Chapitre 8

1 0 0
                                    


Putainj'ai super mal au crâne. Et un peu partout en fait. J'ai dû dormircomme une loque par terre encore... J'ai la flemme d'ouvrir les yeuxet de me lever. J'essaie de me souvenir de ce qui s'est passé aprèsle jeu d'action ou vérité, mais c'est un peu le trou noir. Je mesouviens vaguement avoir embrassé Alice. J'ai chaud rien que d'ypenser. Je sais pas comment j'ai fait pour y arriver. Cette fillechange tellement vite d'avis... La soirée a été une successiond'essais et d'échecs. Ptn j'ai mal au bide aussi. Il me faut undoliprane. Et de l'eau. Mais je veux pas me lever. Je sais même passi je résisterais à l'effort.


Ilme semble que j'ai dansé avec Hugo aussi. J'ai foutu une pizza dansla gueule d'un mec. Tout me revient peu à peu. Mais la fin de lasoirée reste toujours aussi floue. Je sens un truc me chatouillerles cheveux. Je passe ma main dedans. J'ai peur de trouver une grossearaignée, mais non, encore pire, c'est une main que je rencontre. Jeréalise que ce qu'il y a sous moi est super irrégulier. J'ouvre unœil. La première chose que je vois est le dossier du canapé.« Alors ? Ça y est ? On se réveille ?

-Mmmhhh... »

Jeme suis endormie sur Alice hier soir. Je me redresse, m'étire, etvois qu'on est toutes seules. J'ai envie de me rallonger mais j'osepas trop. J'ai peur qu'elle me trouve collante, nulle, bizarre,qu'elle pense que je respecte pas son espace personnel. Ok, on apassé la nuit à dormir l'une sur l'autre, mais là c'était paspareil, je dormais, je pouvais pas faire attention... Je crois que jeme pose trop de questions, mais j'y peux rien, j'arrive pas àarrêter d'angoisser. « Je suis pas trop lourde ? T'as pastrop mal dormi ? Je t'ai pas trop écrabouillée j'espère ?

-Turigoles ? T'es un poids plume ! Il en faut bien plus pourm'achever, j'suis un bonhomme moi !

-Et...Sinon... J'suis désolée pour hier soir.

-Désoléede quoi ?

-Det'avoir embrassée... 'Fin, je sais pas, c'est super bizarre quoi, jecrushe sur toi, mais toi tu veux que du sexe, et finalement on finitpar se rouler des pelles, devant tout le monde en plus... C'est hyperambigu... » Je me sens un peu mal. Je me fais pas d'idées,elle avait pas vraiment envie de moi, elle voulait juste s'amuser.Mais ça reste super bizarre quoi... J'espère que ça la met pastrop mal à l'aise.


« T'inquiète,ça m'a pas déplu tu sais... Puis, c'est moi qui t'ai embrassée àla base, si ça me dégoûtait, j'aurais pas été volontaire...

-Hmmm...Quand même désolée.

-Pourquoi ?Ça t'a pas plu toi ?

-Si,justement...

-Bonbah voilà, culpabilise pas pour un truc qui te fait du bien ! »Elle me sourit. J'ai envie de l'embrasser de nouveau. Je croisqu'elle a remarqué que je regardais ses lèvres. Elle se la mordilledoucement. « Tu sais, je suis toujours open pour un peu desexe...

-Nonmerci... » J'ai envie de pleurer. De nouveau. Une fraction deseconde, j'ai cru qu'elle voulait que je me lance, mais bien sur quenon, elle n'est pas intéressée par moi, elle ne m'aime pas, fautque je me rentre ça dans le crâne. Finalement, je me fais peut êtreun peu des idées quand même. Je me sens débile d'y avoir cru...


« Ok,ok, toujours pas... M'enfin, qui ne demande rien n'a rien !

-Dis,je peux quand même me rallonger ?

-Bahouais, pas de souci ! Attends, je te laisse le canapé, je vaism'asseoir sur un pouf.

-Merci... »Je cache ma déception, encore une fois. Je voulais pouvoir meblottir contre elle moi... M'enfin, je m'étale, les yeux tournésvers le plafond. J'ai mal au crâne, mal au bide, et je me sens maltout court. « J'ai mal partout, t'as pas un dolipranesteuplait ? » Elle va en chercher un, et va chercher unverre d'eau, revient et me les tend. Je me redresse le temps de leprendre, vide le verre d'eau d'un trait, et me rallonge. Je me senspas mieux. Normal, faut du temps pour qu'il y aie un effet.


