh...wakanakasakana euh... takaraka... waka waka eh eh. » Il le ditde manière tellement désinvolte, comme si ça le faisait chier, çame donne envie de pouffer de rire.


Quelqu'un commence àfaire « boubouboubou » comme quand on était gamins etqu'on jouait aux indiens, alors très vite, on s'y met tous.Celui-Qui-Sait allume son calumet et en tire une grande taffe. Jecrie, en riant « Attends, fais des signaux de fumée ! ».Il recommence, et cette fois, trace un joli cercle en relâchant lafumée, puis fait passer aux deux intéressés. « Désormais,la tribu est unifiée, la paix est rétablie. Célebrons cela, etfumons tous le calumet afin de trouver la paix intérieure ». Àces mots, il commence à faire tourner. C'est vite à mon tour deprendre une taffe, mais j'en ai pas assez. J'en reprends unedeuxième, et commence à entendre des « Ouuuuh tricheuse ! »« On avait dit une fois chacun » « bouboubouboubou ».


 Alice, qui est juste àcôté de moi, passe directement à sa voisine. « Voilà, comme çaon va dire qu'elle a pris la mienne. » Oh, merci, justemerci... En effet, il a fallu en allumer un deuxième, et après cepetit numéro, tout le monde se lève et commence à rentrer. Je mesens légère... Je sais pas si c'est le fait de rire, mêlé àl'alcool, ou si ma non résistance la plus totale aux substancespsychoactives me joue des tours, mais je me sens bien. Sauf que là,Abi' débarque et je l'entends murmurer à Alice « Au fait, tudevrais rester dehors, cette fille (elle me désigne) te trouve trèscanon, je crois qu'elle aimerait bien te dire quelque chose... ».

Lu'Where stories live. Discover now