Chapitre 1

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Elle était radieuse. Tous sur la piste de danse étaient irradiés et électriser par son énergie, son charme, et ses éclats de rire.Elle semblait danser comme si c'était la dernière fois, sa dernière fois, la dernière fois d'un monde. Certains partageaient un temps,le rythme de ses danses effrénées, mais finissant toujours par la perdre au regard d'un nouveau son, d'une nouvelle vibration. Donnant l'impression de tout offrir, en ne s'attachant à rien, elle exaltait simplement.

Il la regardait faire, amusé, cette beauté lactée, généreuse et sensuelle, qui s'exhibait tout en ne montrant rien, avait captivé son regard. Ce fût peut être l'écarlate de sa chevelure, qui ondulait au rythme soutenue de la musique, ou peut être sa robe d'un blanc impeccable qui s'évasait sur ses hanches, se donnant des airs de princesses, ou encore son étrange choix de chaussure, une paire de converses, ce détail banal faisant légèrement tâche face à la tenue sophistiquée, qui attira de prime abord son regard. Il avait bu quelques verres, et en aurait bien repris avec l'étrange vermeil.Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas amusé avec autant de ferveur qu'elle, fuir son quotidien difficile en venant ici de temps à autre était, aussi, devenue routinier. Pourtant, ce soir, il ne le regrettait pas. Il la quitta des yeux une seconde, pousser par le chahutement de ses amis, et lorsqu'il retourna les yeux sur elle, elle avait disparu. Il la chercha, et vis sa crinière flamboyante disparaître sur la terrasse, il l'a suivi. À quoi pouvait bien ressembler sa voix?

Une fois sur la terrasse à son tour, il la retrouver adossé contre le mur, ses yeux perdus à admirer les lumières nocturnes de Séoul.Était-elle une extravagante Anglaise ? Une irrévérencieuse Néerlandaise ? Il fit quelque pas vers elle, elle le remarqua et lui offrit un large sourire.


-Bonjour,dit elle dans un coréen presque parfait, toi aussi, tu viens prendre l'air ?
-Bonjour,oui effectivement, il la regarda sortir une cigarette, et commencer à la fumer, ses yeux se perdant à nouveaux dans l'océan de la ville,comme s'il n'était pas là. Je t'ai vu sur la piste, j'ai eu envie de discuter, je t'offre quelque chose ?
-Je suis flattée ! Répondit elle avec enthousiasme. Je suis d'accord pour le verre si j'offre le prochain, elle attendit son approbation,très bien, je prendrais un coca zéro s'il te plaît, je t'attends ici.

Il s'exécuta, allant lui cherchant sa bouteille, tandis que lui en prendrais une de Chamisul à la pomme. En revenant, il vu que sa cigarette était juste entamée, elle en avait donc rallumé une.

-Voilà ta bouteille, il lui tendit, je suis surpris, je pensais que tu voudrais de l'alcool, je peux te poser une question ?

Elle lui sourit l'air amusée en buvant quelques gorgées de sa bouteille,avant de se rapprocher de lui les yeux pétillants.

-Je n'ai pas commandé d'alcool car j'en aie déjà pris et je n'ai pas envie d'être ivre, expliqua t'elle- mais je t'en prie, pose moi toute les questions que tu veux.
-De quel pays viens tu ?
-Je viens de France, elle continua sans qu'il puisse rien ajouter- et si tu me sors un de ses sempiternelle cliché, je te rembourse la bouteille et je retourne danser.
-Je n'en avais pas l'intention, s'excusa t'il poliment, et c'est vrai que j'ai fait les choses dans le mauvais ordre. Comment t'appelles-tu?
-Je m'appelle Emelyne, et ce n'est pas grave, je ne suis pas fâché.
-Tant mieux, moi je suis...
-Je sais qui tu es -le nargua t'elle d'un sourire- ne t'en fais pas.

-Comment...? Il fût surpris, et aussi très flatté d'être reconnu par elle, une étrangère, il fixait son regard amusé tandis qu'il sortait de sa stupeur. Je suis confus,d'habitude les personnes qui me reconnaisse ne reste pas aussi calme que toi.