« Tusais, ça m'étonne pas que t'aies la gueule de bois, vu l'état danslequel t'étais hier soir...

-J'aibu tant que ça ?

-Jesais pas, en tout cas t'étais bien dans le mal.

-Hmm...Raconte moi ce qui s'est passé après l'action ou vérité...

-T'avaisqu'à être sobre, tu t'en souviendrais, elle me dit d'un ton taquin.

-Nanmais en vrai, je me souviens vaguement de deux trois trucs mais pasplus.

-Bof...Y'a pas grand chose à raconter, vous vous êtes tirés des billes depistolet en plastique dans la tête, les autres ont fini par montervers quatre-cinq heures, ils étaient bien atteints eux aussi. Etpuis toi, tu t'accrochais à moi, tu voulais que je reste avec toi,donc je suis restée dormir là. On a parlé un peu aussi avant dedormir. Genre, peut être une ou deux heures.

-J'aidû dire de la merde...

-Ouais.Tu m'as raconté plein de trucs. Mais bon, c'était mignon.

-J'aiparlé de quoi ?

-Oh,de toute ta vie... Des matchs d'Abigail, de ton rapport à l'alcool,'fin, de ta vie quoi. À un moment tu t'es mise à jouer avec mescheveux aussi.

-Et...J'ai rien fait de trop bizarre ? 'Fin...

-Tuveux savoir si on a couché ensemble ? »

Elleouvre des grands yeux et explose de rire. Je pense que ça veut direnon. En même temps, le faire avec une fille bourrée, ça doit pasêtre génial. Et même avec l'alcool, j'aurais jamais voulu. Elle merépond que non, bien sûr que non. Je suis vraiment débile parfois.« Par contre à un moment, j'y ai vraiment cru. Tu t'es mise àcheval sur moi et tu t'es mise à m'embrasser avec une de ces fouguesputain !

-Hein ???Comment ça à cheval sur toi ? Genre, toi à quatre pattes etmoi comme sur un vrai cheval ?

-Maisnon grosse débile, genre, moi sur le canapé, assise, et toi àcheval sur mes genoux, face à moi. M'enfin bref, on a basculé,allongées l'une sur l'autre et t'as pris peur alors tu t'es tout desuite redressée. C'est quoi le truc au fait ? T'as peur du sexeou peur que je te viole ? »


Jesais pas ce que c'est le problème avec moi, j'ai pas peur, j'aijuste pas envie... Je veux pas qu'elle l'interprète comme un « T'estrop moche pour moi ». Elle est super belle en plus. Elle meplaît tellement... Mais pas comme ça. Je sais que c'est pas cequ'elle veut entendre. Elle voudrait que je lui dise que je suisjuste coincée, et que je veux bien qu'elle m'aide à me libérer desfesses, mais non. 'Fin, si, c'est peut être ça, je suis peut êtrejuste trop coincée pour m'amuser comme je pourrais, mais je veux pasqu'elle vienne me trifouiller entre les jambes. Je réponds rien.« Quoi ? Même d'en parler ça te gêne ?

-Nanc'est pas ça, mais c'est juste que je sais pas... Tu crois que j'aiun problème ?

-J'ensais rien. »


Lespremiers gens commencent à descendre les escaliers. À peine ilsnous voient toutes les deux, qu'ils se mettent à crier. Ils vontréveiller tout le monde. « Woh putain si j'avais su qu'ellepouvait en enchaîner deux dans la soirée je serais resté avec ellecette nuit !

-Eh,vous croyez que c'est laquelle qui fait le mec ?

-Bahc'est Alice, parce qu'elle fait le prince de Lu ! » Ilséclatent tous de rire. Abi' descend en courant dans les escaliers.« Il s'est passé quoi ?

-Ellesont dormi toutes les deux, et deux lesbiennes toutes seules sur uncanapé, on sait bien ce que ça donne hein !

-Sérieux ?Attends... Vous avez... Nan j'y crois pas... Oh j'suis trop contentepour toi Lu ! En plus c'était ta première fois nan ? »


 « Justepour la précision, on a rien fait du tout, elle est toujours vierge,et moi j'ai un rendez-vous chez le dermato, il va falloir que je vouslaisse. » Voilà. Elle part. J'aurais aimé un câlin, ou justeun clin d'oeil, une marque d'affection, n'importe quoi. Sauf que jesais que l'affection, elle en a pas. Pas pour moi en tout cas. Jesais que je représente rien à ses yeux, juste un jouet pour tirerun peu de plaisir. Un jouet cassé en plus.  

Lu'Where stories live. Discover now