Malade

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Ben embrassa la chevelure sombre d'Antonine avec passion.

- Arrête, murmura la petite brune en posant fébrilement ses mains sur le torse musclé de son vis-à-vis.

- Pourquoi ? demanda le blond entre deux baisers. Est-ce que c'est parce que...

Il embrassa son cou.

- ... tu ne veux pas que je te touche ?

Puis remonta sur son lobe d'oreille.

- Ou parce que tu t'interdis que quiconque te touche ?

Il le mordilla lentement et la brune frissonna.

- Je... je ne suis pas bien pour tes mains...

- Parce que tu te trouves grosse ? Parce que tu ne te juges pas assez belle ? Mais pourquoi moi je n'aurais pas le droit de te trouver mignonne et séduisante ?

Les mains de Ben passèrent sur les hanches de la jeune femme qui se raidit.

- Arrête de te moquer de moi...

Ben souffla et plaça ses deux mains sur les joues creusées de son interlocutrice.

- Antonine, je ne me moque pas de toi. Je te trouve vraiment belle, je sais que ça peut être dur à croire mais s'il te plait, crois-moi. Et si tu n'y arrives pas, promets-moi au moins de ne pas m'arrêter parce que t'interdis des choses, mais uniquement parce que tu n'en as pas envie. Tu comprends la différence ?

La brune hocha la tête, ses larmes commençant à couler, mais deux pouces vinrent arrêter leur trajectoire.

- Viens là, lui indiqua Ben en la tirant à califourchon sur lui avec une facilité déconcertante. Tu es légère comme une plume...

La brune baissa la tête. Est-ce que Ben se moquait d'elle ? Ce dernier se mit à la regarder intensément.

- Hey, Antonine...

La brune se tourna vers lui.

- Ecoute, je n'y connais rien en psychologie ou en médecine mais y a une chose que j'ai compris depuis que je te connais, c'est que toi et moi on ne voit pas la même chose. Avec le temps je t'ai vu ne pas manger à la cantine, ne jamais sortir prendre une glace mais accepter les sorties ciné et toutes ces choses. Je crois que j'ai compris que tu ne te voyais pas comme je te voyais le jour où tu as acheté une taille XXL alors que la taille XS te serait allé à merveille.

- Benjamin...

Il avança sa main qu'il passa sous le T-shirt de la malade. Cette dernière comptait le repousser mais finalement, elle se laissa faire. Lentement, la main du plus vieux caressa ses côtes.

- Antonine, si tu avais autant de graisse que tu sembles le croire, tu crois que je pourrais sentir avec autant de faciliter tes os ? Tu crois que je pourrais te porter sans effort comme je l'ai fait pour te ramener jusqu'ici après ton malaise ? Tu crois que je serais mesquin au point de me moquer de toi en te disant que tu es légère et mince ?

- Mais Ben, je me vois dans le miroir...

- Alors il y en a un de nous deux qui ne voit pas correctement.

- Tu penses que c'est moi ?

- J'ai peur que ce soit toi Antonine. J'ai peur, mais quand j'entends toutes les personnes de la classe dire que tu es mince, que tu es belle, même si ça me rend jaloux, ça ne fait que me confirmer que tu n'arrives pas à te voir comme moi je te vois.

- Tu me vois comment alors ?

- Belle. Magnifiquement belle. Mignonne. Mais je crois que je te trouverais encore plus mignonne si tu avais un peu plus de joues, un peu plus de cuisses.

Lectures du soirWhere stories live. Discover now