Harcelé

22 4 0
                                    

- Arrête de bouger, tu veux ?

- C'est pas ma faute si tu m'excites dans cette position, chéri.

Ledit "chéri", James Clark, se mit à rougir bien vite. Il était un élève de 17 ans, dans l'un des lycées les plus côtés de New-York malgré sa classe sociale bien basse. Et en face de lui, se trouvait Bryan Harris, son petit-ami. Il était plus jeune que lui, d'un an. Mais malgré tout, c'était lui qui « portait la culotte » dans le couple, en particulier quand il faisait ce genre de réflexions sexuelles, qui avaient le don de particulièrement gêner James.

En réalité, si le plus âgé était dans cette position plus qu'ambiguë, soit à califourchon sur le roux, ce n'était que pour soigner ce-dernier correctement. En effet, ce jour-là, Bryan s'était battu. Il s'était battu avec l'une des personnes qui avait pris pour habitude de traiter James de « sale petit pd », « monstre » et « erreur humaine ». James montrait toujours une image de lui très détachée, forte et froides, ce qui l'avait jusque-là toujours tenu à l'écart des propos discriminatoires sur sa pauvreté ou son orientation. Mais depuis plusieurs mois, un groupe de personne que Bryan appelait « des enfoirés », échappait à la règle.

A l'inverse de son copain, le roux était du genre populaire. Et pourtant, tout le monde savait pour sa bisexualité. Peut-être que son nombre de conquêtes féminines avaient empêché les homophobes de parler sur son dos ? Mais bon, en s'opposant clairement aux agresseurs de James, il venait peut-être de renverser la balance.

En effet, ce jour-là, Bryan avait complètement vrillé quand Morgan, l'un des harceleurs en question, s'était approché de son petit-ami, pour glisser sa main dans son T-shirt parce qu'après tout, « les gays ça saute tout ce qui bouge, nan ? ». Pour faire bref, il lui avait attrapé le col, et l'avait violemment plaqué contre un casier. Personne n'avait beau être au courant de leur relation au lycée, parce que James ne voulait pas que son copain s'affiche avec une personne telle que lui, il ne pouvait pas non plus rester indéfiniment sans rien faire.

« Tu l'approches encore une fois et je te jure que je vais te castrer puis t'arracher les couilles avant de te les faire bouffer avec une violence telle que tu t'étoufferas avec. » C'était ce qu'il lui avait dit. James voyait encore le regard noir de Bryan à l'encontre de Morgan.

Et puis évidemment, avant de le relâcher, le roux s'était donné un « un malin plaisir à lui envoyer son point dans la face et lui casser le nez. Bien sûr, les mecs comme Morgan ne se laissait pas humilier ainsi, et avait donc commencé une bagarre violente entre les deux étudiants. C'était l'harceleur qui s'en était le plus mal tiré avec son nez cassé, son œil qui ne tarderait pas à virer au noir et sa langue presque fendue. Bryan lui ne s'en sortait pas indemne mais sa lèvre boursouflée et ses bleus éparpillés sur le corps n'étaient pas grand-chose en comparaison.

- Enlève ton T-Shirt Bryan.

- Oh mais tu te lâches ce soir ! Il ne faut pas me le demander deux fois !

James rougit de plus belle pendant que le cadet se déshabillait.

- J-je veux juste vérifier si tu n'es pas blessé sur le torse.

- Avoue plutôt que tu veux voir mon corps de rêve, ouais !

Le brun bégaya quelques mots sous les rires de son copain. Bryan et lui n'avait jamais été jusqu'au bout, sur le plan sexuel. En fait, le plus âgé avait toujours paniqué. Mais le roux était compréhensif et ne l'avait jamais forcé.

Le plus vieux toucha lentement une trace rouge sur le ventre dessiné de son petit-ami : il allait avoir un bleu. Par sa faute. James n'avait pas voulu que Bryan se batte pour lui, il était beaucoup trop précieux à ses yeux pour qu'il accepte qu'on lui fasse du mal, et encore moins par sa faute. Il baissa la tête et des larmes commencèrent à couler : il culpabilisait. C'était lui, le plus âgé, et pourtant, il n'arrivait même pas à protéger son copain. Il n'arrivait même pas à se protéger lui-même.

- Hey... lui dit Bryan tendrement, c'est moi qui aie décidé de réagir. J'en avait juste marre de cet acharnement.

- Mais maintenant ils vont comprendre qu'on est ensemble...

- Et bah tant mieux. Ça me saoulait de devoir me cacher, de pas pouvoir embrasser mon copain au ref et de devoir l'attendre deux rues plus loin pour rentrer. Je t'aime James, je n'ai pas envie qu'on te fasse du mal et je n'ai pas envie que des cons d'homophobes contrôlent notre relation.

- J'ai peur qu'il te fasse du mal Bryan...

- Comment ça ? Tu oses croire que je ne suis pas le plus fort ? Pff, et ça se dit m'aimer ! Regarde-moi ces tablettes de chocolat ! Je suis trop puissant pour eux !

Le roux pointa son ventre en effet sculpté avec fierté. Le brun, en face, sourit discrètement.

- C'est vrai que tu as bien amoché Morgan...

- J'l'ai défoncé ouais ! Attends mais mon poing dans sa face était tellement bien mis ! Il n'a même pas compris !

James rit.

- Mais il reste plus musclé que toi, le taquina-t-il dans un murmure.

- Pardon ? Répète un peu ?

- J'ai dit qu'il était plus musclé que toi.

- Bah vas-y vas le baiser pendant que tu y es ! Arg mais tout de suite, il a du dos et des bras plus développés et il est plus musclé ! Mais n'importe quoi, je lui ai mis une raclé !

James adorait toucher Bryan dans sa fierté, c'était l'un de ses passe-temps favoris.

- Y a que toi que j'ai envie de baiser.

Le roux écarquilla les yeux.

- Pardon ? Tu vas bien James ? C'est moi le pervers du couple d'habitude, hein...

Le brun continua de sourire. Il était vrai qu'il n'avait jamais vraiment osé dire ce genre de choses, mais ce soir, il était un peu plus courageux. Voir ce que Bryan pouvait faire pour lui le touchait, profondément, et il réalisait un peu plus à quel point il avait de la chance de l'avoir à ses côtés.

- Bah je dois sûrement avoir les hormones en ébullition parce que là j'ai vraiment envie de toi, continua-t-il.

Le roux déglutit. Pourquoi ne savait-il pas réagir quand c'était James qui faisait les avances alors qu'il passait son temps à le draguer plus qu'ouvertement, lui ? James, toujours à califourchon sur lui, était fier. Il s'avança lentement, dirigea sa tête vers son cou où il commença à le mordiller, le lécher, le marquer.

- J'ai une récompense pour toi, murmura-t-il en plaquant soudainement son copain contre le lit.

Le roux sourit. Finalement, il aurait dû tabasser Morgan bien plus tôt !

Lectures du soirWhere stories live. Discover now