-Et elle ne t'envoie pas leur commander des choses non plus, non ? Le taquina t'elle, je t'ai reconnu tout de suite, et si je reste aussi calme que tu le dis, ce n'est pas parce que ton talent m'est indifférent, mais parce que si je gesticule trop, fais trop de bruit, les autres vont te remarquer aussi, et je me verrais dans l'obligation de te partager -elle le regarda malicieusement- Et je n'en aie pas trop envie pour le moment.

Il sourit, de nouveau flatté, et ils continuèrent à bavarder, il apprit qu'elle était ici en vacances, que Séoul l'avait toujours attiré et qu'elle avait hâte d'en faire le tour et de visiter les environs. Puis soudainement, au milieu d'une phrase, elle lui saisit la main.

-Retournons danser, tu veux ?

Il acquiesça, se laissant guider par cette main douce qui le serrait doucement. Lorsqu'ils atteignirent le milieu de la piste, elle le lâcha et commença à se déchaîner au rythme de la musique,l'invitant à la suivre d'un geste de la main. Il l'accompagna, et fut surpris de retrouver son paradoxe, quand il la contemplait plus tôt, ses mains qui se promenaient de son torse, à ses épaules, en passant par ses bras, était de contraste avec ses sourires timides et ses yeux fuyants. Elle dansait tour à tour contre lui, comme si leur deux corps n'était plus qu'un, avant de le délaisser comme pour mieux retrouver sa forme, lointaine, comme inatteignable.

Après,une heure, ou peut être deux, elle lui murmura à l'oreille qu'elle avait assez dansé pour ce début de matinée, et si lui voulait rester.


-Ça dépends, répondit il, que vas-tu faire maintenant ? Il n'est que trois heures.
-J'aimerais recouvrer un peu d'audition, prendre un peu l'air, et surtout trouver de quoi manger, je meurs de faim !
-C'est d'accord, ria t'il, on va dire que pour le verre que tu ne m'as pas offert, c'est toi qui offres à manger.
-Tout à fait d'accord ! Échange de bons procédés.

Ils récupérèrent leurs affaires, lui alla prévenir ses amis, et s'étonna d'apprendre qu'elle était venu seule. Il lui reprocha son manque de prudence tandis qu'ils sortaient, et elle lui rappela qu'elle était ici depuis seulement deux jours, et qu'elle ne connaissais personne. Ils suivirent la ligne du fleuve herbée, sous les rambardes aux fleurs rouges et les lumières orangées des lampadaires. Ils s'arrêtèrent pour acheter du toppokki, des brochettes de poulet, du kkultarae et du jjinppang. Elle insista pour tout payer, mais ne refusa pas quand il leur prit une bouteille de Chamisul à la cerise.


-Merci pour cette belle fin de soirée,ou début de matinée, à ta guise à quoi devons nous trinquer ?

-A notre rencontre pour commencer, je ne m'étais pas sentie aussi détendue depuis longtemps -lui répondit il- Mais tu ne veux pas quelques chose pour diluer ton soju ?C'est assez fort et tu n'es pas d'ici

-Et alors ? -répondit elle,légèrement froissée, en s'emparant de la bouteille et en servant deux grand shoots - je vais te montrer que je peux boire aussi bien que toi, allez -elle trinqua avec lui- santé ! -et vida son verre d'une traite, le finissant avec une grimace.

-Je te l'avais dis, la railla t'il,bien qu'une fois son verre fini une légère grimace vint pincer ses traits, je te ressers ? Il le fit sans attendre- où dors tu ton hôtel est loin ?

-Je ne suis pas loin du temple Jogyesa, je ne me suis pas trop éloignée pour ma première soirée,je prendrais un taxi ne t'en fais pas et toi ?

-Moi je rentrerais chez moi en taxi aussi, quel est le nom de ton hôtel ?

-Pourquoi ? Tu veux me stalker ? -fit elle d'un air faussement suspicieux.

-Mais non, enfin, ria t'il, c'est que j'aimerais te revoir.

-Me revoir ? Mais je suis là, tu es en train de me voir présentement et on ne va pas se séparer tout de suite, inquiète toi de ça le moment venu.


Il fut étonné de la simplicité de sa réponse, ils continuèrent ainsi de rire et de parler lorsque l'aube pointa entre les buildings, elle soupira, elle n'avait pas envie de rentrer, il la regarda amuser, se pencha vers elle et lui chuchota :



 -Viens chez moi.

Et alors?Where stories live. Discover now