CHAPITRE 2

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POINT DE VUE DE LAURE:

La journée passa si rapidement que Laure faillit manquer d'être en retard. Dans ses pensées, elle n'avait pas entendu la sonnerie de son téléphone lui annonçant que cette fatiguante journée était terminée. Maintenant assise dans le taxi, elle tentait de reprendre son souffle après la course parcourue pour trouver cette fichue robe qu'elle adorait et qui avait décidé de changer subitement de place comme par magie. Elle l'avait enfilé en quelques secondes, s'était bagarrée avec la fermeture éclair qui s'était coincé avec le tissu. Et en deux trois mouvements, avait attrapé son sac, ses chaussures et était descendue en trompes pour attraper son taxi qui l'attendait impatiemment.

A sa grande surprise, elle arriva avec quelques minutes d'avance. Aussitôt arrivée, qu'elle poussa la porte imposante du restaurant. Dès qu'elle y entra, elle sourit. Le restaurant avait du charme. Nullement surprenant avec deux amies comme les siennes. Le mélange entre une cuisinière et une architecte semblait faire des merveilles. Les grands canapés confortables en cuir et les anciennes chaises en fer forgé rendait le lieu particulièrement chaleureux. Les tables tapissés de mosaïque reflétaient la lumière jaune des bougies parsemées sur les comptoirs. Chloé allait décéder en voyant les plantes accrochées et perchées au plafond, remarqua-t-elle amusée. Le serveur lui indiqua leur table attitrée et elle s'y installa nonchalamment.

Pour son plus grand plaisir, ses deux amies ne tardèrent pas à faire apparition. D'un geste de la main, elle les invita à la rejoindre. Elles ne pouvaient pas être plus différentes l'un de l'autre. Chloé, blonde aux yeux de biche ambre et un sourire timide suivait Ava et sa longue tignasse brune aux doux reflets roux et ses yeux vert émeraude à damner un saint. Si l'une semblait sortit d'un roman à l'eau de rose, l'autre provenait d'un monde féérique.

Qu'il aurait été simple de les détester si elles n'étaient pas ses plus proches amies d'enfance !

— On en connaît une qui a regardé sa série sans regarder l'heure ! C'était laquelle ?

— Grey's Anatomy, murmura Laure en haussant des épaules. Ça se voit tant que ça ?

— Non, à peine. Tu es fraîche comme toujours.

Le serveur arriva en toute discrétion et prit chacune des commandes avant de disparaitre aussi vite qu'il n'était apparu. Dès qu'il retourna derrière le comptoir, elles se penchèrent au-dessus de la table, un grand sourire enfantin sur les lèvres.

— Je n'ai pas envie d'attendre nos cocktails pour annoncer notre réunion mensuelle d'ouverte. On fait un tour de table ? Ava, à toi l'honneur. Ce restaurant et ce sous-chef ?

— Le restaurant tourne à plein régime, je ne chôme pas et mon équipe survit au rythme. Mon sous-chef est toujours aussi insupportable et exécrable le matin si bien que j'ai eu envie de l'enfermer dans le frigo à quelques reprises pour avoir la paix. Outre sa langue bien pendue, il est doué et sait parfaitement ce qu'il fait. C'est devenu mon double, exactement ce dont j'avais besoin.

— Je vais me permettre une traduction si tu n'avais pas compris les signaux d'Ava. Ils couchent ensemble, rectifia Chloé.

— Je crois que j'ai loupé une saison entière. Pardon ?

— Je ne l'ai pas vu venir non plus.

— Après réflexion, c'est vrai qu'il te dévorait des yeux. Depuis quand ?

— Quelques semaines. C'est très récent. Et avant que tu ne me le reproches, j'ai tout avoué à Chloé dans le taxi, se justifia Ava en levant les mains en l'air.

— J'ai une question. Quel genre de parents appelle son fils Edward ?

— Il est british. Il vient de Londres crétine, rétorqua Ava en donnant un coup de coude dans les côtes de Chloé. Tu en as d'autres de questions idiotes ?

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